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Shawn Kemp à Kentucky, un rêve brisé par deux chaînes

Lycéen star dans l’Indiana, Shawn Kemp était la grosse recrue de l’été 1988 pour Kentucky. L’intérieur longiligne et explosif aurait pu être le leader d’un prétendant au titre NCAA avec les Wildcats. Mais ce rêve, pour le joueur et pour la fac, sera brisé avant même d’avoir commencé…

Avant de devenir une star chez les Sonics dans les années 1990, Shawn Kemp devait se faire un nom à Kentucky en NCAA. Mais le dunkeur fou ne portera jamais la tunique des Wildcats, la faute à une triste affaire de vol de bijoux.

Récit d’une incompréhension et d’une injustice désormais réparées.

Un passage éclair sur le campus

Il a débarqué sur le campus de Kentucky durant l’été 1988. Lycéen star dans l’Indiana, Shawn Kemp était LeBron James avant LeBron James en termes de potentiel et de hype. Simplement, à l’époque, la hype était peu ou prou confinée à l’espace de l’Etat. Mais preuve de l’impact de ce « Man Child » qui a fait briller son petit lycée de Concord quatre années durant, les Hoosiers de Bobby Knight voulaient en faire leur future star.

Malgré les avances d’Indiana, Shawn Kemp voulait jouer à Kentucky. Evoluer à la Rupp Arena et faire partie de cette jeune équipe qui monte à Lexington, en ajoutant un nouveau titre au riche palmarès des Wildcats, c’était le rêve de cette jeune pépite de la balle orange. Le plan était qu’il fasse une première saison redshirt pour se mettre au niveau académique…

Mais hélas, dès le premier semestre, Shawn Kemp est pris dans cette histoire de chaînes en or volées à son coéquipier Sean Sutton, le fils du coach pour ne rien arranger. « Je n’en ai jamais parlé. Par le passé, je disais que c’était un sujet que je ne voulais pas évoquer. Mais tout le monde doit savoir la vérité », explique aujourd’hui Sean Sutton dans The Athletic. « Je veux que les fans de Kentucky sachent que Shawn Kemp est un bon gars. Tout est tellement parti en vrille, c’est devenu toute une histoire et c’est vraiment, vraiment malheureux de voir comment ça s’est fini. Il était reparti avant même que l’un de nous comprenne ce qui s’était passé. Si je pouvais revenir 32 ans en arrière, je ferais probablement les choses différemment. Parce que pour moi, et je le sais mieux que quiconque, il n’a pas fait ça. »

« Je le sais mieux que quiconque, il n’a pas fait ça »

Accusé, Swhan Kemp quitte l’école dès novembre. Il s’inscrira au Trinity Valley Community College (où il ne jouera pas non plus) avant de se présenter à la Draft NBA en 1989, un « none-and-done » au potentiel immense mais alors complètement méconnu. Si ce n’est par cette sombre affaire, qui salit au passage sa réputation…

« Je regrette d’avoir rempli cette plainte », reprend Sean Sutton des années après. « Ça n’en valait pas la peine sachant comment ça a influencé sa vie et la publicité négative que ça lui a apporté, sans parler des dégâts pour la fac. En regardant en arrière, je ne l’aurais pas fait. Je pense que la personne qui a volé les bijoux a été malhonnête avec Shawn sur leur provenance et il a convaincu Shawn de les vendre pour lui. Mais connaissant Shawn, je ne crois pas qu’il a fait ça. C’était une situation atroce, mon père en était malade et tous les joueurs aussi. »

Renvoyé avec pertes et fracas, Shawn Kemp fait alors le cruel apprentissage de la réalité froide de ce monde ultra-concurrentiel, à 19 ans et des poussières. Alors que les médias s’emparent rapidement de cette histoire juteuse, le jeune homme natif d’Elkart est passé à la lessiveuse…

« Au début, tout le monde disait : ‘Shawn a fait ça’, mais dès que tu discutais un peu avec les gens, c’était plutôt clair. Non, non, non ! Shawn n’a rien volé du tout ! », martèle Reggie Hanson, alors sophomore. « C’était très dur pour tout le monde car on l’adorait. C’est un bon gars, avec une personnalité sympa, toujours avec le grand sourire et à faire rire les autres. Il allait être un super coéquipier, mais tout est arrivé si vite, et il était parti en un claquement de doigts. Comme une tornade et personne n’arrivait à y croire. Je ne sais même pas si quelqu’un a pu discuter avec lui ou lui dire au revoir. »

La pièce manquante

Attendu comme le Messie à Lexington, Shawn Kemp est donc reparti en paria, mais a-t-il vraiment réalisé le larcin dont il a été accusé, ou a-t-il simplement été trompé par le vrai voleur pour vendre les chaînes en or ? Personne ne le sait, mais l’affaire a gonflement tellement vite que le vérité n’était plus la priorité.

