C’est une habitude désormais. Les records à 3-pts appartiennent à Stephen Curry et lorsque ce n’est pas encore le cas, ce n’est qu’une question de temps.
On peut même s’étonner qu’il ait fallu 20 matches au meneur des Warriors pour devenir le joueur le plus prolifique de l’histoire des Finals sur une rencontre à 3-pts. En effet, ses neuf paniers primés du Game 2 effacent les huit de Ray Allen, réussis en 2010 face aux Lakers.
Le meilleur match de sa carrière
C’était également un Game 2 à l’époque. L’arrière de Boston restait sur une première manche décevante, perdue par les Celtics, avec 12 points à 3/8 au shoot et surtout aucun tir longue distance en 27 minutes. Seulement, avec des shooteurs de ce niveau, les disettes ne durent jamais longtemps.
Presque parfait en première période puisqu’il va réussir un 7/7 avant de connaître un premier échec, Ray Allen bat le fameux record de Michael Jordan de 1992 sur une mi-temps et égale le record absolu d’une partie en moins de 23 minutes ! Assurément la meilleure mi-temps de sa carrière.
« C’est clairement tout là-haut », expliqua-t-il, pour classer ce match dans sa hiérarchie personnelle. « Il n’y a pas de meilleur lieu, de meilleur moment pour gagner un match. »
En seconde mi-temps, il inscrira un seul panier primé pour battre définitivement le record et terminer avec 32 points à 11/20 au shoot et 8/11 à 3-pts.
Si Stephen Curry est un magicien, Ray Allen est un mathématicien
Tout Ray Allen est dans cette superbe performance (que nous avions analysée longuement, en deux parties). La grande différence avec Stephen Curry se situe dans le style. Le double MVP des Warriors est un magicien du shoot. Peu importe les distances, les contextes, les appuis, il envoie et il touche.
Ray Allen, lui, soigne ses mises en place pour que ses shoots se ressemblent. C’est davantage un équilibre entre la précision, les déplacements, la préparation et la répétition. Tout semble écrit, avec une mécanique huilée et répétitive là où Stephen Curry improvise et invente selon les conditions. Le Warrior est un showman mais le Celtic, plus feutré, avec ses courses, son jeu sans ballon et les écrans de ses coéquipiers, offre lui aussi un remarquable spectacle.
« Il y a eu tellement de choses, entre les écrans posés et les fausses courses », analyse le shooteur à 3-pts le plus prolifique de l’histoire. « Les Lakers ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour m’empêcher de shooter à 3-pts, ils ont travaillé sans relâche. Mais on faisait des écrans et je trouvais mes positions. »
Architecte de ce bijou collectif : Doc Rivers.
« Ça fait de vous un meilleur coach, ça je peux le dire ! Quand on dessine ces actions et qu’elles fonctionnent, on se sent plus intelligent. Ray est un perfectionniste. On l’a vu à l’entraînement, ces deux derniers jours, il a pris un million de shoots ! Il n’y a pas de coïncidence si les grands shooteurs sont des grands shooteurs. Ils bossent plus dessus. »
Un mystère tout de même. Après avoir connu l’ébullition la plus impressionnante de l’histoire des Finals – désormais en possession de Stephen Curry – comment expliquer ce 0/13 dont un 0/8 à 3-pts dans le Game 3 à Boston ?
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