Une semaine. C’est le temps qu’il aura fallu pour que l’affaire Robert Sarver ne devienne intenable. Si les premiers éléments l’accusant d’avoir employé de graves commentaires à caractère sexiste et raciste ont été révélés dès le mois de novembre dernier, ce sont les conclusions rendues par la commission d’enquête, la sanction limitée (10 millions de dollars et un an de suspension) et les justifications gênées d’Adam Silver qui ont mis le feu aux poudres.
La machine était enclenchée, les pressions sont arrivées de toutes parts (joueurs, syndicat des joueurs, propriétaires minoritaires, sponsors, jusqu’à la maire de la ville de Phoenix), et c’est peut-être même ce que recherchait la NBA, dans le but de s’éviter une procédure de destitution longue, délicate, incertaine, voire une longue bataille judiciaire.
Un communiqué de deux phrases pour Adam Silver
A l’arrivée, même s’il devrait empocher une belle plus-value à la clé, Robert Sarver a fini par céder en officialisant sa volonté de vendre les Suns et le Mercury de Phoenix, dont il est propriétaire majoritaire.
La nouvelle a rapidement été saluée par l’ensemble des acteurs de la NBA, à commencer par Adam Silver lui-même, via un communiqué de deux phrases : « Je soutiens pleinement la décision de Robert Sarver de vendre les Suns de Phoenix et le Mercury. C’est la prochaine étape nécessaire pour la franchise et la communauté ».
Président du syndicat des joueurs, CJ McCollum, y est également allé de son bref communiqué : « Nous remercions M. Sarver pour avoir pris une décision rapide qui était dans le meilleur intérêt pour notre communauté sportive ».
Il a fallu attendre le troisième communiqué, cette fois rédigé par la franchise des Suns à travers la compagnie « Suns Legacy Partners » pour que les victimes des agissements de Robert Sarver soient évoquées.
« Comme nous l’avons dit à nos employés, nous savons le courage des personnes qui se sont présentées dans ce processus pour évoquer leurs histoires et nous nous excusons auprès de ceux qui ont été blessés », est-il notamment écrit. « Nous sommes dans une aventure qui a débuté avant novembre dernier, une aventure qui a amené des changements en termes de leadership, de staff, et de mesures de responsabilité. Alors que nous sommes fiers de nos progrès et de la culture du respect et d’intégrité que nous construisons, nous sommes conscients du travail qu’il reste à faire et des relations à reconstruire. Nous sommes engagés dans cette voie pour notre staff, nos joueurs, les fans, les partenaires et cette communauté ».
Phoenix prépare déjà demain
Un membre du staff des Suns s’est également exprimé via ESPN sous couvert d’anonymat pour exprimer son sentiment de libération suite à l’annonce de Robert Sarver.
« Pour être honnête, c’est simplement justice qui a été rendue. Désormais, on peut enfin panser nos plaies et savoir que nous n’allons pas travailler sous ce genre de leadership », a déclaré l’un d’entre eux. « Je ne peux même pas décrire ce que je ressens. Je suis libéré, plus qu’heureux, et je suis déterminé pour m’assurer que tous les hommes, encore en place dans cette franchise, qui ont maintenu cette culture soient dégagés », en a confié un autre.
C’est à présent un nouveau processus qui démarre, celui de la vente des franchises NBA et WNBA de Phoenix. Président directeur général des Suns, Jason Rowley a de son côté indiqué que Sam Garvin, nommé président par intérim par Robert Sarver et validé par la NBA, allait conserver ce poste jusqu’à ce que la vente soit actée.
Pour rappel, Sam Garvin avait co-signé le communiqué de copropriétaires visant à soutenir Robert Sarver au tout début de l’affaire. Le changement se fera donc en douceur à Phoenix…