« Ils seront plus forts que la saison passée, aucun doute là-dessus. »
Gregg Popovich apprécie les Clippers à leur juste valeur. « Mais à quel point seront-ils meilleurs ? » s’interrogeait-t-il pourtant avant le match, comme pour relativiser la louange. Le coach des Spurs a un petit élément de réponse après la déroute de ses Spurs, étrillés 104-86 mercredi soir au Staples Center. TP et Duncan se sont troués, en face DeAndre Jordan et Eric Blesdoe ont brillé. San Antonio n’est plus invaincu et les Clippers se rassurent après deux revers de rang.
MVP
DeAndre Jordan. En plein coeur du décisif troisième quart, la grande gigue avait déjà plus que doublé sa moyenne de points, pris 6 rebonds et rejeté 3 tirs texans. Au final sa ligne de stats reflète parfaitement son impact sur le succès autoritaire des Clippers : 20 pts, 11 rbds et 4 contres. Certes DJ a profité des caviars mais il a su se rendre disponible dans la raquette comme en transition. Tous ses contres ont calmé les Spurs dans leur élan et sur trois contre attaques il a carrément privatisé le parquet du Staples pour un concours de dunk improvisé. Quand Blake la joue sobre devant son modèle Tim Duncan, Jordan reprend le show aérien. Lob City n’est pas un monopole. Quand son pivot évolue à ce niveau, le jeu des Clippers s’équilibre et logiquement l’animation offensive offre plus de variété. San Antonio en a payé le prix.
LE FAIT DE JEU
Gary Neal vient de ramener les Spurs à -12, il reste un peu plus de deux minutes dans le troisième quart-temps. Les Eperons sont éteints depuis la reprise mais avec les Texans, l’anesthésie n’est jamais vraiment générale et le come-back rode dans l’air. Les Spurs n’ont pas l’air de paniquer et ils ont déjà fait le coup à Lob City dans le passé. Eric Bledsoe entre en jeu et en 120 secondes il score trois paniers et distribue une assist. Résultat, Lob City termine la période avec un pécule de 20 unités. Il fallait bien ça pour se protéger de l’embryon de retour texan en début de dernier quart.
LA STAT
54 points dans la raquette pour les Clippers. A l’image de l’inhabituelle orgie offensive de son pivot titulaire, Lob City s’est goinfré dans la peinture et pas seulement grâce à ses grands. San Antonio a laissé la raquette ouverte aux cannes angelenos. Quand DeAndre Jordan se souvient que la taille sert aussi à prendre des rebonds, ses Clippers se sont également plaisir au rebond, logiquement. Ils en gobent 46 contre 27 aux Spurs, dont 18 pour les six joueurs du banc.
LA SATISFACTION
Eric Blesdoe. « Mini LeBron » a encore frappé et quand l’ex chat sauvage danse, les santiags texanes dorment. Impérial en sortie de banc au relais de CP3, Bledsoe a endossé le costume de X factor avec ses 15 pts, 5 passes, 0 balle perdue. Et surtout sa série en fin de 3e quart temps. Blake en a donné pour son argent au Staples à coups de alley oop sans enjeux une fois la messe dite, c’est bien le meneur remplaçant qui a éteint San Antonio quand le retour des ex-invaincus relevait du possible. C’est officiel, les Clippers ont maintenant deux candidats au titre de meilleur 6e homme.
LE BIDE
Tony Parker. Sur les quatre premiers matches, son adresse était en berne, frôlant les 40%. Du jamais vu pour le meneur des Bleus. Seulement voilà, Tony se délecte de ses duels avec CP3 : dans l’histoire de leur affrontement bilatéral, le vice-champion d’Europe 2011 s’offre la part belle. La gâteau était périmé mercredi au Staples Center, Tony a déchiré (4 pts, à 2/7, 4 balles perdues pour 6 assists). Comme un symbole, Popovich l’a laissé sur le banc tout le dernier quart temps, préférant lancer Patty Mills et Nando De Colo dans l’utopique opération come-back.
A PART ÇA
Coach Pop a-t-il voulu se faire pardonner son presque crime de lèse majesté ? En humiliant l’institution David Aldridge en direct, le plus grand amateur de pinard de la ligue a choqué beaucoup de nos confrères américains. Quand il s’est présenté devant nous pour le traditionnel point presse d’avant match, Popovich l’a joué copain-copain, avec le sourire et des piques amicales. Il est d’abord sorti avec la corbeille de fruits des joueurs pour distribuer les offrandes avant de chambrer un jeune journaliste “combien tu es payé pour poser ce genre de question ?” “Très peu” rétorque la victime, la grosse marrade commence, Pop apprécie la réplique. Quand un autre confrère lui demande de quoi il parle avec Vinny Del Negro et Avery Johnson quand ils l’appellent pour des conseils, il lâche pince sans rire : « Quelles sont les bonnes années en Bourgogne et Toscane et où acheter les bouteilles ».
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