Le 12 mars, à la mi-temps du match contre Utah, les Bulls fêteront les 20 ans de leur premier titre NBA. Les acteurs de l’épopée – joueurs et coaches – seront réunis au United Center. Les champions 1991 auront traversé deux décennies…
Pour fêter l’événement, Basket USA vous propose de découvrir ou de redécouvrir cette saison exceptionnelle qui a marqué l’histoire de la franchise à tout jamais.
Gros plan sur la situation des Bulls, la saison régulière, les playoffs et bien sûr la finale face aux Lakers de Magic Johnson, le tout agrémenté d’images de l’époque.
Dans les secondes qui suivent le Game 7 de la finale de Conférence Est 1990 perdue face à Detroit (3-4), Michael Jordan, fair-play, reconnaît qu’il est tombé sur plus fort, souhaite bonne chance à ses bourreaux et promet que les siens feront tout ce qu’il faut pour être à la place des Pistons la saison suivante (interview à partir de la 7e minute).
Une fois MVP, une fois meilleur défenseur et quatre fois meilleur scoreur en 6 ans de NBA, Michael Jordan ressent comme un vide. Il le sait : pour être considéré comme le meilleur joueur de la Ligue, il doit conquérir le titre suprême.
Saison 1990-91 : Un démarrage poussif
L’effectif des Bulls n’a quasiment pas changé à l’entame de l’exercice 1990-91. Ils débutent la saison avec un seul objectif. Le titre ou rien. Pour cela, ils vont devoir rentrer immédiatement dans le vif du sujet : leur calendrier s’annonce compliqué avec 10 des 13 premiers matches à l’extérieur. Le 6 novembre, après avoir concédé deux défaites face à Philadelphie et Washington, Chicago reçoit Boston. Les coéquipiers de Larry Bird ont remporté leurs deux premières rencontres. Défi de taille. Les Bulls doivent prouver qu’ils sont à la hauteur de leurs ambitions.
Malgré un Jordan des grands soirs (33 pts, 8 rbds, 12 pds), ils s’inclinent de nouveau. L’exercice démarre par trois défaites. Cela ne se produira plus jamais de la saison, durant les 79 matches restants : les Bulls ne perdront jamais plus de deux rencontres de suite. Juste après la déconvenue face à Boston, Chicago se reprend et enchaîne quatre succès.
Au bout d’un mois de compétition, le bilan demeure mitigé (9-6). Mais petit à petit, le coaching de Phil Jackson commence à donner des résultats. De très bons résultats. Comme le 4 décembre 1990 : en s’imposant 155-127 face aux Suns, les Bulls signent le deuxième meilleur total de points de l’histoire de la franchise. Le 21 du même mois, ils reçoivent les Lakers au Chicago Stadium. Un nouveau test très sérieux.
Scottie Pippen (28 pts, 11 rbds, 9 pds) et Michael Jordan (33 pts, 15 rbds, 9 pds) scellent la victoire des Taureaux qui terminent l’année 1990 par cinq succès.
1991, année du Taureau
Après une défaite face à Houston, Chicago reprend son rythme de croisière. Une série de 7 victoires porte le bilan à 27-10. Deuxièmes à l’Est derrière les Celtics, les Bulls entament le mois de février par deux gros tests : les Lakers et les Pistons. Défaite à Los Angeles. Quatre jours plus tard, ils se déplacent dans le Michigan. Chicago vient de livrer 10 de ses 13 derniers matches loin de ses bases mais l’idée d’affronter les Pistons suffit à faire oublier la fatigue des déplacements.
Une bonne défense permet aux hommes de Phil Jackson de s’imposer. Satisfaction énorme à l’approche du All-Star week-end. Le Match des Etoiles se déroule trois jours plus tard à Charlotte, en Caroline du Nord, là où Michael a grandi.
All-Star week-end : un héros inattendu
Ravi de jouer devant ses proches, « MJ » termine meilleur marqueur de la rencontre (26 pts, 5 rbds, 5 pds, 2 ints). L’abattage du trio Jordan-Barkley (17 pts, 22 rbds, 4 pds)-Ewing (18 pts, 10 rbds, 4 cts) permet à la Conférence Est de venir à bout de l’Ouest dans un match à suspense (116-114). Côté chicagoan, la surprise – qui n’en est pas vraiment une – vient d’un autre Bull : Craig Hodges. Finaliste du concours de tirs à 3 points en 1986 et 89, vainqueur en 1990, cet arrière natif de Chicago détient le record de points inscrits dans cet exercice, 25 (partagé avec Jason Kapono depuis 2008). Hodges va profiter de l’occasion pour en établir un nouveau…
Dix-neuf shoots réussis consécutivement ! Une performance incroyable qui lui permet de conserver son bien. Et qui rappelle à tout le monde que Chicago ne dépend plus uniquement d’une superstar. Tous les joueurs connaissent leur rôle. Tous contribuent à faire des Bulls de 1991 une équipe au sens large du terme.
La rencontre disputée le 23 février illustre parfaitement cette situation nouvelle. Michael Jordan peut désormais compter sur ses coéquipiers. Les hommes de Phil Jackson sont au milieu d’une série de 11 victoires. Ils reçoivent la jeune franchise de Charlotte. Les Hornets sont impuissants face à la polyvalence de Scottie Pippen, alors dans sa quatrième saison (43 pts, 6 pds, 6 ints).
Chicago termine la saison plein pot
Cette série de 11 victoires s’interrompt face aux Pacers de Reggie Miller. Mais les Bulls repartent de plus belle, alignant 9 victoires supplémentaires. C’est cette nouvelle série qui leur permet de dépasser Boston au classement et de s’emparer de la tête de la Conférence Est (50 victoires en 65 matches).
Le 10 avril, en s’imposant à Indiana, la franchise de l’Illinois égale son meilleur bilan depuis la saison 1971-72 (57 succès). Il faut patienter cinq jours de plus pour voir Chicago s’imposer face à Milwaukee (103-94). Mike et les siens entrent dans l’histoire devant leur public. Mais la saison régulière n’est pas terminée…
Hasard du calendrier, les Bulls reçoivent les Pistons pour le dernier rendez-vous. Une mise en condition idéale avant de débuter les playoffs. L’occasion, aussi, de perdre une bien mauvaise habitude… Depuis l’arrivée de Jordan en 1984, Chicago n’a jamais remporté une série face aux Pistons en saison régulière. Cette année-là, le score est de deux manches partout. Les Bulls peuvent conjurer le mauvais sort.
Comme à leur habitude, les Pistons s’emploient à museler Jordan mais la stratégie qui avait toujours fonctionné jusque-là se retournent contre eux. Obnubilés par « M.J. », les joueurs de Chuck Daly oublient Scottie Pippen qui livre un match très complet et permet aux Bulls de l’emporter. C’est la première fois que Chicago prend le meilleur sur Detroit en saison régulière depuis 6 ans.
Les affaires courantes ont été expédiées, tout le monde a disputé 82 rencontres. Premiers à l’Est devant Boston et Detroit avec un bilan de 61 victoires pour 21 défaites (record de franchise), les Bulls sont en pleine confiance. Michael Jordan décroche un cinquième titre consécutif de meilleur marqueur et un second trophée de MVP de la saison régulière avec une moyenne de 31.5 points, 6 rebonds, 5.5 passes et 2.7 interceptions. En face, les Trail Blazers terminent premiers de la Conférence Ouest (63-19). La pole position était détenue par les Lakers (3es avec 58 victoires-24 défaites) depuis 1981.
A suivre…