Lorsque l’on pense à la Big Ten, l’une des toutes meilleures conférences du championnat universitaire, les noms de Michigan, Michigan State, Indiana ou Ohio State reviennent inlassablement. Pourtant, l’équipe la plus solide et régulière depuis maintenant quinze ans est celle de Wisconsin, l’éternel oublié.
Cette année encore, les Badgers enchaînent les victoires dans l’indifférence quasi-générale. Avec un bilan parfait de 12-0, des victoires acquises face à Florida, Virginia ou Marquette, et une place de quatrième au ranking, on pouvait penser que l’équipe dirigée par Bo Ryan allait faire les gros titres. Ce n’est malheureusement pas le cas. La raison est fort simple. Ici, pas de « one and done », pas de jeunes prodiges qui seront les futures stars de la NBA, pas de joueurs flashy et spectaculaires. Non, la culture de l’université de Wisconsin est aux antipodes de cette philosophie. A Madison, dans la capitale du Wisconsin, on mise sur la durée. Tous les joueurs sont là pour quatre ans et misent sur leurs qualités techniques et le jeu d’équipe pour remporter des matchs, et pas sur le simple talent ou des qualités athlétiques hors-normes pour faire la différence.
Michael Finley et Devin Harris, seuls joueurs à avoir brillé en NBA
Cette stratégie ne permet pas de faire la couverture des magazines, mais les résultats sont là pour prouver que ça marche. Seules deux équipes, Kansas et Michigan State, ont une série en cours de participations à la March Madness plus longue que celle de Wisconsin. Les Badgers n’ont plus manqué le rendez-vous de mars depuis 1998 soit un total de quinze saisons. Mais la stratégie de Bo Ryan a également ses limites. En effet, si les Badgers sont toujours là au tournoi NCAA, ils n’ont atteint le Final Four (en 2000 à la surprise générale) et l’Elite Eight (en 2005) qu’à une seule reprise. Toujours placés, jamais gagnants pourrait-on dire. Le talent de joueurs comme Stephen Curry, Dion Waiters ou Marshall Henderson est là pour faire la différence dans des matchs à élimination directe, et la majorité des équipes qualifiés pour le Final Four comptent en général trois futurs joueurs NBA dans leurs rangs. Hors, les Badgers n’ont eu que huit joueurs NBA au cours des vingt-cinq dernières années (Michael Finley et Devin Harris étant les deux joueurs ayant eu le plus de succès, contrairement à Paul Grant, Kirk Penney ou Alando Tucker).
Avec des joueurs tels que Sam Dekker, Frank Kaminsky ou John Gasser, Wisconsin semble armé pour à nouveau faire partie du Top 3 de la Big Ten. Mais l’effectif semble toutefois trop juste pour viser mieux que le Sweet 16 à l’heure actuelle, à moins que les qualités collectives de ce groupe ne prévalent enfin sur les forces individuelles d’équipes telles qu’Arizona, Duke, UCLA ou encore Kansas…