« Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier ». Alors que le mouvement de lutte pour l’égalité ethnique et contre le racisme systémique aux États-Unis se faisait moins audible ces dernières semaines, les vidéos de l’altercation entre Masai Ujiri et un shériff, lors du titre 2019, rappellent le problème.
Depuis cet incident entre Masai Ujiri et Alan Strickland, qui a gâché sa célébration du titre de champion NBA des Raptors, le président de la franchise canadienne était ainsi accusé d’être l’agresseur, le shériff assurant qu’il lui avait causé de gros séquelles physiques et psychologiques, lui réclamant 75 000 dollars de dommages et intérêts.
Les nouvelles vidéos publiées ces derniers jours discréditent totalement sa version mais Masai Ujiri rappelle que c’est parce qu’il a de l’argent et de l’influence qu’il a pu faire éclater la vérité.
« Ce moment m’a rappelé que malgré tout mon travail et mes succès, il y a des gens, y compris ceux qui sont censés nous protéger, qui me verront toujours et seulement comme quelque chose d’indigne d’un engagement respectueux »
Après Nick Nurse, Fred VanVleet ou encore Norman Powell, ce dernier s’est exprimé hier à son tour, par écrit, sur les rebondissements de cette altercation.
« La vidéo démontre tristement à quel point j’ai été traité horriblement par un agent de la force publique l’année dernière alors que mon équipe, les Raptors de Toronto, qui a remporté son premier titre. C’était un moment d’accomplissement exaltant pour notre organisation, pour nos joueurs, pour notre ville, pour notre pays et pour moi personnellement, étant donné mon parcours professionnel de longue date en NBA. Pourtant, malheureusement, ce moment m’a rappelé que malgré tout mon travail et mes succès, il y a des gens, y compris ceux qui sont censés nous protéger, qui me verront toujours et seulement comme quelque chose d’indigne d’un dialogue respectueux. Et, il n’y a qu’une seule raison incontestable pour cela, parce que je suis noir ».
Avant de terminer sa déclaration en rappelant les noms de ceux qui ont connu un destin tragique suite à une rencontre similaire (« George Floyd, Breonna Taylor, Elijah McClain et les autres »), Masai Ujiri a insisté sur l’importance du combat qu’il reste à mener pour l’égalité entre les citoyens américains.
« Ce qui m’attriste le plus dans cette épreuve, c’est que la seule raison pour laquelle j’obtiens la justice que je mérite en ce moment, c’est mon succès. Parce que je suis le président d’une équipe NBA, j’ai eu accès à des ressources qui m’ont permis de réclamer et de lutter pour ma justice. Tant de mes frères et sœurs n’ont pas eu, n’ont pas et n’auront pas le même accès aux ressources qui ont assuré ma justice. Et c’est pourquoi Black Lives Matter ».
Fort de ces preuves accablantes, Masai Ujiri a d’ailleurs décidé de porter plainte contre Alan Strickland.