Après la débâcle de samedi soir, les joueurs NBA n’ont pas attendu pour manifester leur sentiment. Entre moqueries et rancœur contre la ligue, il est temps de poser le débat clairement : comment relancer le concours de dunks ?
Kevin Durant a offert une première solution en exhortant ses collègues stars de la ligue à sortir du bois et assumer leurs responsabilités. Et de fait, il est loin le temps où les Erving, Jordan, Wilkins, Kemp, et consorts s’invitaient régulièrement au rendez vous des comètes…
Le Slam Dunk Contest : un risque marketing réel ?
Aujourd’hui, le sentiment prédominant au sein des joueurs est que le concours de dunks est un risque ! Pour les joueurs stars qui soignent chacune de leur sorties (privées et publiques), un raté au concours vedette du weekend All Star est une cause majeure de sueurs froides.
C’est le cas évidemment de LeBron James qui, chaque année, repousse inéluctablement l’échéance. En tant que marque à part entière, King James n’ose pas s’attaquer à cet événement qui, s’il ne l’emporte pas, risque de porter atteinte à son image et donc faire baisser sa cote en termes de merchandising.
Le contre-exemple Blake Griffin
Ben Golliver de CBS Sports n’y croit pas une seconde. Au contraire, il invoque immédiatement l’exemple de Blake Griffin qui, l’an passé, a remporté le concours malgré une performance qui a laissé beaucoup de spécialistes sur leur faim.
Mais, à l’inverse des James, Rose ou Westbrook, Griffin a assumé la hype et s’est mesuré à l’événement sans trembler. Son impact marchand en est même largement sorti gagnant, notamment par son contrat avec un constructeur automobile (avec des publicités à l’humour caustique plutôt réussies).
Le poids de l’histoire, la pression du moment
Il faudrait à vrai dire retourner le problème dans l’autre sens. La pression que ressent vraisemblablement LeBron James de passer derrière les maîtres incontestés comme Dr J, Air Jordan voire Kobe Bryant doit lui servir de motivation pour, à son tour, laisser son empreinte dans un autre contexte que celui du jeu pur.
La pression du milieu (la fameuse ‘peer pressure’) peut donc aller dans les deux sens. Et puis, à l’instar du concours de SF en 2000, les stars amènent les stars. Vince Carter avait mobilisé McGrady, Francis et Stackhouse. Le tout est de faire monter la sauce !
Arrêtez de changer le format chaque année !
La NBA a elle aussi une part de responsabilité très nette dans le problème car elle n’a eu de cesse de changer le format de cette compétition, alternant les mauvais choix et les très mauvais choix. D’abord, il faut revenir à un nombre de participants plus large. Il faut aussi, évidemment, mettre une carotte financière plus alléchante pour attirer les stars. Il faut aussi revenir à un jury de qualité avec de préférence des anciens vainqueurs.
Et puis surtout, il faut revenir à l’essentiel : le dunk ! Desmond Mason, vainqueur du concours en 2001, second en 2003, un spécialiste parmi les spécialistes, nous l’avait signifié l’an passé : « un concours de dunks, ça doit être un joueur, un panier et un gros dunk, rien de plus ! »
Nul besoin de décorum, d’accessoires ou d’autres artifices. Revenons à l’essence du dunk, et ôtons voiture, moto et même coéquipiers.