Andre Miller, un sage à l’école des sorciers

À bientôt 38 ans, Andre Miller revit chez les Wizards. Ravi d’avoir une nouvelle opportunité d’aller en playoffs, Dre’ profite pleinement de son nouvel environnement. À Washington, le vétéran a été accueilli à bras ouverts. Déjà coaché par Randy Wittman, coéquipier de Nene Hilario à Denver, les deux hommes ne cachent pas leur contentement de revoir Miller à leurs côtés. 

« C’était une évidence pour nous. Quand nous avons eu cette opportunité, nous avons foncé » relate Randy Wittman au Washington Post au sujet de l’arrivée de Miller. « C’est de l’or en barre » ajoute Nene. « La manière dont il lit le jeu est incroyable. »

Une vision du jeu et une solidité hors-norme

Après quinze ans de carrière, la réputation du meneur le précède. Sa vision du jeu est vantée de tous. Pour l’insider Zach Lowe, Miller a toujours « deux temps d’avance sur ses adversaires et ses coéquipiers ». Sur ESPN, George Karl estime que son ancien joueur  est « l’un des dix meilleurs passeurs de l’histoire de ligue. » Son ancien coéquipier aux Sixers, Thaddeus Young, confia un soir « n’avoir jamais eu autant de lay-ups faciles » qu’en sa présence.

Modèle de longévité et de constance, auteur d’une série longue de 632 matchs joués consécutivement, Miller n’avait manqué que six matchs avant d’aborder cette saison 2013-2014.

Un caractère de chien

Le tableau n’est pourtant pas si rose. Le neuvième passeur de l’histoire de la ligue est aussi un caractériel. Tout au long de sa carrière, Miller s’est souvent montré capricieux. Qu’il s’agisse de ses contrats pas suffisamment rémunérés, de son manque de reconnaissance (aucune sélection au All-Star Game) ou de son temps de jeu, le 8e choix de la draft 99 n’a jamais eu la langue dans sa poche. Cet égo et ses revendications permanentes furent de trop pour Brian Shaw, néo-coach des Nuggets.  Insoluble, l’altercation lui vaudra une mise à l’écart de plus d’un mois. Un choc pour le joueur qui n’avait jamais été autant éloigné du terrain.

« Être mis à pied durant ce mois et demi fut une sorte de retour à la réalité, de ce qui m’attendait (ndlr: à la fin de sa carrière). Je comprends qu’il y a une vie après le basketball. Je m’y suis préparé. » confia t-il au Washington Post.  « Parfois, je sens que le moment de raccrocher vient et d’autres fois, non. Mon but était de jouer quinze saisons ou jusqu’à 40 ans. Je pourrais jouer jusque là mais, je ne sais pas, ça dépend de la situation. »

Une fin de carrière comme mentor

Conscient de jouer ses dernières minutes en NBA, le back-up de John Wall se donne encore un objectif: passer le premier tour des playoffs, lui qui a toujours échoué à ce stade en neuf post-saisons. Heureux de cette acquisition, le staff des Wizards savait combien son influence serait positive pour ses jeunes coéquipiers. Jugez plutôt : depuis son premier match le 22 février dernier, Washington a remporté six de ses sept derniers matchs. Sur la même période, Wall affiche des stats clinquantes avec 23,4 pts à 52% et 11,7 passes de moyenne.  L’alchimie semble belle et bien là.

Une place dans l’Histoire

En attendant de connaître le destin de ses Wizards, le vétéran s’est déjà projeté sur son après-carrière. À sa retraite, Miller père supervisera la progression de son fils, Duane, 14 ans, également basketteur. Il peut désormais s’arrêter serein, fier d’être l’un des huit seuls joueurs à avoir cumulé 15 000 points et 7 500 passes en carrière avec Oscar Robertson, Magic, John Stockton, Isiah Thomas, Steve Nash, Jason Kidd et Gary Payton. Andre Miller n’a peut-être jamais été All-Star mais il figurera pour toujours dans le Who’s Who des meneurs.