NBA
Ce soir
NBA
Ce soir
DET
NYK1:30
LAC
DEN4:00
Pariez en ligne avec Unibet
  • DET1.83NEW1.99Pariez
  • LA 1.38DEN3.05Pariez
  • 100€ offertsLa suite →

[interview] Jacques Monclar décrypte le début de saison

Même si la NBA a quitté Canal +, on pourra toujours écouter et apprécier les analyses de Jacques Monclar sur RMC, et  sur son blog.

Pour Basket USA, celui que l’on surnomme « The Voice » a accepté de commenter les deux premières semaines de compétition. Le transfert de James Harden, la situation des Lakers et des Celtics, le renouveau des Knicks, les Français ou les équipes en bas de tableau, tout a été abordé.

Pour commencer, que retenez-vous de ses vingt premiers jours de compétition ?

Le départ de Mike Brown. Le sans faute des Knicks (NDLR : interview réalisée vendredi). Washington sans victoire. Les Français, Tony Parker, Nicolas Batum, Joakim Noah et Kevin Séraphin, déjà très bons. La bouteille à l’encre à l’Est derrière Miami car même s’ils ne sont pas devants, je les considère comme favoris.

On va développer tout cela, mais d’abord il y a eu le transfert entre James Harden et Kevin Martin. Qui est le gagnant de ce deal entre Oklahoma City et Houston ?

Oui, c’était avant la saison. Au départ, j’étais dubitatif par rapport à la dernière saison de Kevin Martin. Mais il n’y avait pas assez d’argent pour tout le monde à Oklahoma, c’était donc un peu la chronique d’une fin annoncée. Le barbu (James Harden) a fait très fort dès qu’il est arrivé maintenant feu de paille ou réel franchise player, ça je ne le sais pas. Quant à la mise en place d’Oklahoma City, elle se fait plutôt bien.

« Mike Brown n’était pas fait pour Los Angeles »

On a beaucoup parlé des Lakers depuis une semaine, pensez-vous que Mike Brown a-t-il été viré trop tôt ?

Ils n’auraient pas dû le prendre. Il n’y a jamais eu d’académie de jeu à Cleveland et gérer LeBron James, ça doit avoir des points communs avec gérer Kobe Bryant. Pour avoir longuement parlé avec Ettore Messina cet été, avoir voulu faire quelque chose de complètement différent de ce qui avait été fait avant était une erreur. La preuve c’est que le fils naturel de Phil Jackson, c’était Brian Shaw et il n’a pas été pris comme coach des Lakers. Mike Brown est probablement quelqu’un de charmant, ce que Ettore me disait, mais il n’était pas fait pour ce boulot. Il sera peut être bon ailleurs.

Pourquoi Mike Brown n’a pas réussi à s’imposer à Los Angeles ?

La bascule de son exécution, et c’est un peu sa faute, c’est la mise en place de la Princeton Offense. Il en a beaucoup parlé et il s’est tiré une balle dans la tête avec ça. Je ne suis pas un grand fan de cette attaque. Je trouve cela trop mécanique et trop répétitif. Quand on a des joueurs aussi forts, les enfermer dans un carcan, c’est toujours délicat. De plus, Los Angeles c’est très particulier, il y a un côté Paris Saint Germain, un côté bling-bling. Des grands coaches n’ont pas réussi là-bas.

C’est donc plus un coach pour construire, comme à Cleveland par exemple, que pour gagner le titre ?

Non, je ne suis pas d’accord avec cette logique de construire. Il n’a rien construit à Cleveland, tout s’est fait avec le meilleur joueur du monde et des joueurs autour qui étaient bons. Je n’ai jamais vu Cleveland proposer une académie de jeu. C’est peut être pour ça qu’il a voulu se réfugier avec la Princeton Offense. Il a besoin de jeunes joueurs mais pas de superstars. Maintenant, sur un échec, un double même, et une remise en question il va trouver sa voie. C’est ce que je lui souhaite.

