Coéquipier de Kobe Bryant de 2014 à 2016, aujourd’hui au Maccabi Tel Aviv, Tarik Black est revenu sur le dernier match en carrière du « Black Mamba », une sortie à la hauteur de sa légende avec 60 points inscrits et la victoire 101-96 face à Utah, le 13 avril 2016.
« L’Allen Fieldhouse (l’antre dans laquelle il a évolué à Kansas) était l’un des endroits les plus électriques où j’ai joué de ma vie. Mais tout le reste semble bien pâle en comparaison avec le soir du dernier match de Kobe. Je n’avais jamais ressenti un sentiment pareil ou fait partie d’un moment comme ça dans ma vie ».
« C’était de l’art, de la poésie en mouvement. Tout ce dernier match, c’était juste lui »
Tarik Black se rappelle être venu taquiner Kobe à son arrivée au Staples Center en compagnie de Julius Randle, Larry Nance Jr et Jordan Clarkson. « On lui a dit : « Tu vas prendre tous les shoots ce soir ». Il était du genre : « Non pas du tout, juste jouer au basket ». Et on lui disait : « Non OG, tu vas prendre tous les shoots, et si on prend un rebond offensif, le ballon te reviendra » ».
Et ce qui devait arriver, arriva. Après avoir débuté à 0/5 et alors que le Jazz menait encore de dix points à 2 minutes 37 de la fin, Kobe Bryant est passé en mode « Black Mamba » pour coller 23 points dans le dernier quart-temps dont 17 de suite dans les six dernières minutes afin d’arracher une dernière victoire.
« C’était de l’art, de la poésie en mouvement. Tout ce dernier match, c’était juste lui. On a pu voir toute sa personnalité. Le Staples Center ? Je n’avais jamais entendu un truc pareil ».
Deux lancers qui résument toute une carrière
Il a ainsi fallu un dernier jumpshot puis deux lancers pour offrir trois longueurs d’avance aux Lakers dans les toutes dernières secondes. Sur les deux lancers, même si toute la salle a retenu son souffle, personne n’envisageait un seul instant que Kobe Bryant allait louper une de ses deux tentatives et finir avec un total 60 points.
« On peut dire qu’il était nerveux, » se rappelle Tarik Black. » Mais le truc que Kobe disait tout le temps, c’est qu’on ne peut pas se débarrasser de la nervosité, mais l’accepter et la combattre. C’est ce qu’il a fait. Et il est parti avec style. C’était sûr que ces lancers-francs allaient rentrer. Sa résistance mentale est sans égal ».
Après une ultime passe décisive, Kobe Bryant a quitté le parquet en héros sous une dernière ovation du public qui l’avait vu évoluer durant vingt ans. « Tu viens de partir comme doit le faire un joueur du Top 5 de tous les temps. Tu es parti comme il fallait », avait alors lâché l’intérieur à son coéquipier.
Aujourd’hui encore, Tarik Black est très ému à l’évocation de ces souvenirs et de sa relation avec Kobe Bryant.
Ce qui l’aide aujourd’hui à faire le deuil de son ancien coéquipier, c’est d’avoir pu lui dire à quel point il avait été précieux au cours de son expérience dans le monde du basket professionnel.
« J’ai eu l’occasion de le remercier pour tout ce qu’il m’a apporté dans ma vie. Et il n’arrêtait pas de dire : « Je suis fier de toi ». Alors ça m’a secoué quand j’ai appris sa mort, » a-t-il conclu sur KUSports.com. « C’est la chose la plus difficile à admettre, mais je n’aimais pas vraiment Kobe quand j’étais petit. Il semblait arrogant et prétentieux. Mais c’est une véritable preuve de son caractère qu’il ait pu changer l’opinion que j’avais de lui. Je l’aime maintenant. Et je l’apprécierai le reste de ma vie pour tout ce qu’il a fait pour moi. »