Ivy League : la tête et les jambes

Depuis déjà plusieurs siècles, l’Ivy League est synonyme d’excellence académique. En effet, cette association regroupe huit des meilleures université du monde dont Princeton, Cornell, Yale, Columbia et bien évidemment la plus prestigieuses d’entre toutes, Harvard. Si les plus grands cerveaux, intellectuels, politiques, scientifiques ou financiers, de l’histoire sont passés sur les bancs de ces institutions de renommée internationale, on ne peut pas dire la même chose dans le domaine sportif, et en particulier en ce qui concerne le basket. Les joueurs NBA formés au sein de l’Ivy League se comptent sur les doigts d’une main : Bill Bradley, l’ancien ailier des Knicks, et Chris Dudley, qui a joué quinze ans en NBA entre la fin des années 1980 et le début des années 2000, sont les deux seuls joueurs à avoir eu un impact important avant ces dernières années. Si l’on excepte les fabuleux parcours de Princeton en 1965 et Penn en 1979 (demi-finales), le bilan de l’Ivy League à la March Madness est famélique. De 1999 à 2009, aucune équipe de la conférence n’a été en mesure de passer le premier tour du tournoi, mais la dynamique à changer depuis le début de la nouvelle décennie.

Les années 2010, le renouveau de l’Ivy League
En 2010, Cornell a marqué le début d’une nouvelle ère pour l’Ivy League. Les Big Red ont réalisé l’exploit de se qualifier pour le Sweet 16, devenant la première équipe issue de la conférence à atteindre ce stade de la compétition depuis le fabuleux parcours de Penn en 1979. Avec des victoires face à Temple puis Wisconsin, Cornell a prouvé que son statut d’outsider n’était en rien usurpé. Leur beau parcours s’est arrêté face à l’équipe de Kentucky en deuxième semaine du tournoi, mais la machine était lancée.

L’année suivante, Princeton et Harvard se sont livré une superbe bataille en saison régulière et ce sont finalement les Tigers qui ont été sacrés champions et qui se sont qualifiés pour la March Madness. Opposée à Kentucky au premier tour,  l’équipe de Princeton est passée à deux secondes et un panier au buzzer de Brandon Knight de l’exploit. Auteurs d’un match à couper le souffle, les Tigers ont poussé les Wildcats dans leurs derniers retranchements avant de céder, 59 à 57. Mais le message est clair : tirer une équipe l’Ivy League n’est plus une partie de plaisir.

En 2012, Harvard confirme sa montée en puissance et s’impose au Battle 4 Atlantis, le prestigieux tournoi de début de saison des Bahamas, et remporte le titre de la conférence. Dans le même temps, l’ancienne star de l’équipe Jeremy Lin flambe chez les New York Knicks et devient un phénomène planétaire. Avec un effectif construit pour aller loin, Harvard affiche de grandes ambitions avant d’aborder la March Madness. Malheureusement, le comité de sélection choisit de les opposer à Vanderbilt, le champion de la SEC, et un candidat sérieux au Final Four. Malgré une belle résistance, harvard s’incline logiquement par 79 à 70.

L’an passé, tous les signaux sont au vert pour Harvard jusqu’à ce qu’un scandale académique n’implique deux des joueurs majeurs de l’équipe. Sans Kyle Casey et Brandyn Curry, les ambitions sont revues à la baisse mais cela n’empêche pas le Crimson de décrocher un nouveau titre au sein de l’Ivy League puis de créer la surprise au premier tour de la March Madness face à New Mexico, pourtant champion de la Mountain West. L’aventure s’arrête au tour suivant face à Arizona.

Harvard-Princeton : un aigle à deux têtes cette saison
Considérée comme l’une des trente meilleures équipes de toute la NCAA avec les retours de Casey et Curry, l’équipe de Harvard réalise un bon début de saison avec neuf victoires en dix matchs, le titre de champion du Great Alaska Shootout, et une seule défaite (rageante) sur le parquet de Colorado. Mais la partie de sera pas facile au sein de l’Ivy League puisque Princeton pointe également le bout de son nez avec un bilan similaire de 9-1 et des victoires face à George Mason et sur les parquets de Rutgers et Penn State. La seule défaite a été subie à Butlerpar 70 à 67. Il semble peu probable que l’Ivy League obtienne deux places à la March Madness, mais le duel entre Princeton et Harvard sera l’une des batailles les plus intenses au sein des « petites conférences ». Malheur à celui qui sera opposé au champion de l’Ivy League à la March Madness…