Auteur de playoffs somptueux pour porter les Clippers, sans Kawhi Leonard, jusqu’en finale de conférence à l’Ouest, Paul George a savouré une douce revanche. Par rapport aux critiques, mais par rapport à lui-même.
Cette saison, il pousse son raisonnement encore plus loin.
« J’autorisais trop les bruits extérieurs à affecter mon jeu sur le terrain »
Auteur d’un match à 37 points, 16 rebonds et 5 passes, puis 28 points, 9 rebonds et 7 passes pour finir le Jazz aux matchs 5 et 6 de la demi-finale de conférence, Paul George a en quelque sorte lavé son honneur, écorché depuis ses performances beaucoup moins glorieuses dans la « bulle » et les critiques qui avaient suivi.
« J’avais ce pressentiment que ça allait être la fin pour Kawhi, au moins pour les deux matchs suivants. Je me suis dit : ‘OK, je connais Kawhi, il va revenir et il nous donnera tout ce qu’il a’. Mais il fallait que je nous amène à [la qualification]. C’était mon état d’esprit. »
En fait, Kawhi Leonard ne reviendra jamais et les Clippers vont échouer à une marche des Finales. Une expérience douce-amère qui a tout de même permis à Paul George de passer un cap. À 31 ans, et après deux saisons particulières pour son retour chez lui à Los Angeles, Paul George a décidé de tendre son majeur aux critiques.
« Les choses qui ne vont pas, je m’en occupe. Et il y avait une chose qui me dérangeait, c’est que j’autorisais trop les bruits extérieurs à affecter mon jeu sur le terrain », avoue Paul George. « J’avais été plutôt bon pour ça dans ma carrière jusqu’à ce moment-là et c’est là que la page s’est tournée. J’ai passé un cap et maintenant, je me fiche de ce que les autres peuvent dire. 90% des gens qui me critiquent ne peuvent pas faire ce que je fais. C’est juste amusant de voir que quelqu’un peut te critiquer, peu importe sa profession, et les gens vont le suivre là-dedans. »
« Je n’en ai plus rien à foutre »
Fort de son vécu lors des derniers playoffs (« Ça lui a prouvé qu’il pouvait vraiment mener cette équipe sans Kawhi », souffle ainsi Nicolas Batum), Paul George ne veut plus se prendre la tête avec les critiques. Ayant un peu donné le bâton pour se faire battre en se donnant à lui-même ce fameux sobriquet de « Playoffs P », il est passé à une nouvelle étape. Celle où il ne veut rendre de compte à personne, sauf à lui-même…
« C’est simplement mon approche, je n’en ai plus rien à foutre. Je m’en contrefiche. C’est comme ça que j’arrive sur le parquet maintenant. Je n’ai pas besoin d’être légitimé. Je suis mon pire critique et c’est la seule chose qui compte, la seule chose qui compte pour moi. »
Si on remonte un peu plus loin dans son passé, Paul George avait déjà connu un autre moment-clé dans sa carrière, lors de la finale de conférence Est face au Heat en 2013.
Alors opposé au « Big Three » du Heat, Paul George et ses Pacers avaient livré un combat épique. Après le premier match de la série, Brian Shaw l’avait pris à part pour lui dire de ne pas avoir peur du contact. Après plusieurs layups manqués, ou contrés, l’assistant coach a demandé à la jeune star des Pacers de finir fort au cercle.
« Il a pris l’intervalle au match suivant et a dunké sur [Chris Andersen] et pour moi, c’était son moment d’avènement. Après ce dunk, Miami a dû appeler un temps mort et LeBron lui a même donné une petite tape au passage. Je pense que c’est à ce moment-là qu’il a compris qu’il pouvait aussi jouer à ce niveau [superstar]. »
« Je n’ai pas besoin de votre validation »
Coupé dans son élan par son atroce blessure à la jambe alors qu’il était en stage avec le Team USA à l’été 2014, Paul George a ensuite connu des fortunes diverses, devant retrouver son niveau dans l’Indiana avant de ne pas forcément avoir l’impact attendu en playoffs du côté d’Oklahoma City par la suite.
