Sans Tony Parker, après un match honteux contre la Hongrie, la France était partie en Italie bousculée dans ses certitudes. Deux gamins et un vétéran rappelés à la mène, on ne savait pas vraiment ce qui allait se passer ce soir. Mais cette équipe a du coeur et les nouveaux venus ont été à la hauteur de l’évènement. Cette victoire, l’équipe la doit pourtant en grande partie à Nicolas Batum qui, après avoir raté le panier de la victoire d’un airball qu’on lui pardonnera, a pris ses responsabilités en prolongation pour offrir aux Bleus un succès (80-77) ultra-précieux.
Le match commençait bien. Emmené par un Florent Pietrus aérien qui dunkait à tout-va, la France prenait rapidement les devants en dynamitant la défense adverse. Aymeric Jeanneau faisait preuve de ses qualités de gestionnaire et on se demande bien pourquoi il n’était pas dans le groupe en préparation. Bien mieux affuté que ce que l’on pouvait craindre, il distribuait le jeu à merveille et la France faisait l’écart (12-6 après 6 minutes de jeu).
Des rotations défensives aléatoires et un bon passage de Mancinelli permirent aux Italiens de revenir dans la coup pour échouer à 6 points à la fin du premier quart. Le passage à vide continuait avec un Mancinelli infernal qui rentrait tout, alors que Belinelli, à l’inverse, ratait à peu près tout ce qu’il tentait.
Boris Diaw prenait alors le jeu à son compte et permettait de refaire l’écart à la pause (35-29).

Belinelli se réveillait alors. La France, poussive en attaque avec un manque de mouvement flagrant, s’enlisait dans du jeu en un-contre-un qui la pénalise. Johan Petro égalisait à 51-51, score à la fin du troisième quart-temps.
La dernière période était insoutenable d’intensité. Antoine Diot, peu à l’aise jusque là, faisait désormais le boulot tandis que Belinelli rentrait en transe (26 points au final). Les Français tentaient de limiter la casse. Boris Diaw insistait justement à l’intérieur alors que Flo Pietrus échouait plusieurs fois à trois points. Finalement, c’est Nicolas Batum, limité par les fautes en début de match, qui sortait de sa boite et prenait toutes ses responsabilités. Cinq points d’affilée pour donner trois points d’avance aux siens mais les Italiens revenaient sur la ligne des lancers.
Égalité, la fin de match était tendue. Personne ne savait vraiment s’il valait mieux une courte défaite ou un possible écart en prolongation. Mais la question ne se posait pas, Turiaf insistait sur Bargnani (10 points) mais ratait tout près du cercle… avant de prendre son propre rebond. Balle pour les Français. Batum, chaud bouillant, tentait le shoot de la gagne mais faisait airball. Prolongation.

Celle-ci sera l’occasion de voir un formidable duel entre Belinelli et Batum qui se rendaient coup pour coup. Menés à un instant de cinq points, les Français revenaient sous l’impulsion de Nicolas « Batman » Batum tandis que Boris réalisait un superbe mouvement près du cercle. Pietrus et Diaw assuraient aux lancers avant que, sur cette même ligne, Diot n’ait l’occasion de sceller la victoire. Le tout jeune meneur ne tremblait pas d’un poil et, malgré un ultime panier de Belinelli, permettait à la France de respirer un peu mieux.

Les joueurs :

Antoine Diot : Des débuts difficiles, sans doute crispé, avant d’assurer l’essentiel ensuite puis de montrer du cran aux lancers.
Nicolas Batum : Pénalisé par les fautes sur Belinelli d’entrée, il aura mis du temps à se chauffer, même s’il nous gratifiait d’envolées intéressantes. Mais il a pris feu à partir du quatrième quart-temps pour nous porter vers la victoire.
Aymeric Jeanneau : Parfait dans son rôle de gestionnaire. Un peu court physiquement, il aura fait le travail et ses cinq fautes mais sa distribution du jeu et sa connaissance des systèmes sont essentielles. Doit à tout prix rester après le retour de Parker.
Alain Koffi : Peu de temps de jeu, le temps de mettre un panier dans la peinture et détendre une ou deux fois ses bras tentaculaires.
Johan Petro : Peu utilisé également. Il a manqué d’agressivité au rebond et a toujours tendance à se jeter, ce qui lui fait prendre des fautes inutiles.
Edwin Jackson : N’a pas joué.
Yannick Bokolo : Il a très peu joué mais a quand même eu le temps de faire deux fautes sur Belinelli.
Florent Pietrus : Énorme comme toujours avec l’équipe de France, même si ses shoots consécutifs ratés à 3 points auraient pu couter cher. Défensivement, il a étouffé Bargnani et a gobé les rebonds tout en apportant plus que sa part en attaque.
Nando de Colo : Une rentrée pas évidente avant de placer deux accélérations dont il a le secret. Malheureusement, il s’est éteint offensivement ensuite et a surtout eu du mal à tenir son vis-à-vis en défense.
Boris Diaw : Distributeur, il a aussi beaucoup pénétré, se créant des paniers faciles grâce à son avantage physique sur ses adversaires. Des gestes toujours aussi élégants dont un très important en toute fin de match.
Ronny Turiaf : De la hargne, de l’envie et des rebonds précieux mais toujours cette tendance à suivre le meneur sur les écrans poste haut qui découvrent notre raquette.
Ali Traoré : N’a pas joué.