Le propriétaire des Rockets veut virer Donald Sterling, Mark Cuban moins chaud

C’est à 14h (20h, heure française) qu’Adam Silver dévoilera les résultats de l’enquête menée par la NBA au sujet de Donald Sterling, et les sanctions. La ligue aurait confirmé hier que la voix sur l’enregistrement est bien celle du propriétaire des Clippers mais si le « commissionner » s’est offert un délai de réflexion aussi long, c’est parce que les possibilités de sanction sont floues.

Leslie Alexander veut mettre tous les joueurs des Clippers sur le marché

Certains expliquent ainsi que la constitution de la NBA permet de bannir des joueurs pour des attitudes « moralement inappropriées » et que cet article pourrait être étendue aux propriétaires. En fait, cela parait impossible et les idées pour forcer Donald Sterling à vendre les Clippers se multiplient.

« Je pense qu’il y a un moyen pour l’empêcher de posséder une équipe », explique Leslie Alexander, propriétaire des Houston Rockets. « J’ai donné l’épée à Adam Silver pour l’abattre : il faut que ses joueurs deviennent free agents ».

Leslie Alexander souhaite ainsi se débarrasser de Donald Sterling à tout prix.

« Ce genre de comportement ne peut pas être toléré par les propriétaires, les joueurs ou autres. Ce type n’a pas sa place dans la famille de la NBA. Peu importe ce qu’il faut faire, il faut être sûr que ça n’arrive plus jamais. J’ai dit à Adam [Silver] qu’on ne pouvait pas le virer parce que la constitution ne le permet que s’il parie sur son équipe. Légalement, je ne suis pas sûr que ce soit possible. Mais si on lui enlève ses joueurs, personne ne voudra jouer pour lui. Il n’aura que des joueurs qui valent deux millions de dollars, et il devra les payer 12 millions de dollars. Et qui voudra y entraîner ? »

Alors que les sponsors abandonnent les Clippers, permettre à Chris Paul, Blake Griffin et les autres de rejoindre d’autres équipes cet été pourrait effectivement être un coup terrible pour Donald Sterling. Encore faut-il que les autres propriétaires soient d’accord.

Mark Cuban craint l’ouverture de la boîte de Pandore

Plus pragmatique, Mark Cuban veut aussi des sanctions mais il ne veut pas forcer Donald Sterling à vendre.

« Il y a une constitution pour une raison, non ? Là, on s’engage sur un terrain très glissant », explique le propriétaire des Mavericks. « Ce qu’a dit Donald était naze, c’était odieux. Il n’y a pas de place pour le racisme en NBA ou pour tout business dans lequel je suis impliqué et je ne veux pas être associé à ces gens-là ».

Mais pour le Texan, punir Donald Sterling pour des paroles prononcées en privé est très dangereux.

« Il faut être très, très prudent lorsqu’on commence à faire des déclarations sur ce que des gens disent ou pensent, et pas sur ce qu’ils font. C’est un terrain très, très glissant. Encore une fois, je n’excuse pas ce qu’il pense et ce qu’il dit. Il n’y a pas d’excuse pour les racistes et il n’y a pas de place pour le racisme dans cette ligue. Mais c’est un terrain très, très glissant ».

Comme le dit Mark Cuban, la NBA doit faire très attention. S’il y a des preuves d’une discrimination raciale au sein des Clippers, la ligue pourrait agir. Mais s’il s’agit uniquement d’avoir des propriétaires moralement irréprochables, elle va peut-être devoir faire un ménage beaucoup plus important.

Notre confrère Dave D’Alessandro rappelle ainsi que Richard DeVos, le propriétaire du Magic, a donné des millions de dollars à des associations qui luttent contre le mariage homosexuel. Dan Gilbert, le propriétaire des Cleveland Cavaliers, se fait des millions de dollars en profitant de la ruine des petits propriétaires américains, incapables de payer leurs crédits immobiliers. Mikhail Prokhorov est lui un oligarque qui a acquis sa fortune dans des conditions troubles…

Punir Donald Sterling pour ce qu’il pense en privé est donc très dangereux. La NBA ouvrira-t-elle cette boîte de Pandore ? Réponse ce soir, à 20 heures.