« Pendant la majorité de ma carrière, je me suis fait critiquer pour plein de raisons différentes, quand on a perdu ou que je ne jouais pas assez bien. J’ai assumé ces critiques et j’étais même celui qui écoutait ce que les gens avaient à dire. Mais il est arrivé un moment, surtout en sortant de la « bulle », où je n’en pouvais plus. Je n’ai pas besoin de votre validation. Je joue à fond, je travaille dur. Parfois, les résultats ne sont pas à la hauteur. Mais tout le monde ne peut pas être champion, ou être ceci ou cela. Si je joue aussi dur que je peux, que je suis un bon coéquipier, c’est tout ce qui compte au basket. Tout le reste n’a aucune espèce d’importance pour moi. »
Non, l’ailier star des Clippers n’a plus rien à craindre. Il a trouvé sa paix intérieure.
« Peu importe comment cette saison va se jouer, je suis en paix », conclut Paul George. « Je vais attaquer tous mes matchs et jouer aussi dur que je peux, comme je l’ai toujours fait. Ce n’est plus un problème pour moi. Je sais ce que je peux apporter mais c’est aussi une opportunité incroyable d’aider ces jeunes gars. »
Paul George | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2010-11 | IND | 61 | 21 | 45.3 | 29.7 | 76.2 | 0.6 | 3.1 | 3.7 | 1.1 | 2.1 | 1.0 | 1.1 | 0.4 | 7.8 |
2011-12 | IND | 66 | 30 | 44.0 | 38.5 | 80.2 | 0.8 | 4.8 | 5.6 | 2.4 | 2.9 | 1.6 | 1.8 | 0.6 | 12.1 |
2012-13 ☆ | IND | 79 | 38 | 41.9 | 36.2 | 80.7 | 1.1 | 6.5 | 7.6 | 4.1 | 2.9 | 1.8 | 2.9 | 0.6 | 17.4 |
2013-14 ☆ | IND | 80 | 36 | 42.4 | 36.4 | 86.4 | 0.8 | 6.0 | 6.8 | 3.5 | 2.5 | 1.9 | 2.8 | 0.3 | 21.7 |
2014-15 | IND | 6 | 15 | 36.7 | 40.9 | 72.7 | 0.7 | 3.0 | 3.7 | 1.0 | 1.8 | 0.8 | 2.0 | 0.2 | 8.8 |
2015-16 ☆ | IND | 81 | 35 | 41.8 | 37.2 | 86.0 | 1.0 | 6.0 | 7.0 | 4.1 | 2.8 | 1.9 | 3.3 | 0.4 | 23.1 |
2016-17 ☆ | IND | 75 | 36 | 46.2 | 39.4 | 89.8 | 0.8 | 5.8 | 6.6 | 3.3 | 2.7 | 1.6 | 2.9 | 0.4 | 23.7 |
2017-18 ☆ | OKC | 79 | 37 | 43.0 | 40.1 | 82.2 | 0.9 | 4.7 | 5.7 | 3.3 | 2.9 | 2.0 | 2.7 | 0.5 | 21.9 |
2018-19 ☆ | OKC | 77 | 37 | 43.8 | 38.6 | 83.9 | 1.4 | 6.8 | 8.2 | 4.1 | 2.8 | 2.2 | 2.7 | 0.4 | 28.0 |
2019-20 | LAC | 48 | 30 | 43.9 | 41.2 | 87.6 | 0.5 | 5.2 | 5.7 | 3.9 | 2.4 | 1.4 | 2.6 | 0.4 | 21.5 |
2020-21 ☆ | LAC | 54 | 34 | 46.7 | 41.1 | 86.8 | 0.8 | 5.8 | 6.6 | 5.2 | 2.4 | 1.1 | 3.3 | 0.4 | 23.3 |
2021-22 | LAC | 31 | 35 | 42.1 | 35.4 | 85.8 | 0.4 | 6.5 | 6.9 | 5.7 | 2.4 | 2.2 | 4.1 | 0.4 | 24.3 |
2022-23 ☆ | LAC | 56 | 35 | 45.7 | 37.1 | 87.1 | 0.8 | 5.3 | 6.1 | 5.1 | 2.8 | 1.5 | 3.1 | 0.4 | 23.8 |
2023-24 ☆ | LAC | 74 | 34 | 47.1 | 41.3 | 90.7 | 0.5 | 4.7 | 5.2 | 3.5 | 2.7 | 1.5 | 2.1 | 0.5 | 22.6 |
2024-25 | PHL | 41 | 33 | 43.0 | 35.8 | 81.4 | 0.6 | 4.8 | 5.3 | 4.3 | 2.5 | 1.8 | 2.6 | 0.5 | 16.2 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.