Les Bulls ont donc réalisé l’ impossible exploit d’être la première équipe à battre Miami depuis le 1er février. Après 27 victoires de suite, le Heat a chuté au United Center face à une équipe de Chicago diminuée mais incroyable d’abnégation et d’envie (101-97)
Pourtant privés de leur meilleur joueur de la saison, Joakim Noah, les Bulls ne partaient pas favoris mais les Taureaux ont foncé et gardé la tête durant tout le match. LeBron James, d’habitude si calme, s’en est même énervé, c’est dire si la performance est énorme…
Respect des consignes et solidité
James avait prévenu : avec Tom Thibodeau, les Bulls sont très bien coachés. Effectivement, le début de match le prouve avec un gros respect des systèmes offensifs et une défense appliquée (13-2). James (13 pts en premier quart temps) peut certes répondre avec deux shoots à 3 pts, mais le match est parti dans un duel physique et les Bulls ont bien préparé leur muscles, et surtout révisé leur copie.
Tous les mouvements de Miami sont connus donc anticipés, et à la fin du premier quart temps, les champions NBA ont déjà perdu 6 ballons. Ce qui va représenter presque la moitié du total du match (32-22). En second quart temps, Ray Allen fait une bonne entrée mais ça ne suffit pas à relancer la machine…
Le duo James – Wade pour revenir
Car comme souvent, le Heat manque de rythme, de matière dans son jeu. C’est superficiel, sans pression, sans réelle envie d’accélérer. Il faut les talents conjugués de Dwyane Wade et James pour revenir à moins de 10 pts (55-46). Chicago a fait la mi-temps parfaite mais face à une telle machine, cela n’est pas une sécurité.
Surtout que la pause a donné des idées à Miami. La défense monte d’un cran, des ballons sont volés et James fait le show pour conclure les actions. Chicago ne joue plus aussi bien qu’en premier acte, mais reste terriblement solide et combatif (58-53). Preuve en est : sur un airball de James, Jimmy Butler vient terminer un alley-oop sur la tête de Chris Bosh. La salle exulte, même si quelques secondes après, Miami passe temporairement devant.
Savoir subir mais ne pas lâcher
Chaque fois que les Bulls semblent en danger, un shoot vient leur donner de l’air. C’est encore mieux quand c’est un 3 pts comme ceux de Luol Deng et Butler. Carlos Boozer en rempart dans la raquette et James sur le banc, seul Wade parvient à exister durant le dernier quart temps pour Miami. Mais même avec Wade, James ne fait pas la différence. Après une faute physique et tactique sur lui, mais sans méchanceté, James répond plus violemment, et intentionnellement, en allant tamponner Boozer sur une contestation d’écran. Faute flagrante sur le triple MVP, le vent est en train de tourner (90-82).
Miami jette ses dernières armes dans la bataille comme ils l’ont si souvent bien fait dans cette série pour revenir et gagner les matches au finish. Mais les Bulls savent subir les attaques des joueurs du Heat ; telle une équipe de football jouant le FC Barcelone, reculant sans cesse pour mieux contrer et gagner les duels. Les ultimes secondes en seront les plus belles preuves : d’abord Kirk Hinrich qui arrache un ballon des mains de Chris Bosh, puis le rebond offensif et panier de Boozer, et enfin l’interception de Deng conclue par Nate Robinson (101-97).
Chicago relancé ; Miami soulagé ?
Chicago tient son exploit avec une victoire et un match exceptionnel de concentration. Jamais les Bulls n’ont lâché et Miami n’a donc jamais réussi à imposer son rythme pendant suffisament longtemps pour passer durablement devant. Le Heat aura fait l’histoire pendant 27 matches, Chicago pendant 48 minutes.
Des minutes qui vont, et doivent, servir électrochoc pour lancer la fin de saison des Bulls. Quant à Miami, le parfum de la défaite revient après des semaines d’absence et la pression du record des Lakers disparaît d’un coup. Un mal pour un bien ?