Depuis maintenant dix ans, Basket USA vous propose chaque mardi son Top 5 des candidats au trophée de « Most Valuable Player ». Aujourd’hui, après six mois d’articles hebdomadaires, on clôture le chapitre de la course au MVP 2023 par un état des lieux de celle-ci et un gros plan sur nos trois favoris, dans l’ordre : Joel Embiid, Nikola Jokic et Giannis Antetokounmpo.
Qui du pivot des Sixers, deuxième du vote en 2021 puis 2022, du pivot des Nuggets, vainqueur en 2021 puis 2022, ou de l’ailier-fort des Bucks, vainqueur en 2019 puis 2020, doit l’emporter ? Pour trancher, focus sur les arguments qui plaident en faveur de chaque prétendant au « Michael Jordan Trophy ».
Joel Embiid (Sixers)
Bilan : 54 victoires, 28 défaites – 3e à l’Est.
Matchs : 66 disputés sur 82 possibles.
Stats : 33.1 pts, 10.2 reb, 4.2 pds, 1.0 int, 1.7 ctr et 3.4 pdb en 35 min.
Pourcentages : 55% aux tirs, 33% à 3-pts et 86% aux lancers.
Pourquoi lui ?
– Car il est plus fort que jamais. Comme la saison dernière, Joel Embiid a terminé meilleur marqueur de la ligue mais, cette fois-ci, il l’a fait en établissant ses records au scoring et à l’adresse, en plus de mener Philadelphie à un total de 54 victoires : une première depuis… 2001 ! La barre était déjà haute, mais le pivot All-Star l’a donc placée un cran au-dessus et, à désormais 29 ans, on se dit qu’il ne peut pas rester dans le club des monstres jamais décorés individuellement, alors qu’il pratique le meilleur basket de sa carrière et qu’il est peut-être bien le joueur le plus dominant de la ligue.
– Car la dynamique parle pour lui. Contrairement à Nikola Jokic, Joel Embiid a fini très fort sa saison. Au point d’enchaîner 10 matchs d’affilée à 30 points ou plus en mars, de signer une série de 8 victoires de rang en mars également, puis de planter 52 points sur les Celtics début avril. De quoi marquer fortement les esprits des votants juste avant qu’ils ne soumettent leur vote…
– Car il a terminé deux fois deuxième. En 2021 puis en 2022, Joel Embiid s’est à chaque fois retrouvé derrière Nikola Jokic au vote du MVP. En cas de nouvelle place de dauphin, il imiterait Jerry West, Larry Bird, Michael Jordan, LeBron James, Kevin Durant et James Harden, qui ont également fini trois fois à la 2e place de ce scrutin. Digne successeur de Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Hakeem Olajuwon, David Robinson ou Shaquille O’Neal, dans la catégorie des pivots qui ont imposé leur domination sur les autres. Tous ces intérieurs ont d’ailleurs été MVP et quitté leur costume d’éternel second au moins une fois, alors…
Nikola Jokic (Nuggets)
Bilan : 53 victoires, 29 défaites – 1er à l’Ouest.
Matchs : 69 disputés sur 82 possibles.
Stats : 24.5 pts, 11.8 reb, 9.8 pds, 1.3 int, 0.7 ctr et 3.6 pdb en 34 min.
Pourcentages : 63% aux tirs, 38% à 3-pts et 82% aux lancers.
Pourquoi lui ?
– Car il est exceptionnel en attaque. Au bord du triple-double de moyenne, leader dans un paquet de statistiques avancées et plus efficace que jamais au shoot, Nikola Jokic a une nouvelle fois fait étalage de toute sa classe et sa domination offensivement. Véritable OVNI de la balle orange, considéré par certains comme le Larry Bird moderne, mais dans un corps d’intérieur, le Serbe est la plaque tournante du jeu des Nuggets, celui sans qui l’équipe perd pied (5-8 en son absence), et l’influence qu’il a sur elle est sans doute plus grande que quiconque dans la ligue. Un côté « valuable » très poussé, donc.
– Car Denver est leader à l’Ouest. On lui a parfois reproché de ne pas être suffisamment bien classé avec les Nuggets, notamment l’année dernière quand il a terminé 6e à l’Ouest, mais cette fois-ci, Nikola Jokic a guidé son équipe au sommet de sa conférence. Une première dans l’histoire de la franchise, en plus de 50 ans d’existence !
– Car il ne faut pas oublier les cinq premiers mois de compétition. Si Nikola Jokic a certes un peu peiné en fin de saison, alors que la première place était quasiment dans la poche et que toute l’équipe de Denver lâchait un peu prise, souvenons-nous tout de même qu’il a frôlé la perfection pendant cinq mois, affichant jusqu’à 25 points, 12 rebonds et 10 passes de moyenne au début du mois de mars, tandis que Denver se dirigeait vers une saison record à 60 victoires. À cet instant, le « Joker » paraissait intouchable et on l’imaginait déjà succéder à Bill Russell et Larry Bird, les deux seuls joueurs à avoir glané trois titres de MVP d’affilée. À voir si les votants lui feront payer son léger coup de mou individuel et collectif.
