Mike Tobey (Slovenie), AJ Slaughter (Pologne), John Roberson (Bosnie), Tyler Dorsey (Grèce) ou encore Lorenzo Brown (Espagne)… Lors du récent championnat d’Europe, la moitié des équipes s’est présentée avec un joueur naturalisé, le plus souvent un meneur de jeu américain, et le débat sur ces naturalisations est revenu sur la table. Ancien meneur de talent en Europe et aujourd’hui coach de l’Argentine, Pablo Prigioni a un avis bien tranché sur la question, et il prévient qu’il ne fera jamais appel à un joueur naturalisé.
« J’ai toujours été contre. Tant que je serai en équipe nationale, ça n’arrivera pas » lance-t-il à BasquetPlus. « Il n’y aura même pas un membre du staff d’un autre pays. Quand je ne serai plus là, ils prendront les décisions qu’ils veulent. Pour moi, l’équipe nationale est la chose la plus pure qui soit et nous avons déjà nos championnats pour rivaliser avec les joueurs du monde entier. Et je trouve ça fantastique. Je ne suis pas contre les équipes qui le font, mais contre la règle. Je préfère perdre avec nos joueurs que d’essayer de gagner avec quelqu’un qui n’est pas argentin. Je ne pense pas que Lorenzo Brown apprécie de porter le maillot espagnol comme Llull ou Rudy. C’est là que la discussion s’arrête pour moi. »
Entraîneur des vice-champions du monde, Pablo Prigioni regrette même qu’il y ait une surenchère dans la qualité des joueurs naturalisés. « Cela finit par devenir ça, et ça n’a pas de sens pour moi. Si nous ne gagnons pas avec nos joueurs, il faut se donner encore plus à l’entraînement. »
Pour l’instant, l’Argentine n’est pas encore qualifiée pour la Coupe du monde, et elle devra se passer de quelques-uns de ses meilleurs joueurs, retenus en NBA ou en Europe, pour les prochaines fenêtres internationales.
« Avec quatre matchs à jouer, on pourrait se qualifier pour la Coupe du monde en en gagnant deux. Donc, en ce moment, c’est le plus important, et on va essayer d’aller gagner en République dominicaine et aux Bahamas avec la meilleure équipe possible. On ne peut pas faire de tests, ce n’est pas le moment. (…) Nous essaierons de prendre tous ceux disponibles d’Europe. La République dominicaine a une victoire de moins que nous et ils sont forts chez eux. Ils sont très physiques et c’est le match clé. Si nous pouvons gagner là-bas, ce serait très important. »