C’était le choc du groupe, le match le plus important de la poule pour déterminer qui serait premier et éviterait ainsi Team USA en demi-finale. Et ce match a tenu toutes ses promesses. Malgré un début de match absolument parfait, les Espagnols ont craqué dans le money-time face des Russes étonnants.
Le meilleur joueur de l’équipe, Andrei Kirilenko, n’a pas pesé ou presque sur le match et la Russie avec une énorme adresse à 3 points s’est probablement offerte la première place du groupe et une voie royale pour une finale olympique.
Un début de match parfait
Surpris par les Britanniques en fin de match jeudi soir, les Espagnols réalisent une entame de match parfaite. Avec, comme d’habitude, Pau Gasol en leader offensif, l’Espagne inflige un 10-0 d’entrée à des Russes qui ne trouvent aucune solution en attaque. Après 3 minutes de jeu, les Russes ont déjà perdu 3 ballons à cause d’une défense espagnole étouffante.
Sergio Llull termine deux contre-attaques pour donner 18 points d’écart à la Roja (20-2). Comme tout fonctionne, Sergio Scariolo en profite pour lancer Juan Carlos Navarro. Même s’il manque de rythme, l’arrière inscrit quand même deux points sur un shoot à mi-distance. Les Russes arrivent à répondre avec une grosse adresse à 3 points, et ce malgré les 11 points de Gasol (28-11).
La zone comme solution
En second quart-temps, les hommes de David Blatt utilisent une zone en défense pour ralentir le jeu espagnol. Cela fonctionne, l’écart se réduit (38-28) et les frères Gasol sont gênés par les fautes. De plus, Vitaly Fridzon et Anton Ponkrashov ne ratent rien et la Russie termine la mi-temps avec seulement 8 points de retard (40-32). Les nombreuses prises à deux sur les frères Gasol poste bas ont aussi beaucoup aidé la défense russe à ressortir des ballons proprement.
Le momentum pour la Russie
Les Russes continuent leur remontée fantastique en troisième quart-temps avec toujours un Fridzon de très haut niveau. C’est l’adresse générale des Russes, exceptionnelle, qui empêche les Espagnols de garder l’avantage. Victor Khryapa, complètement absent en première mi-temps, enfile trois paniers à 3 points, si bien que la Russie passe devant à quelques minutes du début du dernier quart-temps (49-47) et va garder cet avantage jusqu’au buzzer, avant d’entamer le money-time.
Deux erreurs fatales
Les deux équipes sont donc au coude à coude et, preuve que le match est important et que le niveau augmente, Navarro rentre son premier shoot à 3 points, après 4 échecs et l’Espagne souffle un peu (61-57).
Les Espagnols semblent plus solides, plus sereins, mais ils ne tuent pas le match. Khryapa marque un nouveau 3 pts sur la tête de Gasol pour égaliser à 73 partout, puis un dunk de Mozgov permet aux Russes de prendre l’avantage. Pau Gasol obtient une faute et deux lancers-francs, mais lorsqu’il s’élance, les arbitres le coupent dans son élan pour un problème de chrono. David Blatt, en fin stratège, en profite et prend un temps mort pour le « refroidir » selon ses termes.
Résultat immédiat, Pau Gasol rate son premier lancer. Vitaly Fridzon, lui ne craque pas, et l’Espagne loupe complètement ses 5 dernières secondes et s’incline (77-74). Deux erreurs de suite qui coûtent la victoire et qui envoie, peut être, les Espagnols dans la gueule de l’ogre américain en demi-finale.