La paire Gasol-Randolph a encore été le bourreau des Clippers vendredi en cumulant 41 pts et 26 rbds, dans un Staples Center éteint par la fin de match brouillonne d’une équipe désemparée dans le money-time.
Blessé à l’aine, CP3 n’est plus lui-même et Memphis arrache logiquement le droit de jouer un Game 7 à domicile, après un match globalement maîtrisé (90-88) : la domination sous les paniers (48 rbds contre 32) compense les 20 balles perdues.
En terre de Lob, Chris Paul et Blake Griffin régissent, les autres exécutent. La hiérarchie exécutive est limpide : deux stars et des role-players. Seulement voilà, dans la quête de sa première demi-finale de conférence depuis 2006, Lob City doit surmonter le handicap physique des deux sheriffs de la ville, en plus de se coltiner d’entêtés Grizzlies.
Chris Paul, jugé par Lionel Hollins comme le premier responsable des trois revers des siens, a attendu 17 minutes pour inscrire ses deux seuls paniers de la première mi-temps. Gêné dans son drive, CP3 se contente de distribuer la gonfle (4 assists) et de tenir le gouvernail.
Après deux shoots extérieurs pour entamer les débats, son compère étoilé Blake a squatté le banc et laissé les sous-fifres faire le travail. Il est là l’enseignement de la première période : le banc a maintenu le Voilier angelino à flot. Quand Kenyon Martin et Eric Bledsoe scorent plus que les deux commandants de bord, c’est que les soucis physiques des patrons ne sont pas de la flutte de pan péruvienne.
Gasol-Randolph monopilisent le scoring
Avec ses 4 pts et 8 rbds, Reggie Evans fait rugir le Staples de plaisir mais Memphis est outillé pour rappeler l’écrin à une dure réalité : ses protégés sont maladroits (33%) et la paire Gasol-Conley appuie là où ça fait mal. Le pivot espagnol nettoie l’honneur de la famille, sali par les critiques d’une cité meurtrie par la débandade des Lakers et d’un Pau à côté de ses pompes. Marc va lui très bien : 21 pts et 7 prises après six minutes dans le 3ème quart-temps.
Dommage pour les Grizzlies que leurs 13 balles perdues, pour 13 points adverses en transition, aient gâché une jolie démonstration collective. Zach Randolph rejoint son pote Gasol dans sa goinfrerie et le duo enfile 16 des 18 premiers points de Memphis au retour des vestiaires. Lionel Hollins peut le regretter car les autres les regardent jouer et déjouent, Gay en tête. L’ailier All-Star n’aime décidément pas le Staples Center.
La défense reprend ses quartiers respectifs et le cinq majeur des Clippers fait enfin le boulot : 26 des 28 pts de l’équipe à 61%. Griffin gonfle les muscles CP3 retrouve un brin de cannes. Quand son meneur va, LA va. L’adresse n’est plus en berne et 10 rebonds offensifs remettent les Clippers dans le train des demi-finales de conférence. Marresse Speights répond à Caron Butler pour confirmer le monopole du front-court au scoring. Après 36 minutes, c’est l’égalité parfaite (66-66).
Foye, la boulette à l’image d’un money time raté
Paul sur le banc, Eric Bledsoe continue de porter le costard du soir du fameux troisième homme. LA passe devant sur deux paniers de son Chat sauvage, aux griffes aiguisées. Randolph éteint le feu mais le 10-2 des Clippers pour entamer la dernière période vient d’offrir aux locaux leur premier confortable pécule de la rencontre. Haddadi et Gay soufflent sur la braise, Memphis revient. Vous avez-dit money-time pour grosses « cojones » ?
Kenyon Martin affirme sa virilité avec une intensité digne de ses années Nets. L’intérieur au bandeau est énorme en défense sur Randolph mais Paul un peu moins sur Conley, laissé seul dans le corner. Z-Bo gonfle la note à +4 quand Griffin se retrouve sur lui, comme par hasard. Lob Angeles s’empale ensuite sans intelligence de jeu dans la défense des Grizzlies.
CP3 a la haine de l’aine et Del Negro désempare d’absence tactique. Où sont les systèmes ? Tony Allen, passé près de l’interception, redonne une chance aux Clippers à 24 secondes du gong et -4. Mais Randy Foye en chipant presque le rebond des mains de… Kenyon Martin, met le pied dehors en retombant. La tuile !
Memphis récupère le cuir et Randolph fait un sur deux sur la ligne de réparation. L’ultime tir primé de Foye ne compensera pas la médiocrité d’une fin de match manquée.
Z-Bo peut rentrer au vestiaire en faisant le pitre et en chambrant un public frustré. Les corbeaux volent de nouveau au-dessus du Staples Center !
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