« Le marché des coaches, c’est un peu Tournez manège »

Mike D’Antoni est-il le bon choix ou fallait-il prendre Phil Jackson a tout prix ?

Mike D’Antoni a une pancarte dans le dos depuis son passage aux Suns. Je le connais depuis très longtemps. Il est un peu plus vieux que moi mais j’ai joué contre lui et j’ai coaché contre lui. Quand il était à Milan et moi, à Antibes, on faisait même des scrimmages (matches d’entraînement) ensemble. C’est un coach qui est flexible, capable de faire autre chose, à moins qu’il ne soit devenu un taliban de la relance. Je reste persuadé que s’il n’y a pas l’incident avec Robert Horry, Steve Nash, Boris Diaw et Amare Stoudemire en 2007, les Suns auraient pu être champions NBA. On est un peu réducteur sur ce qu’il peut faire. Il aura l’adhésion de Steve Nash et Kobe Bryant s’est situé aussi, d’abord sur Jackson mais il n’a pas désapprouvé le choix de Mike. Ensuite dans le jeu de Mike, le poste 4 joue plus au large que ne peut le faire Pau Gasol. C’est un problème de toute façon pour cette équipe de défendre sur des ailiers-forts loin du panier. Ce n’est pas la tasse de thé de Gasol qui est plus porté vers le poste de pivot. Mais en terme de qualité de jeu, cela ne peut être que mieux.

La piste Jerry Sloan aurait été intéressante pour vous ?

Non. C’est un peu caricatural le marché des coaches en NBA. Un Ettore Messina ou un David Blatt mériteraient largement une place dans ce concert. Cela me fait penser à Tournez Manège. Moi j’aurais aimé David Blatt. Il a la double culture comme George Karl avec le Real Madrid ou Mike D’Antoni avec Milan. Si Ettore Messina était resté, il aurait peut être eu sa chance aussi.

« Amare Stoudemire devra s’adapter ou partir »

Passons à l’Est maintenant, avec l’équipe en forme, les Knicks. L’envie de défendre est présente mais cela peut-il durer ?

Contre San Antonio, Carmelo Anthony n’est pas irrésistible en attaque, il est maladroit et il a subi des prises à deux. Alors il fait tourner la balle et Rasheed Wallace, Jason Kidd ou Raymond Felton en ont profité. Ça c’est nouveau (rires). Il me fait plaisir. Des joueurs comme Kidd ou Pablo Prigioni apportent du QI basket à cette équipe. Est-ce que ça peut durer ? Qui aurait déjà pensé qu’ils en gagnent 6 ? Tout ce qui est pris, n’est plus à prendre. La place de numéro 2 est ouverte à l’Est, donc pourquoi pas. Je trouve très bien ce que font les Knicks avec la patte défensive de Mike Woodson. Pourtant, je ne suis pas un grand fan de Woodson. Il a certes plafonné à la demi-finale de conférence avec Atlanta mais il y a eu une progression sur 5 ans. Si les Knicks gagnent 50 ou 55 matches cette saison, cela sera très bien.

Carmelo Anthony est un peu le symbole de ce nouveau New York avec sa nouvelle mentalité.

On ne peut pas gagner un titre tout seul et ça il l’a compris. Autour de lui, il a des joueurs qui ont gagné. Prigioni a gagné en Europe, Kidd et Tyson Chandler ont gagné avec Dallas. Il a gagné en université avec Syracuse, mais c’est loin, ça date de la saison 2002-2003. Le changement est là.

Amare Stoudemire n’est pas encore là, donc ne va-t-il pas casser la belle mécanique du début de saison lors de son retour ?

Rentrer dans une équipe qui gagne, c’est être obligé de trouver les ajustements nécessaires. Et si jamais, ils ne sont pas trouvés, c’est se mettre en tête de liste pour le prochain mercato.

Boston ne décolle pas. C’est logique puisqu’il faudra être seulement prêt pour les playoffs où on pouvait attendre mieux des Celtics dès les premiers matches ?

