Miraculée à deux reprises dans ce championnat d’Europe, la France a finalement échoué au moment de monter sur la dernière marche. Les Bleus ont tout simplement raté leur finale puisqu’ils ont commencé à jouer à trois minutes de la mi-temps. Mais Juancho Hernangomez avait déjà pris feu, et la troupe de Vincent Collet s’est épuisé à revenir au score après avoir compté jusqu’à 21 points de retard.
Après leur 20-2 à cheval sur les deux mi-temps pour revenir à -3, on pensait qu’ils avaient fait le plus dur. Mais un simple temps-mort a permis aux Espagnols de retrouver des couleurs pour s’imposer 88-76.
« Perdre deux finales en deux ans, c’est dur » avoue Rudy Gobert, qui tient le même discours qu’en poule. « C’était à moi d’être meilleur. Je n’ai pas su aider mon équipe et je prends la responsabilité de revenir meilleur. C’est à moi de revenir plus fort. C’est dur de laisser passer une opportunité comme celle-ci. Personnellement, c’est un rêve de gagner ce titre, d’avoir cette médaille d’or autour du cou. C’est dur de passer à côté de ça. Il faut utiliser ça pour revenir plus fort. J’en ai marre des médailles d’argent. Je suis fier du parcours mais ce n’est pas ce qu’on voulait.»
« Ils ont fait des ajustements et on n’a pas répondu présent »
Le Français n’a pas pesé sur la rencontre, entre des balles perdues et un manque de munitions près du cercle. La prestation de Rudy Gobert est le symbole de cette France qui n’est jamais vraiment rentrée dans son match, incapable de répondre au plan tactique de l’Espagne.
« Ils ont été meilleurs que nous. Ils nous ont dominés de la tête et des épaules » reconnaît ainsi Evan Fournier. « Ils étaient clairement au-dessus de nous ce soir, il n’y a pas grand-chose à dire. Ils ont fait des ajustements et on n’a pas répondu présent. On est sur une belle série grâce à l’euphorie et en se bagarrant. Mais eux ne se sont pas affolés. Ils ont continué de réciter leur basket et comme ils nous ont dominés tout le match comme ça, ils ont continué. Ils sont champions pour une raison, ils ont réussi à faire ressortir les points faibles de toutes les équipes, y compris nous. »
Tout l’inverse des Bleus qui ont dribblé, dribblé, et encore dribblé… Le jeu de passes de la France a été inexistant, et ce n’est finalement pas une surprise de perdre 20 ballons ! « Ils avaient un plan de jeu clair, et de notre côté, on n’a pas assez bien exécuté le notre » poursuit Evan Fournier. « Trop de balles perdues. Ils inscrivent 35 points sur nos pertes de balles. On n’a jamais vraiment eu le contrôle du match« .
« J’ai l’impression que ça devient une habitude de perdre en finale »
Une fois de plus, Sergio Scariolo a pris le dessus sur Vincent Collet dans une phase finale. Le bilan est terrible pour le coach des Bleus, et lui aussi pointe du doigt les balles perdues, et le manque d’agressivité.
« Ils ont très bien joué. Ils sont parvenus à réaliser la plupart des choses qu’ils avaient prévues. On savait qu’il nous faudrait être très agressifs, mais notre agressivité n’était pas la même que vendredi. On savait que notre faiblesse était les balles perdues. Ils ont inscrit 35 points dessus, et on n’a inscrit que 7 points sur les leurs. On a survécu à la Turquie et à l’Italie, mais l’Espagne ne perd pas de balles. On a shooté à 75% dans la raquette et 40% à 3-points. On ne peut pas faire plus, mais le reste était suffisant pour nous tuer. »
Le mot de la fin pour Guerschon Yabusele, le meilleur Bleu dans cet Euro. Comme ses coéquipiers, il a mis une mi-temps à se réveiller. « J’ai l’impression que ça devient une habitude de perdre en finale, c’est ça qui me rend dingue. On avait une très belle équipe, c’était un bon match-up (adversaire). On est des compétiteurs, on était là pour l’or, pour gagner. On ne peut donc pas être content pour le moment. On verra avec le recul. »
Malheureusement, la France n’a pas profité de ses points forts et l’Espagne, même en période de transition, leur a donné une leçon.