Coaching : Dirk Nowitzki, scoreur et passeur

Cette nuit, Dirk Nowitzki a livré une performance ahurissante face au Thunder. Bien sûr, ses 24 lancers francs réussis resteront dans l’Histoire, tout comme ses fantastiques capacités au shoot. Mais ce qui nous a surtout marqué, ce sont les progrès que l’Allemand a réalisés dans sa capacité à ressortir le ballon.

En 2007, face à Golden State, les Warriors avaient limité l’impact du joueur des Mavericks en faisant des prises à deux agressives. Dirk Nowitzki avait alors du mal à servir proprement ses coéquipiers, permettant à l’équipe adverse de se replacer. Ce n’est plus le cas, et ça fait de gros dégâts. Analyse.

Un début de match parfait conditionne le reste

Pour déstabiliser la défense d’Oklahoma City, Dallas a tout d’abord décidé de miser sur son match-up favorable. Serge Ibaka est plus à l’aise quand il s’agit de stopper des adversaires en mouvement. Face à un Dirk Nowitzki qui peut créer son shoot à l’arrêt, le Congolais a du mal et ne se fait pas trop quoi faire.

Sur la première action, on voit qu’il se tient entre deux eaux. Il ne colle pas Dirk Nowitzki pour éviter de se faire déborder, mais reste suffisamment proche pour gêner son adversaire. Pas assez. Car le joueur des Mavs a l’espace pour shooter.

Sur l’action suivante, Ibaka a retenu la leçon. Il essaie de se coller à l’intérieur texan pour ne lui laisser aucun espace de shoot. Las, la défense du Thunder n’a pas anticipé que, dans ce cas-là, quelqu’un doit venir couvrir au cas où Dirk Nowitzki arriverait à prendre de vitesse son défenseur. Et ça finit en dunk.

Voyant que son coéquipier est en réussite, Jason Kidd continue de jouer l’isolation. Cette fois, Serge Ibaka ne peut pas grand-chose. Dirk Nowitzki utilise ainsi son mouvement préféré qui s’avère quasiment indéfendable s’il est bien réalisé car le turnaround lui permet d’avoir l’espace suffisant pour dégainer.

Ne sachant plus trop sur quel pied danser, Serge Ibaka retourne dans les méandres du mi-mi. A savoir qu’il se tient, comme sur la première action, à une distance intermédiaire, à moitié pour gêner le tir, à moitié pour empêcher toute pénétration. Exactement ce qu’il ne faut pas faire. Pour une nouvelle punition.

Dirk Nowitzki, superbe facilitateur en fin de match

Après avoir provoqué des tonnes de fautes, Dirk Nowitzki a peu à peu mis tous ses défenseurs potentiels sur le banc. Serge Ibaka et Nick Collison font face à de gros problèmes de fautes et Scott Brooks décide d’envoyer Thabo Sefolosha en défense. L’arrière souffre évidemment d’un gros déficit d’un taille et doit être aidé. Russell Westbrook profite assez intelligemment du moment où l’Allemand se tourne pour surgir, ce qui devrait surprendre l’adversaire.

Sauf que l’intérieur avait anticipé et ressort le ballon pour Jason Kidd. Bingo !

En fin de match, au moment de maintenir l’écart, c’est encore l’intérieur qui va faire la différence. Recevant le ballon des mains de Jason Terry, il se trouve poste haut. Assez inexplicablement, Russell Westbrook décide de changer, obligeant Serge Ibaka à modifier ses plans. Trop tard, Dirk Nowitzki a senti la faille et servi Terry qui, avec quelques dixièmes d’avance, peut dégainer en toute tranquillité.

Enfin, on retrouve cette combinaison pour le 3 points décisif du match. Cette fois, Nowitzki décide de venir pénétrer dans la raquette. Russell Westbrook tente alors de bloquer l’accès au cercle, libérant un Jason Terry déjà en position. Encore une fois, le shooteur a trop d’avance. Et, encore une fois, c’est dedans.

Non seulement Dirk Nowitzki a été parfait aux lancers et ultra dominant au niveau du tir, mais il a aussi très bien lu les opportunités pour servir ses coéquipiers dans le rythme. On comprend donc mieux l’importance du MVP 2007 sur cette équipe. De toute façon, pour se qualifier en finale et décrocher le titre, les Mavericks ont besoin d’un Dirk Nowitzki à son meilleur niveau. Pour l’instant, c’est le cas.