Première saison NBA et première participation aux Finals. Jonathan Kuminga ne sait pas encore s’il jouera face aux Celtics mais il a bien conscience d’être en avance sur beaucoup d’autres.
« C’est fou parce que si on regarde les différentes équipes, les Celtics, il n’y a pas de rookie », remarque-t-il à juste titre. « Même si on revient sur l’histoire de la ligue, il n’y a pas beaucoup de rookies qui ont participé aux playoffs ou à une finale, et j’ai eu la chance de jouer au moins quelques matchs. »
Dans ces playoffs, seule une quinzaine de débutants sont entrés en jeu pour des rôles plus ou moins importants. Scottie Barnes et Herb Jones ont été les plus mobilisés avec un temps de jeu supérieur à 30 minutes de moyenne. Aujourd’hui, Jonathan Kuminga et son coéquipier Moses Moody sont les derniers représentants de ce contingent.
Les deux jeunes hommes ont la chance d’avoir été draftés par ces Warriors, dont la dynastie n’était pas encore terminée, et de profiter d’être au contact quotidien de futurs Hall of Famers pour grandir plus vite. « Le fait d’avoir ces gars autour de nous renforce notre confiance chaque jour, qu’il soit bon ou mauvais, quoi qu’on fasse. Ils observent tous nos mouvements, ça a été un privilège de les avoir à mes côtés cette année. »
Pour autant, « je ne ressens aucune pression à leur contact », complète le joueur de 19 ans, conscient que ses aînés ont commis par le passé les mêmes erreurs que lui. « Ils vont toujours m’aider si je fais une erreur ou s’ils voient quelque chose qui ne va pas dans mon sens, ils vont juste m’aider, et ça me tient à l’écart de la pression. »
Andre Iguodala conseille de prendre des photos
Il est d’autant plus naturellement à l’abri de cette pression que Steve Kerr l’utilise de façon irrégulière dans ces playoffs. Auteur d’une sortie à 17 points et 8 rebonds dans le Game 4 à Dallas, le rookie a par exemple joué moins de trois minutes lors du match suivant. Ses performances sont un plus, pas une condition pour gagner.
« À ce stade, je me sens concentré et dans l’attente que mon nom soit appelé. Mais Andre (Iguodala) est là avec moi dans les vestiaires pour me dire de profiter de ce moment parce que ça n’arrivera peut-être jamais encore ou le fait que certains joueurs ne l’ont jamais vécu. »
Le doyen de l’équipe a effectivement conseillé à Jonathan Kuminga et Moses Moody d’emmagasiner un maximum de ce rendez-vous ultime et de réaliser que « c’est vraiment, vraiment dur d’en arriver là ».
« J’essaie de leur faire comprendre qu’il faut vraiment s’imprégner de tout, prendre des photos par exemple », poursuit Andre Iguodala. « Je n’ai aucun souvenir de certaines finales auxquelles j’ai participé. Je regarde en arrière et je regrette de ne pas avoir fait ceci ou cela. Donc je leur donne juste un feedback. »
Le joueur de 38 ans rappelle que ses rookies de 19 et 20 ans sont plutôt censés, à leur âge, « être sur des campus universitaires en train d’apprendre à se connaître, à apprendre qui ils sont en tant qu’individu, ce qu’ils aiment ou n’aiment pas. Au lieu d’être de ces gars qui gagnent plus de cinq millions de dollars par an, qui subissent toute la pression, la folie d’avoir de l’argent et d’être sous les projecteurs. » Y compris sous le feu des projecteurs des Finals NBA, les plus gros possibles.