Comment être champion en titre, afficher plus de 80% de victoires à domicile (29-7) et n’être que 7e de sa conférence ? Réponse avec les Warriors : en n’ayant gagné que 7 matchs sur 35 loin du Chase Center…
Comme l’explique The Ringer, le double visage affiché par la troupe de Stephen Curry est vraiment étonnant, d’autant que l’avantage du terrain a tendance à diminuer en saison régulière en NBA au fil des décennies. Pourtant, cette saison, les Warriors sont complètement différents, dès lors qu’ils jouent à domicile ou à l’extérieur.
Une adresse adverse qui varie de façon inexplicable
Au Chase Center, ils sont ainsi la 14e attaque (115.7 points marqués sur 100 possessions) mais surtout la 3e défense (108.0 points encaissés sur 100 possessions). Seuls les Grizzlies et les Cavaliers sont plus forts défensivement dans leur salle. À l’extérieur, les Warriors sont quasiment au même niveau en attaque, à la 16e place (112.5). Par contre, ils ont la 28e défense loin de leurs bases (119.6), seuls les Spurs et les Rockets faisant pire…
La différence semble se faire au niveau de l’adresse extérieure des adversaires. Au Chase Center, Golden State maintient ses adversaires à 32.4% de réussite de loin, la meilleure marque de la ligue. À l’extérieur, l’adresse à 3-points des adversaires grimpe par contre à 40.8%, ce qui est la 29e marque, seuls les Spurs étant derrière !
Ce qui est bizarre, c’est que les zones des tirs adverses, leur fréquence ou le niveau de contestation sont similaires et il est donc bien difficile de mettre le doigt sur les problèmes des Warriors.
Comme tout le monde, Steve Kerr a bien remarqué une différence d’intensité chez ses joueurs, à domicile et à l’extérieur, mais elle n’explique pas l’énorme différence de réussite des adversaires car les 8.4 points de pourcentage sont quasiment le double que celui des Grizzlies (4.6), des Nuggets (3.8), des Hornets (3.6) et des Spurs (3.6), qui sont derrière. En moyenne, la différence d’adresse n’est ainsi que de 1.3 point de pourcentage.
Les absences plus nombreuses de Draymond Green, Donte DiVincenzo ou Klay Thompson à l’extérieur peuvent jouer, mais elles n’expliquent pas tout non plus. Finalement, The Ringer se demande si les Warriors ne sont pas simplement victimes d’un gros manque de chance, avec des adversaires particulièrement adroits face à eux ?
Une différence monumentale
En tout cas, peu d’équipes ont affiché une telle différence entre bilan à domicile (80.6%) et à l’extérieur (20%) dans la même saison. Dans toute l’histoire, il n’y en a ainsi que neuf, et seulement deux dans l’ère moderne, depuis l’introduction du tir à 3-points en NBA, en 1979.
Il s’agit ainsi des Sixers de 2020/21 qui, avant l’entrée dans la « bulle », étaient quasiment invincibles à domicile (29-2) mais très friables à l’extérieur (10-24) et des Nuggets de Doug Moe en 1988/89, eux aussi extrêmement difficiles à prendre dans le Colorado (35-6) mais qui voyageaient très mal (9-32).
Si on représente tous les bilans en NBA depuis l’introduction du 3-points en 1979, on voit ainsi que les équipes gagnent globalement un tiers de matchs en moins à l’extérieur. On voit également qu’il est extrêmement rare pour une équipe d’afficher un meilleur bilan à l’extérieur (au-dessus de la ligne bleue) qu’à domicile.
Et on voit enfin que les Warriors 2022/23 sont dans une zone où très, très peu d’équipes se sont retrouvées…