En refusant la prolongation de contrat proposé par John Paxson et Jerry Reinsdorf, Luol Deng savait qu’il prenait le risque de conclure son aventure chicagoanne dans la précipitation d’un départ forcé.
« Je comprends la décision des dirigeants, je sais que c’est un business. Ils ont fait leur boulot et réalisant un trade qu’ils pensent être profitable pour leur équipe. Le GM était dans une situation délicate, il devait faire quelque chose », confiait le nouvel ailier des Cavs mardi, après la victoire face aux Lakers.
Dans le vestiaire taiseux de Cleveland, après ses 27 points à 5/5 à trois points, le Soudanais d’origine a pris le temps devant la presse de commenter son transfert.
« Mes anciens coéquipiers vont me manquer, Jo le premier. Ce sont des amis proches et c’est dur de savoir qu’ils ne sont plus là. J’ai des nouveaux coéquipiers désormais, c’est à moi de créer des nouvelles amitiés, c’est comme ça que ça marche. J’aime toujours mes anciens coéquipiers mais je m’en fous un peu désormais de ce que font les Bulls, je veux faire les playoffs avec les Cavs et s’il faut passer devant Chicago pour ça, ça ne me posera pas de souci. »
Sur la mue défensive prônée par Mike Brown et qui pour l’instant peine à porter ses fruits, le All Star maître ès verrouillage possède une analyse réaliste et optimiste.
« Nous avons un gros boulot défensif à accomplir pour combler nos lacunes actuelles. En ce moment, ce n’est pas la défense qui va nous faire gagner des matches et on doit corriger ça. Nous devons régler ça à l’intérieur du vestiaire. Cela va prendre du temps mais je sais qu’on va y arriver car l’état d’esprit est super bon. Il n’y a que des gars qui ont envie de progresser dans cette équipe, qui sont prêts à faire les efforts pour être meilleur et tirer le collectif vers le haut », commentait-il après une rencontre à deux quart temps à plus de 40 pts encaissés.
« Dans ce vestiaire, personne ne pense qu’à sa pomme »
« La mutation défensive ne va pas se faire en une nuit, nous devons continuer de nous faire confiance les uns les autres et de bosser. Cela prend du temps pour que chacun soit sur la même page, moi-même je commets encore trop d’erreurs, notamment sur les rotations. Cela va venir, je suis confiant. En NBA chaque match possède son histoire. En ce moment notre défense n’est pas bonne c’est vrai, mais nous n’allons pas commencer à paniquer » », poursuit l’ancien frère de Joakim Noah, dont le ton ne dégage pas la fausseté du compliment apocryphe.
« Il faut qu’on analyse ça avec du recul et de la lucidité. Mon job est de faire gagner l’équipe, quels qu’en soient les moyens. Les gars m’ont laissé l’opportunité de parler depuis que je suis là, j’ai pu prendre la parole devant tout le monde. C’est révélateur de leur état d’esprit. Les joueurs dans ce vestiaire ne pensent pas à leur pomme, ils veulent que l’équipe tourne et gagne plus de matches. »
Ancien coéquipier de D-Rose à Windy City, Luol Deng retrouve un meneur de première classe avec Uncle Drew. Il est bien placé pour juger le niveau d’un All Star dont, à l’entendre, l’avenir ne peut être que radieux.
« Kyrie, c’est hallucinant de voir à quel point il est déjà fort. Le ciel est sa seule limite. Il y a encore tellement de choses qu’il ne connaît pas, c’est un peu effrayant qu’il soit déjà aussi bon malgré ça. J’ai joué avec Derrick (Rose) lors de sa troisième saison, donc je sais que Kyrie va lui aussi continuer de progresser au fil des matches et de son expérience. Cette saison peut être un tournant, il continue d’apprendre. C’est un gros bosseur, tout le monde le voit bien dans le vestiaire. »
Dans les stats, l’ex-Blue Devil peine pourtant à justifier les louanges. La faute à l’ajustement réclamé par la méthode Brown.