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« Being Rex Chapman », le récit poignant d’une résurrection méritée

Prophète en son pays dans le Kentucky, Rex Chapman a réussi une belle petite carrière NBA de 12 saisons à plus de 14 points de moyenne. Mais c’est après que tout est parti en vrille…

À Lexington, on l’appelle « King Rex ».

Gamin du Kentucky s’il en est, né à Bowling Green et lycéen star à Owensboro, Rex Chapman n’aura joué que deux saisons avec les Wildcats, mais son nom est pour toujours lié à la fac du Kentucky où il a été élu deux fois dans la meilleure équipe de sa conférence, avec 18 points, 4 passes et 3 rebonds de moyenne.

Mais si Rex Chapman a récemment fait l’objet d’un court documentaire d’ESPN, c’est tout simplement pour narrer sa résurrection après une reconversion ratée et une vilaine addiction aux opioïdes…

Une superstar à Kentucky

Celui qu’on appelait le « Boy Wonder » était effectivement un joueur à part. Un joueur doté d’une vraie fluidité balle en main et aux qualités athlétiques certaines, qui n’avait pas peur d’attaquer la peinture.

Un basketteur blanc qui avait grandi et joué avec des Afro-Américains toute sa jeunesse. Sauf qu’il habite dans le Kentucky, un état du Sud marqué par l’esclavagisme et le racisme, même dans les années 1980. Ses relations avec des filles noires lui valent ainsi de retrouver sa voiture taguée après un match ou de se voir carrément intimer par la direction de l’université de limiter ses relations interraciales : « Ça m’a usé à force car c’était haineux. »

Avec son jeu flashy et son sourire de gendre idéal, Red Chapman était en fait submergé d’attention dès le lycée. Dean Smith, Mike Krzyzewski et les autres coachs des facs majeures affluaient en masse dans le Kentucky pour faire la cour au jeune arrière. Ses adversaires venaient même lui demander des autographes avant le match !

À la fac de Kentucky, Rex Chapman marche toujours sur l’eau. Il est le Messie partout où il passe. Si le freshman hausse alors les épaules et minimise sa popularité au micro de la télé locale, le futur drafté NBA en 1988 a précisément choisi de quitter le campus de Lexington au bout de deux saisons intenses pour se donner une bonne bouffée d’oxygène : « À l’époque, je voulais simplement jouer au basket. À Kentucky, il n’y avait pas de problème pour jouer. J’étais bon et j’ai adoré ! Mais c’est tout ce qui se passait hors-terrain qui me pesait. »

Sortir du bocal…

Sélectionné par les Hornets, Rex Chapman va finalement échanger un foyer de fous de basket pour un autre, avec Charlotte et la Caroline du Nord. « Je pensais que je m’étais échappé du bocal de Kentucky. Parce que quand tu quittes Kentucky, tu sais ce que sont les médias et cette approche directe. Certaines équipes NBA n’ont pas ça mais à Charlotte, c’était le cas. Je jouais au basket donc je m’en fichais un peu. Mais j’essayais quand même de m’en échapper. À l’époque, je pariais sur des chevaux. Je faisais ça tous les jours. Je tuais le temps comme ça. » Rookie à 17 points de moyenne, Rex Chapman sera élu dans le deuxième meilleur cinq des rookies en 1989, avec deux participations au concours de dunks en 1990 et 1991.

Plutôt fluet, il aimait pourtant se frotter aux intérieurs adverses. Le jeu physique ne lui faisait pas peur. Même si ce dernier n’a pas aidé à sa longévité dans la ligue…

« J’adorais poser des écrans dans le dos des intérieurs adverses », explique-t-il pour Yahoo!. « Je faisais ça tout le temps, j’adorais me faire écrabouiller par Shaq ou Chuck [Barkley]. Ils me hurlaient dessus : « C’est un putain de flop ! » Et c’en était un ! Mais c’était le jeu, ils avaient pris une faute. »

Echangé à Washington au beau milieu de sa quatrième campagne avec les Hornets, Rex Chapman passera plus de trois saisons dans la capitale fédérale, avec un record en carrière à 39 points notamment. Mais toujours pas de playoffs ! Surtout, il commence à connaître quelques pépins physiques.

« Rex était un grand compétiteur et je m’inquiétais toujours pour sa santé », se souvient Danny Ainge pour Sports Illustrated, son coach à Phoenix devenu un ami très proche. « Il posait beaucoup d’écrans sur les intérieurs et laisser les gars lui rentrer dedans. Mais c’était un joueur très intelligent, ça se voyait qu’il était fils d’entraîneur. S’il avait une idée pour un système, je l’écoutais attentivement. »

Après une année à South Beach avec le Heat (et une découverte rapide des playoffs face à Michael Jordan), Rex Chapman atterrit à Phoenix, sa dernière franchise NBA. « Je n’ai pas réussi à rester en bonne santé », soupire-t-il aujourd’hui. « J’avais de bonnes jambes pour sauter, mais j’avais des chevilles horribles pour la réception. Je n’étais pas aussi bon sur le fondamentaux qu’un John Stockton ou un Steve Nash. Donc, je jouais davantage sur l’aspect athlétique, dans les airs tout le temps, et je retombais souvent dans des situations vulnérables. »

Tombé « amoureux » des opioïdes

Bien que pas épargné par les blessures (entorses des chevilles, fracture du poignet et du dos, jambe droite cassée, doigts cassés), avec dix opérations dont sept sur ses trois dernières saisons professionnelles, Rex Chapman se tenait éloigné des antidouleurs : « Je voulais ressentir la blessure pour savoir quand je commençais à aller mieux », expliquait alors le joueur sur ESPN.

