Corey Brewer raconte sa première année dans le coaching

Toujours sur le circuit en février 2019 avec deux contrats de dix jours chez les Kings, alors dans sa 13e saison, Corey Brewer ne voulait pas forcément encore raccrocher ses baskets. Mais un coup de téléphone des Pelicans lui a un peu mis le pied à l’étrier.

Corey Brewer, l’infatigable lévrier des parquets qui a remporté deux titres universitaires, en « back to back » avec Joakim Noah et les Gators de Florida, le chanceux qui est tombé à pic, débarqué en cours de saison chez les Mavericks pour le titre NBA en 2011, allait bel et bien s’arrêter de courir dans tous les sens sur le parquet.

« C’était une opportunité que je ne pouvais pas manquer »

« Je n’étais pas tout à fait prêt à arrêter ma carrière, mais j’ai eu l’opportunité de rejoindre le staff de Stan Van Gundy en tant que coach dédié au développement des joueurs chez les Pelicans lors de la dernière intersaison. C’était une opportunité que je ne pouvais pas manquer », affirme-t-il sur Basketball News. « J’ai beaucoup appris durant cette première saison. Je me sens chanceux d’apprendre de Stan qui est un maître des détails. J’ai joué treize saisons dans la Ligue et j’ai connu d’excellents coachs, Kevin McHale, George Karl, Rick Adelman, Mike D’Antoni parmi d’autres. J’ai beaucoup appris auprès d’eux et je continue avec Stan. »

Grand voyageur de la Ligue, avec pas moins de huit franchises en carrière, Corey Brewer a profité de nombreuses influences positives durant sa longue carrière. En fin de compte, cela a beaucoup joué en sa faveur car, tout récent retraité, il a pour le coup côtoyé certains de ses joueurs actuels en Louisiane.

« À La Nouvelle-Orléans, on a un groupe de jeunes joueurs très talentueux. Même si ce n’est que ma première saison dans le coaching, je sais bien que cette saison n’était pas comme les autres. En tant que joueur, les entraînements sont les moments pour travailler avec les coachs et apprendre les tendances de tes coéquipiers, mais cette saison, les temps d’entraînement ont été très limités. Mais comme j’ai joué avec certains de nos joueurs, ça me donnait un avantage. J’ai joué avec Brandon Ingram, Lonzo Ball et Josh Hart à Los Angeles et Steven Adams à Oklahoma City. Il y avait déjà une relation de confiance et de familiarité et ça a clairement aidé. »

Entraîneur attitré au travail de développement, Corey Brewer a donc travaillé en relation étroite avec les jeunes pousses, nombreuses à la Nouvelle Orléans. En premier lieu, il y a forcément Zion Williamson, le prodige de Caroline du Sud passé par Duke et déjà All-Star. Cette saison, il a affolé les compteurs à plusieurs reprises, poursuivant sa progression fulgurante, à 27 points, 7 rebonds et 4 passes de moyenne pour sa deuxième campagne seulement.

« Zion fait vraiment le boulot. Il a véritablement beaucoup bossé sur son tir et il a été très consciencieux. Il y va franchement. Il est déjà très bon dans l’attaque du cercle donc pour lui, la prochaine étape, c’est d’ajouter le jeu à mi-distance et de continuer à développer son tir à 3-points. S’il arrive à devenir régulier, ça va ouvrir énormément de choses. Il sera inarrêtable. Ce qui est incroyable avec lui, c’est que malgré toute l’attention médiatique autour de lui depuis un si jeune âge, il est encore aussi humble. Il veut vraiment devenir un grand joueur et il est prêt à faire le travail pour. Il est unique. »

« Il n’a pas obtenu autant d’attention que d’autres joueurs, mais il va y arriver, faites-moi confiance ! »

À ses côtés, Brandon Ingram (24 points, 5 rebonds, 5 passes) a également réussi une belle année, mais un peu en-deçà de son précédent exercice, qui lui avait permis d’être précisément All-Star pour la première fois de sa carrière. Plus ciblé par ses adversaires, il a en quelque sorte été la victime de son propre succès, mais il a plutôt bien passé le cap. Reste, pour Brandon Ingram, comme pour Zion Williamson, à apprendre à faire gagner leur équipe.

« Brandon s’améliore à chaque match. Il n’a que 23 ans et son niveau de concentration pour un jeune joueur est déjà incroyable. Avec Zion, ils peuvent vraiment faire de la Nouvelle Orléans une équipe qui compte sur les années à venir. Brandon va être un des meilleurs joueurs pendant un long, long moment. On a travaillé sur ses prises de décisions, ses prises de position et les parades à la défense adverse. Il n’est plus un secret maintenant ! Il doit s’adapter et mieux lire les situations pour réagir vite. Lui et Zion nous donnent un duo de jeunes All-Stars. »

Derrière eux, les Pels regorgent de joueurs dont le potentiel n’est pas encore atteint, avec Lonzo Ball et son tir en gros progrès, Jaxson Hayes et ses qualités athlétiques à canaliser, tout comme Kira Lewis le meneur rookie, et véritable dragster. Pour Corey Brewer cependant, un autre joueur mérite de s’y intéresser…

« Nickeil [Alexander-Walker] va être un arrière qui sera un gros scoreur dans cette ligue à l’avenir. Il n’a pas obtenu autant d’attention que d’autres joueurs, mais il va y arriver, faites-moi confiance ! Il a beaucoup de qualités dans son jeu, et même s’il tâtonne encore pour trouver ses forces, il va être très dangereux. Il est déjà très bon à mi-distance et s’il arrive à améliorer ses finitions près du cercle, il sera difficile à arrêter. »

Heureux d’être à nouveau un « rookie » en NBA, Corey Brewer n’aura malheureusement pas encore retrouvé les délices des playoffs avec les Pelicans. Mais, en prenant les choses jour après jour, par paliers de « ok » à « bien » jusqu’à « excellent » ainsi qu’il décrit sa méthode, le débutant du coaching compte bien y arriver à l’avenir avec Zion Williamson, Brandon Ingram et toute cette jeunesse aux dents longues dans le bayou…