Avec le départ de Jacque Vaughn, Sean Marks veut secouer les Nets

Les dirigeants des Nets ont profité de la pause du All-Star Weekend pour souffler, « regarder en arrière » et… virer Jacque Vaughn. « Qu’est-ce qui nous attend ? Il reste 28 matchs et 55 jours avant les playoffs. Il est temps que ce groupe bouge un peu », justifie Sean Marks quand on l’interroge sur le timing de cette décision.

Une décision qui s’imposait selon le General Manager des Nets dès lors que celui-ci est arrivé à la conclusion que cette équipe n’était « là où elle devait être ». Changer de coach à ce stade de la saison, c’est envoyer « un message, pas seulement au groupe de joueurs, mais aux fans et à la franchise dans son ensemble ».

Et le message semble clair : il faut redresser la barre pour viser une qualification pour les phases finales. Avec 21 victoires pour 33 défaites, les joueurs de Brooklyn occupent la 11e place à l’Est avec seulement un match et demi de retard sur les Hawks, derniers qualifiés virtuellement pour les « play-in ».

Les Nets ne sont pas morts donc, à condition d’afficher un autre visage que ces dernières semaines. Depuis la fin décembre, ils affichent le troisième pire bilan de la ligue, à égalité avec les Pistons, avec 6 petites victoires pour 18 défaites… À la mi-décembre, ils étaient encore dans le positif et flirtaient même avec la 7e place.

Les conséquences du match face aux Bucks ?

Puis la dégringolade a démarré avec cinq revers consécutifs, effacés par deux victoires face à Detroit, avant ce fameux match face aux Bucks où il avait été décidé de reposer les cadres. Au-delà de la conséquence financière, avec une amende de 100 000 dollars, ce choix n’avait pas été du goût des joueurs, notamment Mikal Bridges.

« Je ne pense pas qu’on ait perdu l’équipe ce jour-là. Des commentaires ont été faits. J’apprécie le fait que les joueurs veuillent jouer. Ils veulent jouer tous les soirs. Il n’y a pas eu une seule décision qui a influencé le bilan ou la décision prise aujourd’hui. Beaucoup de facteurs ont été pris en compte », juge Sean Marks.

Parmi ces facteurs, le niveau d’énergie et d’envie affiché par ses troupes, insuffisant à ses yeux. « On ne sera pas l’équipe la plus talentueuse de la ligue. Je ne suis pas idiot, je le comprends parfaitement. Mais en même temps, il s’agit d’un groupe de jeunes hommes talentueux. Mes attentes, et je pense que les leurs, devraient être de se responsabiliser les uns les autres pour qu’ils fassent les petites choses. Les efforts, les balles qui traînent, les tirs contestés, plonger sur le parquet… », énumère-t-il.

Autant d’efforts que le dirigeant new-yorkais veut désormais voir d’ici la fin de saison. Parce que c’est « probablement, pour être tout à fait franc, ce que je n’ai pas encore vu. Le niveau d’effort et de compétition n’a pas toujours été au rendez-vous. »

Kevin Ollie veut des « chasseurs »

À Kevin Ollie donc, de réveiller les Nets en ce sens. Celui qui comme Steve Nash ou Kenny Atkinson va connaître sa première expérience comme « head coach » NBA à Brooklyn a déjà des outils en main : « J’ai trouvé quelque chose qu’on appelle les ‘CGE’, c’est-à-dire des comportements générateurs d’énergie. Il y en a 17 de ce type. On a passé la liste en revue aujourd’hui (lors de son premier entraînement). »

Ces attitudes n’ont selon lui « rien à voir avec le talent, mais avec le cœur et la volonté. Et je pense que ça se résume à ça. » L’assistant promu semble avoir bien intégré le discours affiché par son GM. Pour le mettre en œuvre, le champion NCAA en 2014 avec Connecticut comme coach veut s’appuyer sur son expérience d’ancien NBAer.

« N’oubliez pas que j’ai joué 15 ans comme professionnel, 13 ans dans cette ligue, et que jamais un entraîneur n’a appelé un système pour moi. J’ai dû faire preuve de culot, de détermination. J’ai dû faire preuve d’un état d’esprit qui me permet de m’améliorer jour après jour. C’est comme ça que j’entraîne, c’est ce que je vais exiger. Je veux qu’ils exigent cela de moi, et ce dès le premier jour », affiche cet ancien grand voyageur (11 équipes différentes !).

C’est simple, le coach, « intérimaire », veut « des chasseurs. Si vous chassez, vous jouerez. Si vous ne chassez pas, vous ne jouerez pas. » Voilà pour le positionnement à court terme.

Sean Marks assure que le propriétaire Joe Tsai lui donnera le feu vert pour recruter un nouveau coach à l’issue de la saison : « On tiendra compte d’un grand nombre de facteurs au moment de prendre notre décision. On a le temps. […]  Je n’ai aucun doute qu’on trouvera la personne la plus apte à occuper ce poste. »

Mais sera-t-il toujours, lui, en poste lorsqu’il faudra prendre cette décision ? Sean Marks assure que Joe Tsai ne lui a donné aucune raison de penser que ça ne serait pas le cas, malgré les rumeurs.