Mais pour une appendicite en urgence, les docteurs lui prescrivent de l’OxyContin. Un piège fatal.

« Après deux jours, j’étais amoureux. Je ne m’étais jamais aussi bien senti de ma vie. J’étais à l’aise avec les autres alors que j’avais toujours eu du mal à discuter. Pour la première fois de ma vie, je me sentais bien. Mais c’était un mensonge. Bientôt, j’étais arrivé à 50 comprimés par jour. Je vidais des bouteilles et des bouteilles que je cachais sous mon matelas. Je me réveillais et j’en prenais au lever. Ma femme ne le savait pas, mes enfants ne le savaient pas. Et ça a tout fait exploser. »

Après sa carrière, Rex Chapman a donné le change quelques années avec des jobs dans le « front office » des Suns et des Nuggets, ou un rôle de consultant télé pour l’Université Grand Canyon. Mais l’addiction a pris le dessus.

À l’automne 2014, Rex Chapman se fait arrêter près de sa maison de Scottsdale, en Arizona, après avoir volé plus de 9 000 dollars de marchandise dans un Apple Store. À ce jour, il maintient qu’il ne se souvient pas de ses larcins, étant alors en plein brouillard. « Je ne veux pas raconter quelque chose dont je ne me souviens pas. Je suis simplement aussi ouvert et honnête que possible. Je me souviens de très peu de choses, voire de presque rien. »

Après son premier séjour en cure de désintoxication, Rex Chapman a rechuté. Bêtement. Pour une opération bénigne, il reprend un antidouleur que le docteur lui propose. Rebelote !

« Il y a eu un paquet de jours où je me disais que ma vie n’allait plus jamais valoir quoi que ce soit… » Entre son addiction aux antidouleurs et son autre aux paris, Rex Chapman était coincé ! « Sa vie était en train de se défaire et c’est comme si Rex était accroc à l’addiction », renchérit Danny Ainge.

De vieilles rancoeurs transformées en rires

C’est la troisième tentative qui fut la bonne, dans un centre du Kentucky, à l’hôpital Brook de Louisville (dirigé par son ancien coéquipier, Paul Andrews), que Rex Chapman va se remettre sur pieds pour de bon.

« Je n’ai jamais vraiment bien dormi pendant ma carrière », se souvient aussi Rex Chapman. « A posteriori, je me dis que je souffrais de dépression et de problèmes mentaux que je ne comprenais pas. Mon régime alimentaire était pourri. Ça m’a usé. Je suis arrivé à 20 ans et j’étais le joueur le plus jeune à l’époque, et j’étais fini à 32 ans. »

Emporté loin du jeu qui l’a rendu célèbre à cause des antidouleurs, Rex Chapman a connu les affres de l’addiction. Mais il en est ressorti plus fort, avec l’aide de ses proches et d’un traitement psychologique qui lui a enfin ouvert les yeux sur des problèmes longtemps endormis, mais bien présents !

« Je me suis rendu compte que j’avais construit des murs dans ma vie et que je nourrissais de vieilles rancunes », reconnaît-il. « J’avais beaucoup d’animosité, qui remontait à mon enfance et adolescence, pour les gens qui me disaient que ce n’était pas bien de sortir avec des filles noires. Je faisais aussi le deuil de ma carrière de joueur. J’ai eu une bonne carrière mais j’avais le sentiment de pouvoir faire mieux. Ce n’était pas faute de ne pas avoir essayé, mais je n’arrivais pas à rester en bonne santé. Et puis, je déteste avoir à le dire parce que je suis un homme de 47 ans, mais je pense que je cherchais encore l’approbation de mon père. On savait qu’il nous aimait mais il était d’une génération différente. »

La fermeté de son père entraîneur était pour le coup un fil rouge dans la jeune carrière de Rex Chapman. Mais son père qui, naguère, avait dit à son fils auteur de 40 points et 20 rebonds qu’il attendait toujours qu’il provoque « un foutu passage en force » en défense, a aujourd’hui compris le message.

« J’étais abasourdi. Je me suis senti très incompétent quand il m’a dit ça », avoue Wayne Chapman, ancien joueur ABA également. « Il avait du ressentiment contre moi car je n’ai pas été un bon parent sur certains aspects, et il a complètement raison. Être absent émotionnellement n’est pas une bonne manière d’éduquer des enfants. »

Aujourd’hui « clean » depuis cinq ans, Rex Chapman a retrouvé la lumière avec une vie personnelle apaisée, et un nouveau défi professionnel engagé. Devenu incontournable sur Twitter, il a inventé le concept de « Block or Charge » (faute ou passage en force) avec des vidéos très courtes qui sont plus ou moins marrantes ou touchantes.

Tant et si bien qu’il a même obtenu sa propre émission sur Adult Swim« Je pense juste que tout le monde aime voir des bonnes choses. Tout le monde aime les chiens, tout le monde aime rigoler et croire dans le meilleur de l’humain. En ce moment, si ça peut donner un petit quelque chose, juste un petit rire dans la journée pour se souvenir qu’on est tous dans le même bateau. On veut rapprocher les gens. Une vidéo stupide à la fois. »

Des extraits du documentaire ESPN :

https://www.youtube.com/watch?v=Mmi7tOToi30&t=83s

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