Le double exploit de DeMar DeRozan en l’espace de 24 heures est une grande première dans l’histoire de la NBA. Jusque-là, un seul joueur avait réussi à enchaîner deux « buzzer beaters » sur deux matchs consécutifs.
Il s’agit d’un autre expert en « clutchitude » : Larry Bird, qui avait réussi cet exploit les 27 et 29 janvier 1985, lorsque la légende des Celtics était au sommet de son art.
Clyde Drexler y a cru…
Son buzzer beater inscrit le 27 janvier 1985 restera l’un des plus beaux de sa carrière, à l’issue d’un match face à Portland où « Larry Legend » était monté en température pour mieux terminer en apothéose.
Comme DeMar DeRozan, Larry Bird avait fait l’étalage de sa science du tir à mi-distance en début de partie en plus de défendre par séquences sur l’un des joueurs majeurs des Blazers, un certain Mychal Thompson, le père de Klay. Favoris à domicile, les Celtics avaient dû s’arracher pour rester dans le coup, et donc arracher la décision.
Le sophomore Clyde Drexler avait terminé la partie en trombe, se retrouvant à deux doigts de crucifier le Garden avec un 2+1 à 17 secondes de la fin et un turnaround jumpshot à mi-distance à trois secondes du buzzer ! Boston s’était alors retrouvé dans l’embarras, mené 127-126, avec une première remise en jeu renvoyée en touche par Jerome Kersey.
Dennis Johnson s’en était alors remis à Larry Bird qu’il avait trouvé dans le corner. Et comme DeMar DeRozan, l’ailier des Celtics était parvenu à se créer un tir en se tournant vers sa droite après une feinte, le tout devant deux joueurs adverses et en l’espace de deux secondes ! Un panier exceptionnel qui avait mis le Garden en ébullition.
« C’était tout simplement un tir impossible. Quand on le regardait, il était derrière le panneau. Il n’avait aucune chance d’atteindre le cercle et encore moins d’y entrer ! », s’était remémoré Mike Gorman, le commentateur de l’époque.
Dans l’euphorie ambiante, son coéquipier Quinn Snyder se serait alors rapproché du héros du soir, 48 points au compteur, en s’exclamant « Larry, comment fais-tu pour réussir tous ces tirs ? ». « Je fais ça tout le temps », aurait répondu la légende avant de rentrer calmement vers le vestiaire, presque comme si de rien n’était.
Journaliste du Boston Globe, Dan Shaughnessy avait alors décrit une ambiance unique, « tout simplement merveilleuse, comme si les Celtics avaient remporté le titre à la fin du mois de janvier ».
Le cauchemar d’Isiah Thomas
Mais ce n’est pas tout. Larry Bird avait donc remis le couvert deux jours plus tard, et pas n’importe où, sur le parquet des Pistons d’Isiah Thomas. Ce dernier avait tout tenté pour se payer les Celtics, alignant 33 points et 19 passes décisives.
Mais là encore, le numéro 33, auteur de 32 points et 10 rebonds, avait eu le dernier mot. Avec quatre secondes au compteur, il avait cette fois hérité d’une passe de Dennis Johnson dans le corner pour se faufiler ligne de fond et placer un floater victorieux (130-131). Un final qui avait sans doute contribué à nourrir la rancœur d’Isiah Thomas envers Larry Bird, qui sera son bourreau lors des playoffs 1985, puis en 1987.
Le panier est à retrouver à la 8e place du Top 10 de ses « game winners » en carrière.