Ils sont courts à l’intérieur et ça se paye. Sur un match, ils peuvent battre tout le monde, sur une série c’est plus compliqué. Maintenant, c’est le genre d’équipe que personne ne veut jouer. Mais elle est dépendante de Rajon Rondo dans les grandes largeurs. Ray Allen, par son spacing et la menace à 3 pts qu’il représentait, avait un impact que Jason Terry n’a pas encore. Rondo est gêné par des blessures, Kevin Garnett et Brandon Bass c’est très bon mais pas très grand. Je fais confiance à Doc Rivers, c’est l’un des tous meilleurs coaches de la ligue, et il faut leur laisser du temps. Mais ils sont quand même Rajon Rondo dépendant.

« Pourquoi pas trois Français au All Star Game ? »

Nicolas Batum fait un gros début de saison, comme Parker, Noah ou Séraphin, on peut avoir une belle saison pour nos Français ?

Ce sont des garçons qui n’ont que le ciel comme limite. Nico Batum est beaucoup plus leader et gagneur que ce que vous pouvez imaginer. Vous allez le découvrir. Il ne faut pas qu’il devienne un shooteur, il faut qu’il garde ses intentions de slasheur et qu’il continue de mettre des gros dunks sur tout le monde. Séraphin va faire une bonne saison en terme de chiffres. Dans les previews US, son nom n’était même pas cité. Ce qu’il fait marque les esprits, il a un potentiel offensif extraordinaire donc il doit maintenant bosser sur la défense. Pour Joakim, je ne serais pas surpris qu’il fasse quelques triple-double, chose rare pour un pivot. Quant à Tony, aux Spurs l’équipe la plus victorieuse depuis plus de 10 ans, c’est un ensemble.

On peut avoir deux Français au All-Star game ?

Pourquoi pas trois avec Joakim, en plus de Tony et Nico (rires). Si c’est moi qui fait la sélection, je les mets tout de suite. Pour moi, Joakim est meilleur qu’Al Horford, et lui a déjà été All Star et ils sont de la même promotion. Il n’y a pas de raison qu’il ne le fasse pas. Il va exploser avec l’absence de Derrick Rose.

Justement, le système de sélection du All Star a changé et a éliminé le poste de pivot. Est-ce anecdotique ou important de bien faire la différence pour les pivots ?

C’est important d’avoir des pivots à honorer. Maintenant, ça a toujours été un peu étrange. On a eu des absurdités comme Mehmet Okur ou Jamaal Magloire. Avec l’ancien système de vote, Noah aurait été certain d’être All Star, peut-être même dans le cinq majeur même si Tyson Chandler a une belle cote aussi. J’espère qu’il le sera.

Pour terminer, Detroit, Washington ou Sacramento peinent à gagner des matches malgré des effectifs intéressants. Êtes-vous surpris de cela ?

Certains sont bons à côtés aussi. Par exemple, je pensais que Sacramento pouvait gagner contre Portland, ce n’a pas été le cas. Ce qui est dangereux avec Washington, c’est qu’ils ne perdent pas de beaucoup donc il ne faut pas se décourager. Ils sont encore en construction. Detroit je ne sais pas trop quoi en penser. Les lignes arrières sont importantes dans le basket, et à Detroit, c’est court vêtu à l’arrière.

Rodney Stuckey n’est pas du tout rentré dans sa saison avec des pourcentages catastrophiques.

Ce ne sont pas des meneurs ça. Ce sont des dragsters, ce ne sont pas des joueurs qui font jouer, ce sont des joueurs qui jouent. Ils ne font pas gagner leur équipe, ils font des statistiques, c’est tout. Avec des joueurs comme Greg Monroe ou Andre Drummond, il faut des meneurs et le gentleman Joe Dumars ne va se tromper tout le temps. C’est pas possible.

Propos recueillis par Jonathan Demay

Suivez toute l'actualité NBA sur la chaîne WhatsApp de Basket USA

Suivez nous également sur Google Actualités

Commentaires
Forum (et HS)  |   +  |   Règles et contenus illicites  |   0 commentaire Afficher les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *