Véritable superstar des années 2000, Gilbert Arenas fête (seulement) ses 42 ans aujourd’hui. Retraité des parquets NBA depuis plus de dix ans, « l’Agent Zero » a connu une période de domination aussi fugace qu’intense, entre blessures et coups de sang. Il n’empêche que la carrière de ce formidable pyromane regorge d’anecdotes plus savoureuses les unes que les autres.
À l’image de celle se référant sa signature à Washington, qui relèverait presque de la légende urbaine.
Nous sommes alors à l’été 2003. Tout juste élu « Most Improved Player » avec les Warriors, alors qu’il n’était pourtant qu’un « sophomore » (comme Kevin Johnson en 1989 et Monta Ellis en 2007), Gilbert Arenas a la possibilité de signer où bon lui semble, compte tenu de son statut de 31e choix de la Draft 2001.
Forcément, au sortir d’un exercice 2002/03 où il a tourné à 18.3 points, 4.7 rebonds, 6.3 passes et 1.5 interception de moyenne, à 43% aux tirs, 35% à 3-points et 79% aux lancers-francs, les prétendants ne manquent pas et, en plus des Warriors, ils sont deux à retenir l’attention du meneur : les Clippers et les Wizards. Soit des équipes qui sortent d’une saison terne et franchement pas réputées historiquement pour leur réussite collective.
Nerveux, Gilbert Arenas peinait à trouver le sommeil les jours précédant la signature de son premier gros contrat. Qu’il ne parapherait quoi qu’il arrive pas avec Golden State, puisque la franchise de la Baie a rapidement été écartée par le joueur, en raison d’une offre pas à la hauteur de ses attentes et de négociations houleuses.
Ne restait ainsi plus que les propositions de Los Angeles et Washington sur la table.
Dix lancers pour une destination
Présent en Californie, chez son agent, après avoir passé la nuit à jouer à la console, le coeur de « l’Agent Zero » balance. Cheveux en bataille et barbe hirsute, il ne sait pas vers quelle équipe se tourner. Soudain, lui vient une idée : décider à « pile ou face » ! Pile pour les Wizards, face pour les Clippers. Et, au bout de dix lancers, sa décision serait prise… mais pas de la manière imaginée.
Car, sur ces dix lancers, la pièce est tombée huit fois du côté face et seulement deux fois du côté pile. Sauf que Gilbert Arenas a préféré arrêter son choix sur Washington (pile), plutôt que sur Los Angeles (face) !
« Je vais toujours à contre-courant des pronostics et des probabilités. Donc, quand les Clippers sont tombés huit fois, je me suis dit que j’irais dans le sens inverse, à l’encontre [de ces résultats] », se justifiait-il à l’époque, décrochant un bail de 64 millions de dollars sur six ans, dans la capitale américaine. Et, ce, malgré ses démêlés avec la justice de San Francisco, pour (déjà) des histoires d’armes à feu.
Une anecdote qui colle en tout cas parfaitement à l’idée que l’on se fait de Gilbert Arenas, qui deviendrait trois fois All-Star sous les couleurs des Wizards. Fantasque personnage des années 2000, jamais à court d’efforts pour progresser, et encore moins de déclarations tapageuses, il aura brillamment su prendre le relais de Michael Jordan à Washington, pour finalement ramener la franchise en playoffs, deux ans après son arrivée.