« On n’avait pas le choix », regrette encore aujourd’hui Jimmy Dykes, assistant coach à l’époque des faits. « Je savais que quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire. On savait qu’on avait un futur All-Star NBA, une machine à double-double, mais il faisait son paquetage. Et le gamin n’avait jamais été un problème. On n’avait pas eu le moindre souci avec lui. Je me souviens me dire : on va vraiment laisser partir ce gars-là ? »

Avec la consigne qui émane des plus hautes sphères, Jimmy Dykes était pieds et poings liés. Un véritable crève-coeur alors que le jeune Kemp s’était parfaitement intégré à l’équipe.

Rex Chapman se souvient ainsi de la visite du futur All-Star de Seattle à Lexington, c’était déjà dans la poche : « On est allé à quelques fêtes, on a regardé quelques filles, comme d’hab », rigole Rex Chapman. « Mais je n’ai pas eu besoin de lui vendre la fac. Je savais que Shawn voulait venir la minute où il est arrivé sur le campus. Il était impatient de pouvoir jouer avec nous et j’étais tout aussi enthousiaste. Je n’avais jamais vu un joueur comme lui : 2m08, capable de dribbler, de prendre les rebonds, de partir en coast-to-coast, de sauter comme s’il faisait 1m85, long et élancé, athlétique et agressif. Et sans peur ! Et sauvage aussi ! Sur et en dehors du terrain. »

« Il vient de dire quoi à Kenny, là ? »

Les Rex Chapman, Winston Bennett, Rob Lock, LeRon Ellis ou Reggie Hanson qui allaient tous jouer plus tard en NBA étaient pour le coup subjugués par le talent de leur nouvelle recrue. « Il a mis la cassette et Reggie et moi, on s’est regardé et on a halluciné », ajoute Rex Chapman. « Il ressemblait un peu à Zion Williamson, mais en fin. »

Pendant les matchs d’entraînement de l’été, les promesses du lycéen vedette de l’Indiana sont tenues. Et plus encore. Un duel face à Kenny Walker est ainsi resté dans les annales des Wildcats.

Alors âgé de 24 ans (six de plus que Shawn Kemp), Kenny Walker a été une des stars de Kentucky, élu All-American avec déjà 125 matchs NBA sous le coude et il gagnera bientôt le concours de dunks en 1989. Mais le « Sky Walker » est tombé sur un os ! « Shawn a dunké sur Kenny et l’a regardé droit en lui disant : « Prends ça ! » Ou un truc pire encore. Tout le monde était sur le cul ! », se remémore Sean Sutton. « Il vient de dire quoi à Kenny là ? Je ne crois pas que Shawn l’a fait en voulant lui manquer de respect. Mais il était dans le feu de l’action et de la compétition. Il était comme ça, il voulait détruire des gens. »

Alton Lister pourra aussi en attester quelques années plus tard, lors des playoffs 1992, la plus fameuse victime de Shawn Kemp avec ce coup de hache monumental. Mais pas rancunier, Kenny Walker goûtera à nouveau à l’humiliation de la main de Shwan Kemp quand le garçon décollera pour un dunk arrière à deux mains, au Garden, après un double pump pour justement éviter le contre.

