Les Knicks en déplacement en Floride pour quelques jours pour affronter le Heat et le Magic, le Madison Square Garden était disponible mardi et la Mecque du basket a donc abrité une conférence de presse pour officialiser l’arrivée de Rick Pitino à la tête du programme de basket de St. John’s.
Après trois saisons du côté de la petite fac’ d’Iona, à New Rochelle dans la banlieue de New York, le mythique (mais controversé) tacticien aux 834 victoires en carrière débarque donc dans le Queens pour s’offrir dans sa ville natale un dernier gros challenge : redorer le blason du Red Storm en conférence Big East, au sein de laquelle le programme végète dans la médiocrité depuis plusieurs années maintenant.
Le Madison Square Garden, QG du renouveau ?
C’est donc logiquement autour de ce constat que son discours était axé hier : il veut reconstruire, puis ramener St. John’s dans des sphères d’excellence que le programme occupait autrefois. Sans griller les étapes, sachant que le programme, qui n’a plus remporté le moindre match en « March Madness » ni atteint la finale du tournoi de conférence Big East depuis 2000, part de très loin.
« J’ai dit [à la direction athlétique] que la chose la plus importante qu’il manque à ce programme est une identité. Et c’est pourtant la première pierre à poser. Une culture pour le programme, mais aussi une culture d’excellence scolaire » affirmait-il ainsi sans détour, en guise de présentation de sa vision du projet. « Si les gamins qui veulent jouer ici n’ont pas l’intention d’être assidus en classe, alors ils peuvent passer leur chemin. Quiconque ne respectera pas ce que j’appelle la dignité de St. John’s, ne sera pas dans l’équipe. »
Sur le plan sportif, le double champion avec Kentucky et Louisville (1996 et 2013) annonce là aussi des standards élevés.
« Je veux en faire un des vingt meilleurs programmes du pays. Je veux revenir au temps de Louie [Carnesecca, le coach le plus victorieux de l’histoire du programme, ndlr], quand ils étaient une force pérenne qui inspirait la crainte, pas seulement en Big East mais dans tout le pays » poursuit-il. « Et vous vous doutez bien que je n’aurais pas accepté le poste si je ne pensais pas que c’était possible d’y parvenir. […] Préparez-vous, car St. John’s va revenir au sommet. Je le garantis. »
Pour y parvenir justement, Rick Pitino, avant de parler roster ou tactiques, a une grande ambition « logistique » : faire du Madison Square Garden, qui accueille chaque année le tournoi de conférence Big East, le chaudron du Red Storm, lui qui connaît bien l’antre de Penn Plaza puisqu’il a passé quatre ans avec les Knicks (de 1983 à 1985 comme assistant, et de 1987 à 1989 comme coach).
De l’ambition, encore et toujours
« Nous allons doubler le total d’abonnements à l’année, provoquer des bouchons pour entrer dans le Garden et venir voir jouer cette équipe » promet-il alors, assurant par la même occasion que la Carnesecca Arena du Queens et ses 5 000 places serait très vite trop petite pour accueillir tout le monde. « Les fans vont voir un style de jeu et une culture forte, et nous nous attendons donc à des affluences importantes. Nous nous attendons à un fort enthousiasme car nous allons construire un projet qui rappellera celui de la grande époque de Louie [Carnesecca]. »
Enfin, le tacticien de 70 ans évoque la Big East, conférence au sein de laquelle St. John’s plafonne depuis plusieurs années dans le ventre mou, au mieux, mais plus concrètement dans le bas du tableau.
« Ce ne sera pas compliqué. Il n’y aucune différence entre St. John’s et Connecticut, St. John’s et Marquette, St. John’s et Xavier » lance-t-il à ce propos, toujours avec la même assurance mais un brin de mauvaise foi, alors que les Johnnies n’ont pourtant remporté que 30 de leurs 76 matchs en Big East ces quatre dernières saisons. « St. John’s est un nom légendaire du basket universitaire. Est-ce que le programme est sur une pente glissante ? Oui, mais désormais nous sommes prêts à repartir sur une pente ascendante. »