Giannis Antetokounmpo (Bucks)
Bilan : 58 victoires, 24 défaites – 1er à l’Est.
Matchs : 63 disputés sur 82 possibles.
Stats : 31.1 pts, 11.8 reb, 5.7 pds, 0.8 int, 0.8 ctr et 3.9 pdb en 32 min.
Pourcentages : 55% aux tirs, 28% à 3-pts et 65% aux lancers.
Pourquoi lui ?
– Car il ne faut pas banaliser ses performances. Tels Michael Jordan ou LeBron James avant lui, Giannis Antetokounmpo semble provoquer un sentiment de lassitude chez les votants depuis quelques années. Constamment au-dessus des 25 points, 10 rebonds et 5 passes de moyenne depuis cinq ans, il vient surtout de boucler sa meilleure saison sur le plan statistique, mais rares sont ceux qui le mettent à hauteur de Joel Embiid et Nikola Jokic dans la course au MVP 2023. Or, ils ne sont que cinq à avoir tourné en 30/10/5 de moyenne : Oscar Robertson, Elgin Baylor, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar et Russell Westbrook.
– Car il a maintenu Milwaukee à un niveau d’excellence. Malgré un Khris Middleton plus souvent absent que présent avec les Bucks (seulement 33 matchs sur 82), Giannis Antetokounmpo est parvenu à conduire son équipe en tête de la conférence Est et au-dessus des 70% de victoires, alors que la concurrence des Celtics (voire des Sixers) était forte. Peu importe qui l’entoure, le « Greek Freak » cartonne et tire la franchise du Wisconsin vers le haut et c’est tout ce que l’on attend d’un MVP : briller et gagner, dans les bonnes comme dans les mauvaises périodes.
– Car il est une référence en défense. Tel Joel Embiid, dans un registre différent, mais surtout davantage que Nikola Jokic, Giannis Antetokounmpo n’en finit pas d’impressionner sur le plan défensif. Pas un hasard si certains le verraient bien décrocher son deuxième titre de Défenseur de l’année dans quelques semaines. Que ce soit en aide ou sur l’homme, le Grec est essentiel à la défense de Mike Budenholzer, une nouvelle fois dans le Top 5 des plus efficaces grâce à sa polyvalence, sa taille, sa longueur de bras et sa mobilité. Un spécimen rare, tout simplement.
Quels sont les cinq noms qui viennent ensuite ?
Jayson Tatum (Celtics)
Bilan : 57 victoires, 25 défaites – 2e à l’Est.
Matchs : 74 disputés sur 82 possibles.
Stats : 30.1 pts, 8.8 reb, 4.6 pds, 1.1 int, 0.7 ctr et 2.9 pdb en 37 min.
Pourcentages : 47% aux tirs, 35% à 3-pts et 85% aux lancers.
Domantas Sabonis (Kings)
Bilan : 48 victoires, 34 défaites – 3e à l’Ouest.
Matchs : 79 disputés sur 82 possibles.
Stats : 19.1 pts, 12.3 reb, 7.3 pds, 0.8 int, 0.5 ctr et 2.9 pdb en 35 min.
Pourcentages : 62% aux tirs, 37% à 3-pts et 74% aux lancers.
Shai Gilgeous-Alexander (Thunder)
Bilan : 40 victoires, 42 défaites – 10e à l’Ouest.
Matchs : 68 disputés sur 82 possibles.
Stats : 31.4 pts, 4.8 reb, 5.5 pds, 1.6 int, 1.0 ctr et 2.8 pdb en 36 min.
Pourcentages : 51% aux tirs, 35% à 3-pts et 91% aux lancers.
Donovan Mitchell (Cavaliers)
Bilan : 51 victoires, 31 défaites – 4e à l’Est.
Matchs : 68 disputés sur 82 possibles.
Stats : 28.3 pts, 4.3 reb, 4.4 pds, 1.5 int, 0.4 ctr et 2.6 pdb en 36 min.
Pourcentages : 48% aux tirs, 39% à 3-pts et 87% aux lancers.
Luka Doncic (Mavericks)
Bilan : 38 victoires, 44 défaites – 11e à l’Ouest.
Matchs : 66 disputés sur 82 possibles.
Stats : 32.4 pts, 8.6 reb, 8.0 pds, 1.4 int, 0.5 ctr et 3.6 pdb en 36 min.
Pourcentages : 50% aux tirs, 34% à 3-pts et 74% aux lancers.