Vincent Collet : « On va devoir inventer une nouvelle histoire »

En plein midi à l’INSEP, au beau milieu du Bois de Vincennes, se tenait aujourd’hui le rassemblement de l’Equipe de France masculine. Un an après la défaite aux Jeux Olympiques en quart de finale contre l’Espagne, les Bleus repartent en campagne.

Sur le parquet 2 de la salle Nelson Paillou, les joueurs présents, parmi lesquels une foule de nouveaux visages dont Joffrey Lauvergne, Thomas Heurtel, Kim Tillie, et Evan Fournier croisent les vétérans tels Boris Diaw, Florent Piétrus ou encore Nicolas Batum et Mickaël Gélabale.

Le préparateur physique, Frédéric Aubert, finit sa séance et les joueurs sont enfin libres de répondre aux questions des plumitifs. Tout comme le coach Vincent Collet. Morceaux choisis.

C’est un nouvel Euro qui se profile, quel est l’objectif affiché ?

L’objectif est d’aller le plus haut possible. Après on connaît la compétitivité d’un championnat d’Europe et on connaît aussi les problèmes qu’on a pu rencontrés par le passé pour former le groupe. Donc, maintenant, c’est une nouvelle aventure qui commence. Par la force des choses, le groupe n’est pas le même mais les leaders qui porteront l’équipe sont toujours là. L’ambition est toujours là et elle va s’affirmer au fur et à mesure de la préparation. En voyant notamment comment l’intégration des jeunes va se faire. Mais ça il faut attendre un peu pour pouvoir en parler.

Cet Euro 2013 semble plus ouvert que jamais cela dit, est-ce que, enfin, l’heure de gloire est arrivée ?

On progresse vraiment depuis 3 ans dans la maturité de l’équipe. On essaye de grandir au fil des campagnes. Malgré tout, on sait tous que ce qui concrétise la progression, c’est de gagner un titre. Pour l’instant, le basket français ne l’a jamais fait. On court après cette consécration. On sait que ce championnat d’Europe va être ouvert, mais ouvert ne veut pas dire facile, on va rencontrer beaucoup d’obstacles et il faudra les surmonter les uns après les autres. Il faut déjà que notre équipe se construise ; on a beaucoup de joueurs à intégrer, 5 ou 6 joueurs qui n’ont jamais été en Equipe de France. C’est dans leur capacité à s’adapter que l’on verra le vrai niveau de l’équipe. Car à côté, on a toujours les mêmes tauliers et avec eux, on sait à quoi s’en tenir.

Précisément, il y a beaucoup de sang neuf avec la génération des Jackson, Fournier, Westermann qui débarque en force avec les A…

Ce groupe a de la gueule. On va devoir partir sur une nouvelle aventure parce qu’on n’a pas tous les joueurs qu’on avait pu imaginer au début. Mais ce groupe a du corps. On a effectivement beaucoup de jeunes dans le groupe des 17 qui sera réduit à 12. Mais j’attends d’eux qu’ils me montrent des choses et au final c’est à eux de saisir cette magnifique opportunité car c’est toujours une fierté de faire partie de l’Equipe de France.

« Johan Petro a gagné en maturité »

Le groupe a connu un grand nombre de forfaits cette année, est-ce que cela ouvre déjà un nouveau chapitre de l’histoire de l’EdF ?

C’est un peu tôt pour le dire. L’équipe est différente de ce qu’on avait imaginé mais on a encore beaucoup d’atouts. Notre jeunesse par exemple. Il faudra partir avec un esprit commando, comme j’ai déjà pu le dire par le passé. Et notre jeunesse peut nous aider en cela. Il faudra n’avoir peur de rien. Ça ne pourra pas être la même aventure car certains joueurs sont partis. Mais les cadres sont encore là et on ne va pas tout changer. On va devoir inventer une nouvelle histoire.

Johan Petro revient sous la tunique bleue pour la première fois depuis un moment, comment s’est passée sa « réintégration » dans le groupe France ?

Quand je l’ai écarté en 2009, j’ai toujours dit qu’il n’y avait pas de problème d’attitude, c’était un problème de basket à l’époque. On est 17 actuellement et il en restera 12. On en a longuement parlé avec lui, on est dans une autre époque maintenant. Je l’ai suivi cette année comme les autres, et il a fait une saison intéressante. Il avait 23 ans, il en a 27 maintenant. Il a gagné en maturité, et je pense qu’il est désormais dans l’état d’esprit de respecter les étapes qui mèneront au succès collectif de l’équipe.

Propos recueillis à l’INSEP