Le cauchemar va-t-il s’arrêter ? Les fans des Lakers commencent sérieusement à se poser la question. Face au collectif impeccable du Jazz et sa paire Millsap-Williams (46 pts), les Angelenos s’engoncent dans les doutes abyssaux d’une crise structurelle (110-117). Sans Gasol et avec un Kobe maladroit, les anciens favoris pour la couronne répètent leurs sempiternelles erreurs défensives. L’heure est grave !
Quand les Lakers sont menés à la pause, la suite ne dit souvent rien qui vaille. Surtout quand en 24 minutes, les Angelenos ont déjà exposé à la lumière des critiques leur défense poreuse (51-60). Jordan Hill profite du soir sans d’Antawn Jamison pour confirmer qu’avec des minutes, il est une « machine à double-double ». Pour shooter à 50% et terminer avec six joueurs en double-figure, il suffit aujourd’hui d’affronter les Lakers. Simple non ?
« Nous n’avons aucune excuse pour laisser autant de points à l’adversaire. On ne se bat pas et je ne sais pas pourquoi. On ne met pas assez d’énergie », regrette D’Antoni.
Jordan Hill surnage
En mettant quatre points de plus dans le seul 3e quart temps que dans toute la première mi-temps, Kobe était pourtant revenu des vestiaires avec sa cape de Zorro. Seulement voilà, la pause n’a pas refroidi les poignets du Jazz, qui sont encore à 55% à l’aune de la dernière période. A l’image d’Enes Kanter et Mo Williams (12/14 après 36 minutes), Utah la joue sobre. Jordan Hill a beau sortir son meilleur match de la saison (17 pts, 9 rbds, 4 contres), ses dreadlocks et la défense intermittente de Superman n’effraient pas les grands du Lac salé. Dans la raquette, Al Jefferson et ses camarades pilonnent et se gavent (54 points).
« On donne trop de points sur transition. Les points pris dans la raquette viennent de lay-up », accuse après coup Kobe, la voix grave.
Quand Gordon Hayward (14 pts) équilibre le scoring et plante une banderille, le Jazz prend six points d’avance. La note se monte à +10 sur un drive de Jamaal Tinsley. Il reste plus de 8 minutes et les Lakers ont déjà pris plus de 100 points dans les gencives. L’adresse à trois points des Angelenos, symbolisée par la belle soirée de Jodie Meeks (16 pts) et Chris Duhon (12 pts, 11 assists), ne comble pas les lacunes structurelles d’une équipe décidément fâchée avec la constance défensive.
Y’a t-il un pilote dans l’avion ?
En dodelinant de la tête, le faciès noir de la colère introvertie, Kobe stigmatise le malaise en revenant sur le banc après un temps mort bienvenu de Mike D’Antoni. Il reste moins de 6 minutes et Utah a gonflé son matelas (+13). Howard avorte un 14-2 sur un move dos au panier savamment exécuté. Chris Duhon perd son deuxième ballon de la soirée au mauvais moment : à peine né, le momentum se meurt. D’un tir primé l’ancien meneur des Knicks version D’Antoni le fait renaître de ses cendres. Avec un jump shoot et une passe décisive en contre attaque pour Hill, Meeks redresse la tête du Sphinx californien. Kobe rajoute deux lancers pour ressusciter l’espoir : -6 et 1’40’’ au chrono, le hold-up est envisageable.
Quand Randy Foye rate son sixième tir primé après un lancer raté du capitaine or et pourpre, le Staples Center redonne de la voix. Enfin de l’adrénaline. Kobe et la malchance vont refroidir l’arène. Le shoot à trois points du meilleur scoreur de la ligue tourne autour du cercle avant de ressortir, Jordan Hill pense avoir le rebond offensif mais le cuir lui échappe des mains. La messe est dite. Docteur c’est grave ? Oui, ça l’est !
« On a pris trop de points en contre attaque », pointe du doigt D’Antoni. « On n’a aucune constance dans l’intensité défensive, ce n’est pas normal. »
Au moins le commandant de bord sait où le bat blesse. C’est déjà ça !
https://www.youtube.com/watch?v=MXH4e4dc3Fg
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