« J’étais un scoreur, un scoreur de luxe. J’ai aussi essayé de prendre chaque rebond et de contrer tout ce qui arrivait près du cercle. Je faisais de mon mieux pour être un joueur complet ».
La liste des 76 meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA est l’occasion de se replonger dans les annales les plus glorieuses de la ligue, qui a récemment mis à l’honneur Bob McAdoo, spécialiste du tir du haut de ses 2m06.
Double champion NBA en treize ans de carrière (1972-1985), Bob McAdoo a ensuite poursuivi sa carrière en Europe, en Italie plus précisément, avant de devenir un pilier du staff du Heat pendant près de vingt ans. Partout où il est passé, l’intérieur s’est distingué par sa science du tir et la qualité de sa mécanique, qu’il a ensuite transmise aux intérieurs des générations qui ont suivi.
« Bill Russell disait à l’époque que j’étais le meilleur shooteur qu’il avait eu l’occasion de voir dans sa vie. Un tel compliment venant de ça part, ça signifie beaucoup », a-t-il glissé dans un entretien pour NBA.com.
« À chaque fois que tu sautes pour tirer, on pensait que le ballon allait rentrer »
Parmi les joueurs actuels, celui dans lequel il se reconnaît le plus n’est autre que Kevin Durant. Par sa morphologie de joueur grand et fin et sa palette d’attaquant, similaire à celle d’un arrière, comme on pouvait le dire de Bob McAdoo à son époque.
« Je dirais Kevin Durant sans hésiter. Personne ne peut perturber sa façon de shooter. À chaque fois qu’il s’élève pour prendre un tir, tu imagines que ça va rentrer, comme ça peut être le cas de Stephen Curry et Klay Thompson. C’est le genre de choses qu’on disait de moi. « À chaque fois que tu sautes pour tirer, on pensait que le ballon allait rentrer ». J’ai été le premier « jump shooteur » à remporter le titre de meilleur marqueur. J’ai toujours la plaque à la maison. Je l’ai gagné en prenant des tirs en suspension».
La palette de Kevin Durant est peut-être plus large que celle de Bob McAdoo, mais globalement, l’intérieur a tenu à rappeler que la condition des joueurs NBA à son époque n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui, où les joueurs ont plus de temps pour progresser et se reposer, ce qui s’en ressent sur le terrain.
« Maintenant, les équipes ont leurs jets privés, elles peuvent quitter une ville juste après le match. Nous, on devait se lever à 4 ou 5 heures du matin pour prendre un vol commercial. On devait s’occuper de nos maillots, de nos chaussures. Aujourd’hui, les joueurs n’ont plus à se préoccuper de rien. Tout ce qu’ils ont à apporter, c’est leur jeu », a-t-il rappelé.
« Je vois tous ces grands qui se mettent à tirer, et je me dis : ‘Hmm, ça renforce ce que je faisais dans les années 70’. »
Il n’en fallait pas plus pour relancer l’éternel débat des comparaisons entre générations, Bob McAdoo estimant qu’il aurait cartonné dans la NBA moderne.
« Je pense que mon jeu aurait été parfait pour la NBA d’aujourd’hui. J’ai entendu pas mal de gens dire que parmi les anciennes gloires, le profil de Bob McAdoo aurait été celui qui se serait le mieux adapté, parce qu’il faisait ce que Kevin Durant fait aujourd’hui. Je vois les gars jouer aujourd’hui et penser que ce qu’ils font est phénoménal, et ça l’est. Mais ils doivent réaliser ce qui a été fait avant eux. Je vois Luka Doncic, je vois Kevin Durant, j’ai vu Dirk Nowitzki… Je vois tous ces grands qui se mettent à tirer, et je me dis : ‘Hmm, ça renforce ce que je faisais dans les années 70’. »
Un aperçu des qualités d’attaquant de Bob McAdoo à retrouver ici
Sur ce match où il scora 50 points avec les Buffalo Braves lors des playoffs en 1975, on se rend peut-être mieux compte de ce dont il était capable.