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Rencontre avec ces chasseurs de « sneakers » au service des joueurs professionnels

Sneakers – Beaucoup de joueurs, aux États-Unis ou en Europe, font appel à ces « sneakers plug » dont les réseaux permettent de trouver les paires rares.

sneakersAu milieu de la séance de dédicaces, un drôle de jeune homme surgit en tendant… sa très colorée carte de visite. « Fais-moi signe si tu as besoin de quelque chose », répète-t-il à Jaren Jackson Jr, Mikal Bridges et les autres membres de « Team USA », y compris Steve Kerr, qui repartent avec la carte. La scène a lieu l’été dernier et l’homme en question, venu à la rencontre des joueurs en préparation à Las Vegas pour la Coupe du monde et suivi par plus de 300 000 personnes sur TikTok, se présente comme un « shoe plug ».

Il s’agit, en deux mots, d’un spécialiste du marché de la « sneaker » offrant ses services à un joueur pour lui trouver les paires que le joueur n’est pas en mesure de trouver lui-même. « Je dirais que c’est quelqu’un qui a du goût, des accès et de la disponibilité pour acquérir les plus récentes ou les plus rares chaussures pour des clients importants », définit avec ses mots Yuanrun Zheng, contacté par BasketUSA.

Davantage connu sous le nom de « 23Penny », ce passionné basé dans le Tennessee, où il dispose d’un magasin, est une référence dans le domaine. Outre des joueurs de football américain, il travaille depuis près de 15 ans auprès de joueurs NBA actuels ou à la retraite : Tyrese Haliburton, DeMar DeRozan, Herbert Jones… Sans oublier la référence NBA en matière de collection de chaussures, PJ Tucker.

Prestation de service VIP

Des joueurs avec lesquels il est rarement en contact direct. « Il y a plusieurs intermédiaires », note l’homme, originaire de Chine, qui s’appuie sur un réseau hyper développé, principale qualité requise dans ce milieu, pour atteindre ses clients. Et surtout pour dénicher les chaussures rares, sorties en quelques exemplaires dans le monde.

Pas besoin de passer par une plateforme, gain de temps, logistique facilitée… « Pour moi, c’est de la prestation de service VIP », définit Réda Ouahbi, aka Rookicks, un créateur de contenus français très bon connaisseur du sujet, qui ajoute : « La réactivité en reine. Si tu arrives à te procurer des Kobe dans les 15 premiers jours, tu évites l’inflation dans les mois qui suivent. »

Les joueurs NBA « sont vraiment bons pour jouer au basket, mais ne connaissent peut-être pas toutes les chaussures du monde. Donc le ‘plug’ est aussi là pour éduquer et leur présenter la rareté », poursuit 23Penny qui met l’accent sur l’importance du style recherché par certains joueurs, y compris lors de l’arrivée dans les salles.

Le marché s’exporte en Europe

23Penny, qui pense être l’un des pionniers de la pratique, a compris très tôt le potentiel de l’achat-revente en observant… sa mère échanger des iPads au début de la période d’engouement pour la tablette. Il a ainsi passé beaucoup de temps à réfléchir à la possibilité de se lancer dans la revente de sneakers, du temps où il travaillait à temps partiel chez KFC. « Je voulais vraiment obtenir une paire rare et cool pour moi-même, puis j’ai réalisé que lorsque tu en achètes quatre ou cinq à la fois, et que tu arrives à en revendre quatre, tu en obtiens une gratuitement », se souvient 23Penny qui évoque une marge à la revente d’environ 20% à 25%.

Selon lui, environ la moitié des joueurs NBA font appel à un « plug ». Une pratique répandue aux États-Unis qui commence à s’exporter en Europe, du fait notamment de l’augmentation du contingent d’anciens joueurs NBA sur le Vieux Continent. « Ça arrive petit à petit car les joueurs américains vont naturellement aller les chercher pour obtenir des produits originaux. Cette culture de la sneaker se développe, je le ressens. Donc le marché est porteur », confirme Rookicks, à qui il arrive de faire de la revente.

Sacha Serrano, lui, est l’un des rares en France, peut-être le seul, à jouer cette carte à fond. Ce jeune homme de 26 ans en poste chez BounceWear, dont nous avions déjà parlé lorsqu’il était community manager de l’un des meilleurs lycées américains, a tissé un réseau impressionnant auprès des joueurs du championnat français. « Ils viennent me voir parce que je peux leur procurer des articles qui ne sont pas disponibles dans les magasins, généralement parce qu’ils sont rares, limités ou épuisés », décrit le Montpelliérain, qui va par exemple aller fouiller dans les forums en ligne.

Des mots personnalisés

On le voit ainsi prendre la pose, lors d’une « livraison », avec l’ex-joueur des Celtics Semi Olejeye, d’anciens joueurs de la Grande Ligue Damien Inglis et Jared Harper, ou les Français Sylvain Francisco et Mathias Lessort. « Dès que tu mets la main sur des Kobe ou autres, fais-moi signe », réclame même directement par message Dwayne Bacon, là où Bilal Coulibaly s’enthousiasme après la réception d’une paire.

Un bon moyen de faire grimper la bonne réputation d’un « plug ». Le Français a également fait affaire avec Kemba Walker, arrivé à Monaco l’été dernier, à la recherche de Jordan à sa taille (l’un des principaux défis de l’activité). Son coéquipier Jaron Blossomgame, dont le Français est proche, a fait l’intermédiaire.

« Il m’a fait la passe D », formule Sacha qui, comme à chaque envoi de paires, a soigné le service avec un petit mot personnalisé en direction de l’ancien joueur des Hornets : « Merci pour ta confiance, bienvenue en France et bonne saison à toi. »

Le genre de « petits détails qui peuvent faire la différence. Certains s’en fichent, d’autres non. C’est vraiment comme si tu commandais avec ton pote, quelque chose de familial, fluide. Le but est d’avoir une expérience VIP. » Une relation de confiance qui permet ainsi d’éviter les mauvaises surprises. « Il y a un énorme marché de la contrefaçon pour les chaussures du style Kobe Bryant et beaucoup de joueurs se font arnaquer par des vendeurs et achètent des fausses paires aux prix des vraies, de moins bonne qualité, donc le risque de blessure est beaucoup plus élevé. Je fais de la prévention là-dessus », lâche le « French Plug » qui a déjà vendu des centaines de paires en quelques mois.

Celui-ci a toujours un petit pincement au cœur lorsqu’il voit un joueur sortir une grosse performance avec la paire qu’il lui a fournie. « Ça fait toujours plaisir. Indirectement t’es dans le ‘game’, je participe au match à ma façon. »

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