Blake Griffin, nouveau patron des Clippers ?

« Je n’en ai aucune idée. Je ne sais pas s’il en a une. En tous les cas, je ne veux pas être celui qui va lui dire qu’il en a une. Si tu poursuis la perfection, tu vas forcément trouver ta limite. Mais il est encore trop jeune pour penser à tout ça. »

Ainsi parle Doc Rivers quand on lui demande jusqu’où peut aller Blake Griffin. Les termes sont élogieux, forcément, pour l’ailier All Star qui réalise actuellement sa meilleure saison avec 24 points (à 53% de réussite), 10 rebonds et 4 passes par match.

En l’absence de Chris Paul, entre le 3 janvier et le 2 février derniers, l’ancien d’Oklahoma a pris une nouvelle dimension en portant ses Clippers à un bilan brillant de 14 victoires pour 6 défaites. Plus complet, plus leader, Griffin a passé un cap dans son évolution.

« Il a compris qu’il pouvait être un go-to-guy. Il a eu tellement de choses à gérer au début de sa carrière et il est encore très jeune » rappelle un Matt Barnes lucide. »La blessure de Chris Paul a offert à Blake la chance de voir qu’il était capable de porter l’équipe tout seul. Avant on donnait forcément la balle à Chris en fin de match mais Blake a prouvé désormais qu’il pouvait aller nous chercher des points aussi. Et toute l’équipe croit en lui. Cette prise de conscience est un grand pas en avant dans sa progression. »

MVP des Clippers, un premier pas

Ancien phénomène physique établi en usine à gaz du basket moderne, à base de claquettes surréelles ou de coast-to-coast digne d’un jeune Charles Barkley ou Shawn Kemp, le All Star des Clippers peut légitimement postuler au titre de MVP cette saison. Et d’autant plus avec la série actuelle de 11 succès de rang de Los Angeles, et les (petits) coups de mou de LeBron James et Kevin Durant.

Pour son coach, Doc Rivers, aux micros du Orange County Register, Blake Griffin a progressé dans tous les compartiments du jeu cette saison. Et il n’a que 25 ans (depuis hier seulement)…

« C’est clair qu’il remonte le terrain plus rapidement, avec ou sans la balle, donc il a progressé dans ce secteur. Mais c’est son niveau de confiance en lui qui a généralement augmenté. Il est plus à l’aise avec son shoot, avec son jeu face au panier plutôt qu’au physique contre les gros… C’est là où il a le plus progressé. Mais il est tellement dur au mal et physique. Il est si constant parce qu’il bosse énormément. Il n’y a pas de coïncidence. »

Un Kevin Love qui aurait aussi du jump ?

Extrêmement prévisibles par le passé, et notamment face aux Grizzlies lors de leur défaite au premier tour des derniers playoffs, les Clippers disposent maintenant d’une hydre à deux têtes : un meneur insaisissable, et la version XL en Blake Griffin. L’un peut toujours mettre le feu aux défenses par ses coups de reins et sa vista alors que l’autre peut non seulement survoler le secteur aérien (sans mentionner ce brave DeAndre Jordan) pour le spectacle mais également décanter les situations tendues pour l’efficacité.

« Dans les deux prochaines années, je suis sûr qu’il pourra s’écarter jusqu’à la ligne à trois points. » prévient Matt Barnes très sérieusement. « Il manie la balle comme un arrière et il s’améliore de jour en jour dans le périmètre. Et puis, quand il s’agit de décoller vers le cercle, il n’y a même pas débat ! »

L’argumentaire se tient au vu des immenses progrès réalisés par Griffin entre l’année passée (28% de réussite à mi-distance) et cette année (40% de réussite à mi-distance) (stats NBA.com). On reste plus sceptique sur la projection temporelle de l’ami Barnes (encore que) mais l’idée est là : Blake Griffin peut-il continuer son évolution « à la Kevin Love »… mais avec du jump ?

Le résultat final pourrait bien être assez létal pour les adversaires des Clippers puisqu’à ses côtés, il y a quand même du monde sur le banc pour Doc Rivers.