Le boycott des Bucks pendant les playoffs, suite à l’incident autour de Jacob Blake, cet homme noir gravement blessé par un policier, avait mis en péril la fin de saison entamée dans la « bulle » de Disney World.
Les joueurs, déjà mobilisés depuis la mort de George Floyd, allaient-ils frapper un grand coup et ne pas reprendre la compétition ? Ces mêmes joueurs étaient extrêmement divisés sur cette question et un acteur important est alors intervenu dans les débats : Barack Obama. L’ancien président des Etats-Unis a été contacté par Chris Paul et LeBron James, qui lui ont demandé conseil. Fallait-il ou non arrêter la saison ?
« Je crois qu’il n’était pas loin de minuit quand Paul et LeBron m’ont appelé », se souvient Barack Obama, dans l’émission The Shop. « Carmelo Anthony et Russell Westbrook, il me semble, étaient là aussi. La protestation est utile car elle sensibilise, mais vu les pouvoirs que les joueurs NBA possèdent, je trouvais qu’il fallait utiliser cette plateforme pour aller plus loin. Car malheureusement, ce n’est pas ponctuel [ce genre d’incident]. C’est régulier, encore et toujours. Donc, j’ai proposé aux joueurs d’essayer de mettre des choses en place pour qu’ils puissent rendre ces événements le moins probable possible. »
« Quand c’est le chaos, que les gens ne savent plus quoi faire ni comment gérer la situation, la meilleure chose à faire c’est d’avoir quelqu’un à qui parler, qui peut aider et possède ce leadership »
Visiblement, l’argument de Barack Obama a fait mouche auprès de LeBron James.
« Il y a eu un moment où on était prêt à tout quitter. Les Lakers et moi-même, on était prêt à partir », affirme le MVP des Finals 2020. « On essayait de choisir entre partir et rester. Quel était notre plan ? Nos futures actions ? Je suis chanceux d’avoir un ami, le 44e président des États-Unis, qui m’a permis, avec Chris Paul, de lui parler au téléphone et d’obtenir ses conseils. Quand c’est le chaos, que les gens ne savent plus quoi faire ni comment gérer la situation, la meilleure chose à faire c’est d’avoir quelqu’un à qui parler, qui peut aider et possède ce leadership. »
La suite est connue : le boycott ne durera que quelques jours et la saison se terminera sans autres embûches.
Mais l’histoire de la NBA retiendra, dans cette saison si spéciale, qu’un ancien président des États-Unis a eu son mot à dire pour sauver une situation de crise.
« Après, je l’ai fait pour des raisons égoïstes aussi. J’ai dit à ces joueurs : vous avez besoin d’une structure permanente pour ne pas m’appeler à minuit », s’amuse Barack Obama. « Ces jeunes sont debout jusqu’à 3h du matin de toute façon. Mais un jour, ils vont voir, même LeBron James, qu’à 59 ans, on n’a plus l’esprit aussi clair à minuit. Donc il faut essayer d’avoir un peu plus d’organisation, pour planifier certaines choses. »