[Preview 2013/14] Numéro 28 - Phoenix Suns • Basket USA

A partir du 23 septembre, Basket USA vous propose ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme l’an passé, nous avons décidé d’effectuer un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place.

Vingt-huitièmes, les Suns pourront difficilement faire pire que la saison passée. Quoi que…

Avec 25 piètres succès en 2012-2013, Phoenix a changé de statut, s’écroulant dans le (très) bas de tableau pour la première fois depuis dix ans. Ce que Steve Nash avait réussi à maintenir ces dernières années, avec un pic en 2010 (finales de conférence), s’est envolé en même temps que le départ du Canadien vers Los Angeles l’été dernier. Plus personne ne s’en cache : les Suns sont en totale reconstruction. Et l’intersaison 2013, où même l’identité visuelle de la franchise a été transformée, a totalement confirmé ce postulat.

ETAT DES LIEUX

A l’image du Magic d’Orlando, les Suns ne valident désormais un trade que pour deux choses : de la jeunesse et/ou des tours de draft. Tout le reste leur importe peu. Luis Scola ? Trop vieux, bradé à Indianapolis. Jermaine O’Neal ? Trop vieux. Jared Dudley ? Seul moyen d’obtenir l’un des jeunes talents les plus intrigants de la ligue, Eric Bledsoe (23 ans). Caron Butler est inclus dans le deal ? On s’empresse de l’envoyer du côté de Milwaukee où il se sentira comme à la maison. Michael Beasley ? N’en parlons plus. Place à Alex Len (20 ans) et Archie Goodwin (19 ans).

Et si le coup de balai est aussi tardif qu’efficace, c’est que le changement estival le plus important n’est pas à chercher au sein du roster, mais dans les hautes sphères de la franchise. La prise de pouvoir de Ryan McDonough, l’ancien assistant-GM des Celtics, fait office d’immense brumisateur en Arizona. A sa soif de tours de draft et ses qualités de scout, il faut désormais rajouter sa capacité à faire le ménage dans une franchise laissée en piteux état. En ne signant aucun free agent, en se débarrassant des vétérans et en améliorant les finances du club, McDonough a déjà posé d’excellentes bases pour l’avenir des Suns.

Le nouveau coach Jeff Hornacek, figure populaire à Phoenix – il y a débuté sa carrière NBA – n’a plus qu’à confirmer sa réputation de technicien énergique et passionné. Bien qu’il pourra compter sur deux valeurs sûres qui feront chaque soir leur ligne de stats (Goran Dragic et Marcin Gortat), la mission sportive de l’ancien lieutenant du Jazz s’annonce compliquée. Sa volonté de remettre le run&gun au goût du jour n’est-elle qu’un cache-misère, ou les Suns peuvent-ils légitimement espérer suivre les traces des Rockets la saison passée ?

ARRIVÉES

Eric Bledsoe (Clippers), Gerald Green et Miles Plumlee (Pacers), Ish Smith (Bucks), Viacheslav Kravtsov (Pistons), Alex Len et Archie Goodwin (draft), Jeff Hornacek (coach), Ryan McDonough (General Manager).

DÉPARTS

Jared Dudley (Clippers), Luis Scola (Pacers), Michael Beasley (Heat), Wesley Johnson (Lakers), Hamed Haddadi, Lindsey Hunter (coach), Lance Blanks (General Manager)

LE JOUEUR A SUIVRE

Eric Bledsoe

Le coup de poker des Suns. Un vrai pari, car l’effectif possède déjà un « faux meneur » très attiré par le panier en la personne de Goran Dragic, et Eric Bledsoe, bien que convaincant derrière Chris Paul (8,5 points, 3,0 rebonds, 3,1 passes en 20 minutes), n’a pas encore montré qu’il avait la carrure d’un arrière titulaire à plus de 35 minutes par match en NBA. Seulement, à 23 ans, « mini-LeBron » possède un potentiel sans limite. Dans le roster actuel de Phoenix, c’est peut-être même le seul joueur susceptible de se hisser au rang de All-Star un jour.

En définitive, cela pourrait bien être l’année du tout ou rien pour Bledsoe. Dans le meilleur des cas, il forme une paire d’arrière intenable avec le Slovène, fait le show, marque plus de 15 points par match et termine la saison avec plus de 50 défaites, certes, mais le trophée de MIP dans la poche et la promesse d’un contrat juteux. Dans l’autre, il marche sur les pieds de Dragic, perdu entre le poste un et deux, confirme ses lacunes au shoot, ne parvient pas à s’éclater tant le manque d’ambition immédiat des Suns crève l’écran, et devient free agent avec l’étiquette d’un joueur trop petit (1m85) et surestimé. Seule certitude, donc : Bledsoe est à l’aube de la saison la plus importante de sa carrière.

LE CINQ PROBABLE

Goran Dragic – Eric Bledsoe – Gerald Green – Marcus Morris – Marcin Gortat

LE BANC

Kendall Marshall – Ish Smith – Shannon Brown – Archie Goodwin – P.J Tucker – Markieff Morris – Channing Frye – Alex Len – Miles Plumlee – Viacheslav Kravtsov

MASSE SALARIALE

52,8 millions de dollars (27e sur 30)

OBJECTIF

Poursuivre sur cette voie… et croiser les doigts. Grâce à McDonough notamment, les Suns possèdent un nombre pléthorique de picks pour 2014, l’été où s’annonce l’une des plus grandes drafts de l’histoire. Comme 29 autres franchises, ils rêvent évidemment de remporter un premier prix nommé Wiggins. Mais si la loterie n’est pas une science exacte, Phoenix s’est donné les moyens de maximiser ses chances.

En effet, la franchise collectionne déjà quatre tours de draft 2014, dont trois au premier tour. Un véritable luxe! Et ce n’est pas tout, puisque trois picks en 2015, dont deux au premier tour, sont déjà couvés bien au chaud dans un coin de l’US Airways Center. Vous l’aurez compris : dans le désert, on voit loin. Aujourd’hui, les Suns ne veulent pas gagner, juste se rassurer et préparer le terrain. Les playoffs, ça sera pour demain. Mais demain, c’est loin.