« Je me suis demandé, mais pourquoi tu sautes contre ce gars ? », en sourit aujourd’hui Kenny Walker. « Hormis Michael Jordan, c’est le gars qui m’a probablement le mieux eu parmi tout ceux qui m’ont dunké dessus. C’était un homme parmi les enfants. La plupart des gars qui jouent contre des gars établis en NBA viendraient prendre la température, seraient un peu timides. Mais lui essayait de tout dunker sur tout le monde. J’avais généralement l’avantage dans ce domaine mais là, je me confrontais à un gars cinq centimètres plus grand et plus costaud. Aussi agressif que moi et même un peu plus méchant que moi. Jusqu’à ce que LeBron James arrive, je ne me souviens pas d’un gars qui sort du lycée qui soit aussi bien bâti physiquement avec autant de jump. »

Le plus gros « what if » de l’histoire de Kentucky

Privé de son expérience NCAA, Shawn Kemp s’en ira directement en NBA, atterrissant à Seattle à l’été 1989. Mais ses fugaces coéquipiers à Lexington ont eu bien du mal à tourner la page…

Certains disent même que c’est l’acte manqué le plus important de l’histoire de leur fac : « On aurait été la meilleure équipe de l’histoire de Kentucky », pense ainsi Rex Chapman. « Ou peut-être pas, mais c’est amusant comme expérience de pensée et personne ne peut prouver le contraire. »

Rien qu’avec sa présence physique et ses qualités athlétiques, Shawn Kemp aurait probablement été un sacré phénomène dans le jeu universitaire de la fin des années 1980. Pour les gars de Kentucky, il aurait même été la clé vers de nouveaux titres : « On savait qu’il était cette pièce », déclare Reggie Hanson, alors sophomore. « Son talent allait nous porter. Il suffisait de mettre les bons gars autour de lui et il allait nous porter au titre, c’était écrit. »

Cette version révisionniste de l’histoire est partagée à Lexington. Tous ceux qui ont été témoins des entraînements de ce fameux été 1988, quand Shawn Kemp voulait « arracher le cercle du panneau de bois » du vieux Alumni Gymnasium à chacun de ses dunks, vous diront que le futur Reignman était paré pour écrabouiller la concurrence en NCAA.

« Je sais que ce n’est pas lui qui m’a volé les chaînes »

« On était une machine offensive, avec beaucoup de passes, peu de ballons perdus, et tout le monde pouvait tirer à 3-points », rappelle John Pelphrey, alors freshman chez les Wildcats. « Mais le truc qui nous manquait, où on était carrément nul, c’était le rebond défensif et les contres. Shawn aurait complètement changé notre équipe avec ses qualités. On aurait très bien pu être aussi bon défensivement qu’offensivement avec lui. Il y avait des moments dans notre saison senior où on se faisait dominer sous les panneaux et je repensais à Shawn. Après son départ, et l’arrivée de Coach Pitino, on a eu plusieurs occasions de recruter un joueur qui aurait pu nous aider avec ça, mais ça n’a jamais pris ! Les anciens en discutaient souvent, si seulement on avait ces gars-là. Mais on avait Le gars. Il était là et vivait avec nous ! »

Et ce d’autant plus qu’à l’époque, les joueurs restaient généralement au moins deux, voire trois ou quatre années à la fac. Avec les Wildcats, et probablement Rex Chapman qui serait resté plus longtemps, Shawn Kemp aurait également pu faire monter sa cote et devenir un lottery pick en 1990, 1991 ou 1992.

Sélectionné en 17e choix par les Sonics sans avoir joué un seul match NCAA, après cette histoire qui a terni son image, imaginez si Kemp avait à l’inverse pu évoluer quelques saisons en double-double chez les Wildcats, avec pourquoi pas un (ou plus) titre NCAA…

Même sa carrière NBA en aurait été différente, sans les premières saisons nécessaires de balbutiement notamment.

Encore bien présent à Lexington malgré son passage éclair, le souvenir de Shawn Kemp hante encore les mémoires. Celle de Sean Sutton en particulier, qui veut plus que jamais laver son honneur. « Je lui dirais que je suis désolé pour tout ce qui s’est passé. Je lui dirais que je sais qu’il était un jeune gamin qui s’est laissé convaincre de faire ça, que je sais que ce n’est pas lui qui m’a volé les chaînes. Que je me sens mal par rapport à ce qu’il a dû endurer par la suite. Les gens remettaient en cause son caractère : est-ce qu’on peut faire confiance à un gars comme lui ? J’ai ressenti beaucoup de satisfaction à mesure qu’il a surmonté tout ça et a réussi à rencontrer un gros succès en NBA. Mais si je pouvais, je lui dirais que je suis désolé. »

Ses highlights en carrière : 

Ses highlights au lycée :

https://www.youtube.com/watch?v=j5NPANt_2Vo

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