Après la catastrophe des Jeux olympiques de 2004, Team USA a opéré des changements profonds pour reconstruire une « culture » de la gagne, et ne plus simplement compter sur le talent de ses stars pour remporter l’or.
Jerry Colangelo, Mike Krzyzewski et les autres personnages clés de la sélection américaine ont plusieurs fois expliqué comment Kobe Bryant avait été essentiel pour remettre l’équipe américaine au sommet de l’échiquier mondial, et l’ancien sélectionneur US est revenu sur la façon dont le « Black Mamba » a opéré.
« Quand on a commencé à construire la culture de la sélection, Bryant, Chauncey Billups et Jason Kidd ont été ajoutés à l’équipe », explique l’entraîneur de Duke dans l’émission de JJ Redick. « On se préparait pour Pékin, je suis avec mon staff à Las Vegas et tout d’un coup j’entends qu’on frappe à la porte. Avec deux jours d’avance, c’était Kobe. Il m’a dit : ‘Je veux défendre le meilleur extérieur adverse de chaque équipe qu’on joue’. C’est le meilleur scoreur de NBA en titre, le meilleur joueur de la ligue à ce moment-là (en 2008, le joueur des Lakers est meilleur marqueur et MVP de la ligue) mais il savait qu’il devait s’adapter un peu et être un leader. »
Et Kobe Bryant a donné le ton lors du premier entraînement collectif.
« Le premier entraînement, il ne prend pas un tir », continue Mike Krzyzewski. « Donc je l’appelle après coup et je lui dis : ‘Je t’ai vu détruire des équipes offensivement. Tu vas finir par prendre ces foutus tirs ?’ Il m’a dit que c’était bien la première fois qu’un coach lui demandait de shooter. »
L’arrière des Lakers était également motivé par un défi spécial, qui s’appelait Manu Ginobili. Champion olympique en titre avec l’Argentine, le joueur des Spurs allait forcément se dresser sur la route de Team USA.
« Il avait cette vision des moments clés. Il savait que pour qu’on gagne la médaille d’or, il fallait qu’on batte l’Argentine, et il voulait défendre sur Ginobili. Croyez-moi, il avait déjà calculé tout ça. Il ne voulait pas simplement donner l’exemple pour l’équipe. Donc on joue l’Argentine en demi-finale, on mène de 20 points, Ginobili se blesse et là ils reviennent à -6 parce que Kobe n’est plus intéressé. Il était comme ça », conclut Coach K.
Le technicien réécrit tout de même l’histoire car Manu Ginobili s’est blessé en tout début de match, alors que Team USA ne menait que 14-4. Et si l’écart est monté à +21 (34-13) avant de tomber à +6 (46-40) dans le deuxième quart-temps, la motivation défensive de Kobe Bryant sur le leader argentin n’est certainement pas le premier facteur.
An amazing Kobe story from Coach K @jj_redick @talter pic.twitter.com/4YxwZGn2sS
— TheOldMan&TheThree (@OldManAndThree) October 15, 2020