Le Madison Square Garden en ébullition, comme rarement il en aura l’occasion cette année-là. Le 26 novembre 2005, les Sixers ont rendez-vous avec les Knicks dans leur antre mythique pour un match de saison régulière sans beaucoup d’attentes. Si ce n’est d’apprécier l’accolade entre Allen Iverson et son ancien coach, Larry Brown, nouvellement arrivé à New York, un an après son sacre avec les Pistons.
Cette rencontre tourne d’abord à l’avantage des visiteurs qui ont mieux démarré leur saison. Chris Webber (19 points), dont on attend de voir ce que l’association avec Allen Iverson va donner sur une saison complète, apporte son soutien à « The Answer », tout comme les jeunes Kyle Korver ou Andre Iguodala.
Menés de 13 points à la pause, les Knicks parviennent à rester au contact grâce à leur prometteur rookie Channing Frye (21 points et 11 rebonds) et surtout Stephon Marbury (33 points), embarqué dans un duel d’attaquants avec le feu follet d’en face (40 points et 10 passes !).
Larry Brown décide de baisser la taille de son cinq en mobilisant deux remplaçants très portés sur le « scoring », Jamal Crawford et Nate Robinson. Ce dernier, rookie tout juste drafté à la 21e position, ne s’est pas encore beaucoup fait remarquer jusqu’ici.
Il va pourtant jouer un rôle clé dans cette rencontre, après que C-Webb a envoyé les deux équipes en prolongation sur une claquette. Les locaux prennent les commandes dans cette période supplémentaire mais à huit secondes de la fin, « AI » envoie un tir primé en transition pour égaliser.
Un shoot arc-en-ciel
Sans prendre de temps-mort, Stephon Marbury remonte alors le cuir, fixe et trouve son rookie dans le corner. Celui-ci, pas particulièrement adroit dans ce match (17 points à 7/19 aux tirs) balance devant Allen Iverson un shoot arc-en-ciel qui fait splash et se lever tous les fans new-yorkais.
Le lutin de 1m75 tient son premier fait d’armes dans la grande ligue. « Je savais juste que si j’arrivais à monter assez haut, j’aurais une bonne chance de le rentrer », lâche le héros de la soirée sur la courbe de son tir victorieux. Avant d’ajouter, en parlant de Larry Brown : « Il m’a dit que ce serait dans les highlights de Sportscenter ce soir. C’est super mais j’essaie d’apprendre à jouer dur à mon poste, connaître mon rôle dans l’équipe qui est d’être une peste en défense et de devenir un bon joueur. »
« Il a un énorme potentiel, c’est un meneur costaud et il a meilleur coach du monde à ses côtés », salue de son côté Allen Iverson. Cette saison avec les Knicks va pourtant tourner au cauchemar pour son ancien coach, qui signera l’un de ses pires exercices en carrière avec 23 petites victoires. Les Sixers de Maurice Cheeks ne seront pas beaucoup plus heureux puisqu’ils vont manquer les playoffs.
Quant à Nate Robinson, il va construire sa réputation d’energizer de banc à peu près partout où il passera dans sa carrière (Warriors, Bulls, Nuggets…).