Pays hôte de cette phase finale de l’EuroBasket, l’Allemagne devait se frotter à la Grèce de Giannis Antetokounmpo pour espérer atteindre le dernier carré de « sa » compétition pour la quatrième fois de son histoire, et la première fois depuis 2005.
Contre cette redoutable équipe grecque, qui rêvait quant à elle de rallier les demi-finales de l’Euro pour la dixième fois de son histoire, et la première fois depuis 2009, la Mannschaft est parvenue à stopper en patronne le parcours des coéquipiers de Giannis Antetokounmpo (31 points, 7 rebonds, 8 passes et 3 interceptions).
Grâce à la superbe performance de Dennis Schröder (26 points et 8 passes), irréprochable dans son rôle de leader national, et grâce à une excellente deuxième mi-temps, dominée de la tête et des épaules.
Bousculée, la Grèce fait le dos rond grâce à Giannis
Devant le bouillant public de la Mercedes-Benz Arena, ce quart de finale part en tout cas très, très fort. En témoigne notamment l’insolente réussite à 3-pts de tous les Allemands : 4/4 pour commencer, puis finalement 8/10 sur l’ensemble du premier quart-temps !
Malgré l’agressivité de la défense adverse, et surtout les prises à deux (voire trois), Giannis Antetokounmpo ne se démonte pas, dans cette ambiance hostile. En puissance, à coup de and-one, le « Greek Freak » se montre admirable pour maintenir les Grecs au contact. Altruiste, il n’oublie pas non plus de servir ses coéquipiers démarqués, derrière l’arc ou dans la peinture.
Toujours est-il qu’après dix minutes assez rythmées, c’est l’Allemagne qui fait la course en tête (31-27). De plus en plus physique, la rencontre s’équilibre ensuite, mais la Mannschaft reste devant, grâce à son collectif diablement efficace en attaque.
Sans paniquer, la Grèce maintient un écart respectable avec son adversaire, arrachant pour ce faire plusieurs rebonds offensifs essentiels. Précieux avec leur adresse à 3-pts, Giannoulis Larentzakis et Andreas Obst se répondent dans un duel de gâchettes mais, à mesure que le chrono défile, les joueurs de Dimitris Itoudis prennent l’ascendant sur ceux de Gordon Herbert.
Il faut alors plusieurs coups d’accélérateur de Dennis Schröder pour relancer les Allemands en fin de mi-temps, pendant que Giannis Antetokounmpo et Tyler Dorsey portent les Grecs dans le camp d’en face. Finalement, sur un panier (très) lointain au buzzer de Kostas Sloukas, les visiteurs prennent deux possessions d’avance à la pause (61-57).
Le navire grec chavire sous une pluie de 3-pts…
Comme en début de match, l’Allemagne revient des vestiaires en étant injouable offensivement, où elle imprime beaucoup de rythme, et surtout défensivement, où elle est clairement montée d’un cran. Une telle recette, efficace, se traduit forcément au score, puisque la Grèce encaisse un cinglant… 20-1 en sept minutes !
Sans solution et incapables de réagir, car touchés mentalement, Giannis Antetokounmpo et les siens se retrouvent largués au tableau d’affichage, alors que Franz Wagner et ses coéquipiers sont en état de grâce, notamment à 3-pts. Malgré le mur de défenseurs qui se dresse face à lui (il subit des prises à cinq !), le « Greek Freak » tente de réveiller ses troupes, dans son registre bien à lui.
Mais rien n’y fait : l’écart est bel et bien creusé à la fin du troisième quart-temps (83-71).
Giannis et Schroder expulsés !
Sans Giannis Antetokounmpo, laissé brièvement au repos, la Grèce s’efforce de tenir le choc, voire de recoller. Sans succès, ce qui contraint rapidement Dimitris Itoudis à remettre sa superstar en jeu. Bousculé, le « Greek Freak » se démène, mais ses coéquipiers sont dans le trou, tandis que la Mannschaft s’appuie sur un collectif de gala et continue d’artiller dans tous les sens.
Finalement, après de longues minutes où les deux équipes se sont rendues coup pour coup, ce sont les Allemands qui triomphent devant une foule en délire (107-96). Surtout, histoire de boire le calice jusqu’à la lie, Giannis Antetokounmpo est expulsé à cinq minutes de la fin, pour une deuxième faute antisportive. À noter que Dennis Schröder le rejoindra quelques instants plus tard, à cause d’une deuxième faute technique.
Trop adroite (17/31 à 3-pts, 18/21 aux lancers), trop armée collectivement (cinq joueurs à 10 points ou plus) et juste trop forte pour les Grecs, l’Allemagne rejoint ainsi l’Espagne en demi-finales de « son » EuroBasket.
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Crédit photo : FIBA.com