En Serbie, Vincent Collet fait l’éloge de la formation européenne

Coach de l’équipe de France depuis 14 ans, champion d’Europe, vice-champion olympique, et deux fois médaillé de bronze à la Coupe du Monde, Vincent Collet a reconnu avoir été « surpris et honoré » d’avoir été invité à un clinique, le « Ivan Ivkovic Basketball Clinic », organisé par l’association des coachs serbes de basket (SABC).

Une façon de montrer son respect pour une grande nation du basket européen, au sein de laquelle Zeljko Obradovic est perçu comme une référence, dans le reste de l’Europe et même outre-atlantique.

« Les entraîneurs serbes dominent l’Europe depuis plus de trente ans. Ce clinique montre qu’ils peuvent continuer à apprendre et à progresser. Il y a tout ce qu’il faut pour être un bon entraîneur », a-t-il déclaré avant de s’exprimer au sujet de Zeljko Obradovic. « Je suis déjà venu ici. L’année dernière, j’ai perdu avec mes Metropolitans contre le Partizan et Zeljko Obradovic. Il est le meilleur des meilleurs. C’est quelqu’un que j’ai suivi pendant longtemps, même avant d’être entraîneur. Parce que j’ai commencé ma carrière après lui. J’en sais beaucoup sur lui, mais c’est toujours intéressant de l’écouter ».

La domination du basket serbe sur le plan mondial a pris une nouvelle envergure avec l’avènement de Nikola Jokic, double MVP de la saison régulière en NBA puis champion et MVP des Finals, dégoûtant ses adversaires les uns après les autres avec un style unique, entre son talent pur, sa vision de jeu et sa qualité de passes, pour terminer sa campagne de playoffs 2022/23 à un cheveu du triple-double.

Victor Wembanyama, le successeur de Nikola Jokic ?

Plus globalement, elle met en lumière la montée en puissance continue du basket européen, alors que le phénomène Victor Wembanyama vient d’arriver sur le sol américain. C’est aussi pour ça que Vincent Collet a été sollicité, lui qui a permis à « Wemby » de crever l’écran tout au long de la saison.

« J’espère que Victor Wembanyama sera comme Nikola Jokic. Il a du potentiel, mais le plus difficile est de tout réaliser. Il n’a que 19 ans. Je le connais très bien car je l’ai formé. J’imagine qu’il aura beaucoup de succès. Il est possible que, dans quelques années, tous les meilleurs basketteurs soient européens », a poursuivi le sélectionneur tricolore.

La question que le basket serbe se pose, c’est si Victor Wembanyama peut devenir plus fort qu’un Nikola Jokic ?

« C’est différent », a répondu Vincent Collet. « Nikola Jokic est très spécial. Il voit tout avant les autres et fait partie de ceux qui prennent les meilleures décisions. D’un autre côté, Victor doit être meilleur dans ces situations. Là où il est maintenant déjà meilleur que Jokic, c’est sur son aspect défensif. Je pense qu’il sera encore meilleur dans quelques années lorsqu’il renforcera son corps ».

Le plus important pour Vincent Collet reste la force du nombre de la formation européenne. Au début de la saison dernière, la NBA comptait 120 joueurs internationaux dans ses effectifs, dont 58 européens. Un record.

« Nous enseignons aux jeunes en Europe à jouer au basket. Je ne suis pas sûr que la NCAA fasse le même travail qu’avant. Maintenant, elle prépare surtout les joueurs pour la NBA, mais pas avec la même manière d’apprendre. Je veux dire, en Europe, nous parvenons à développer les joueurs de la bonne manière et cela rend nos joueurs spéciaux », a ainsi conclu Vincent Collet.