Darko Rajakovic : « Ce que j’apprécie le plus dans le coaching, c’est voir progresser et grandir les joueurs »

Comme l’a dit le patron, Masai Ujiri : « Nous entrons dans une nouvelle ère, avec de nouvelles idées, une nouvelle approche. Mais notre objectif reste le même : un titre. Darko [Rajakovic] partage ces objectifs, ainsi que le fait de croire à une culture, un professionnalisme et un travail acharné. »

Un nouveau chapitre s’ouvre en effet à Toronto, sous la houlette d’un novice au poste de « head coach » en NBA, Darko Rajakovic, après une saison 2022/23 décevante, qui marquait la fin d’une ère.

« Nous avons trouvé le bon candidat », ajoutait le patron sportif des Raptors devant les médias locaux, en ouverture de la conférence de presse de présentation du coach serbe, ce mardi. « Nous sommes vraiment enthousiastes. Parfois le changement est difficile. Mais dans notre cas, il est bénéfique pour notre franchise. »

Du côté de Darko Rajakovic, le langage qui plait à Masai Ujiri est déjà maitrisé.

« Rejoindre et diriger une organisation d’élite comme les Raptors est la raison pour laquelle j’ai travaillé pendant toute ma vie », lançait ainsi l’ancien assistant chez les Suns, le Thunder et les Grizzlies. « J’ai hâte de commencer le voyage qui nous attend pour atteindre nos objectifs : développement, playoffs, titre. »

Le mariage idéal sur le papier

Formé dans le « coaching » en Serbie et en Espagne avant de traverser l’Atlantique au début des années 2000, Darko Rajakovic multiplie donc les sources d’inspiration, les visions et les idées.

« Dans ma carrière, je suis devenu proche avec Zeljko Obradovic (Partizan Belgrade), Sergio Scariolo (Virtus Bologne), Pablo Laso (Bayern Munich). Des grands noms en Europe, dont j’ai beaucoup appris. Puis aux Etats-Unis, j’ai été inspiré par Sam Presti à Oklahoma City, ou par Monty Williams à Phoenix. »

Du pain béni pour les Raptors, en quête d’un tout nouveau départ et d’une nouvelle voix pour leur vestiaire après une fin de mandat de Nick Nurse très poussive ces derniers mois. Mais aussi, et surtout, pour Darko Rajakovic, qui débute sa vie de « head coach » en NBA dans une ville aussi cosmopolite que Toronto, au sein d’une franchise toujours très ouverte sur l’international sous le mandat de Masai Ujiri.

« C’est un grand jour pour moi. Pour la communauté serbe aussi, ici à Toronto. J’ai reçu beaucoup de messages. » ajoute-t-il, lui qui devient seulement le deuxième Européen à obtenir un poste de « head coach » en NBA (après un autre Serbe, Igor Kokoskov, avec les Suns). « J’ai commencé dans le ‘coaching’ quand j’avais 16 ans. Aujourd’hui, quasiment 30 ans plus tard, je suis nommé coach d’une grande franchise, dans une super ville. Je suis fier d’être ici, de représenter la Serbie, et je n’aurais pas pu rêver d’une meilleure ville que Toronto pour démarrer. »

Un coach proche de ses joueurs

Très vite interrogé sur sa philosophie de « coaching » et son approche dans un vestiaire, Darko Rajakovic a laissé voir pourquoi il avait été recruté, les Raptors ayant fait du développement de leurs jeunes une priorité.

« Depuis le jour de mes débuts dans le ‘coaching’, ce que j’apprécie le plus, c’est voir progresser et grandir les joueurs. On va gagner des matchs, en perdre d’autres, mais voir la progression d’une équipe et des joueurs, c’est ma plus grande récompense, en tant que coach », poursuit-il ainsi, lui qui est unanimement réputé pour ses qualités de formateur. « C’est mon mode opératoire. ‘Comment je peux aider l’organisation à grandir ?’ »

Un sacré changement de ton en comparaison à Nick Nurse, notamment en ce qui concerne la relation avec les jeunes, particulièrement mis de côté à Toronto durant la saison écoulée… Des jeunes (Malachi Flynn, Jeff Dowtin, Dalano Banton ou Christian Koloko) sans surprise présents au premier rang de cette conférence de presse…

« Mon amour et ma passion pour le jeu, mon engagement envers l’équipe. » ajoute-t-il, interrogé sur ses principes et valeurs. « Il ne s’agit pas de moi. Il s’agit de ces gars, de l’équipe et de la façon dont nous pouvons élever notre niveau. Comment nous pouvons les aider. Je veux être très investi avec eux, sur le plan humain. Je veux que ces gars sachent que je me soucie vraiment d’eux à un niveau personnel. »

Puis le technicien serbe d’ajouter la phrase sans doute représentative de son mandat à venir. « Faire progresser les joueurs, cela signifie améliorer vos options tactiques. Et donc vos résultats. », conclut-il avec conviction.

En somme, la phase de lune de miel semble idéalement lancée à Toronto, entre Darko Rajakovic et la franchise dont il est désormais le coach. Un très bon début sur le plan du relationnel, mais le plus gros du chantier est maintenant à venir : les questions sportives, et donc évidemment l’intersaison, après une triste campagne 2022/23, qui s’annonce intrigante. Il y a du boulot, mais Darko Rajakovic devait avoir du temps pour mettre en place son projet…