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D’où vient le « Elam Ending », ce système qui a ranimé le All-Star Game ?

Le dernier quart-temps du All-Star Game 2020 s’est joué avec un « Elam Ending », avec un objectif de points à atteindre permettant de rendre hommage à Kobe Bryant. Une solution inventée pour créer de la dramaturgie et offrir des fins de match plus intéressantes.

Ce fut la nouveauté – le pari même – de cette cuvée 2020 et le scénario du match ainsi que la réaction du public de Chicago pendant le dernier quart-temps puis des joueurs ensuite ont clairement validé ce choix.

Le « Elam Ending », ce système où les quart-temps ne sont plus limités dans le temps et où il faut atteindre un certain score pour remporter le match, a donc séduit et permis d’offrir un spectacle enfin agréable pour un All-Star Game qui souffrait depuis plusieurs saisons. Déjà en place pendant « The Basketball Tournament » (TBT), il pourrait bien s’imposer durablement pendant le All-Star Game, et pourquoi pas aussi pour le Rising Stars.

Des shoots décisifs à la pelle

Nick Elam, le professeur de la fac de Ball State qui l’a inventé, et Jonathan Mugar, le patron du TBT, n’y voient que des avantages puisque ce mode de fonctionnement apporte une énorme dose de dramaturgie en fin de rencontre.

« Les shoots manqués pour la gagne sont aussi excitants que les shoots marqués », estime Jonathan Mugar dans une longue interview croisée. « J’ai vu des matches où une équipe avait huit chances de gagner la rencontre. Et à chaque tentative, les fans retenaient leur souffle. On le sentait dans la salle. Si je ne sais pas encore à quel rythme, je crois que ce système sera adapté partout, c’est inévitable. »

Pour ce All-Star Game, le match était « gelé » à partir du quatrième quart-temps, mais avec un tel système (même s’il y avait toujours l’horloge des 24 secondes sur chaque possession), on peut placer le curseur n’importe où. Alors qu’il reste pourquoi pas sept, cinq ou trois minutes. Puis, au lieu des 24 points nécessaires pour gagner (en hommage à Kobe Bryant), on peut descendre à huit ou dix par exemple. Toutes les combinaisons sont possibles. Dans « The Basketball Tournament », c’est un chronomètre qui s’arrête à quatre minutes de la fin et 8 points de plus à marquer pour l’équipe qui est devant.

L’objectif reste le même : offrir une fin de match intéressante, quelque soit le scénario de la rencontre.

« Une des choses que l’Elam Ending permet, ce sont les comebacks », assure Nick Elam. « Donc les meilleurs joueurs restent sur le parquet, là où habituellement ils seraient sortis. Dans une configuration classique, si on a 15 points d’avance dans les dernières minutes, on sort ses meilleurs éléments. Dans ce système, il vaut mieux avoir 20 ou 25 points d’avance pour se sentir en sécurité. En plus, il n’y a pas de risque de prolongation, donc pas d’usure supplémentaire au cours de la saison. »

Des blowouts limités, des possessions plus précieuses

Ce dernier argument est recevable, mais comme les comebacks sont plus nombreux, et que selon son inventeur les stars resteront plus longtemps sur le parquet, elles ne pourront plus se reposer dans de larges victoires.

De plus, qu’en est-il des « blowouts » ? Pas de souci pour Nick Elam. « C’est une bonne chose aussi pour ces moments-là. Le premier week-end où ça a été mis en place, en 2017, il y a eu 11 matches. Un seul s’est transformé en blowout. Mais ce fut aussi le match le plus rapide. Ça a duré une minute et trois possessions. L’équipe qui mène se dit qu’elle est bien supérieure, donc elle veut vite marquer les huit points nécessaires pour rentrer à la maison. L’effet est positif : les matches vont plus vite. Et si ça doit durer un peu plus longtemps, cela signifie que la dramaturgie est installée. Que le match soit serré ou non, c’est positif. »

Jonathan Mugar ajoute également que d’un point de vue technique, le niveau de jeu ne peut que monter puisqu’il n’y a « aucune raison de laisser couler le chrono. Il faut donc jouer une possession normale ». Ce qui évite les shoots compliqués, et peut-être le un-contre-un à outrance. Les équipes qui ne font plus d’efforts ou jouent un basket non construit « le payent ensuite », glisse Nick Elam, avant d’ajouter que « pendant une ou deux possessions, on peut baisser de rythme, mais il faut vite revenir à une véritable attaque ».

Trop de suspense ne tuerait-il pas le suspense ?

Nick Elam et Jonathan Mugar ont donc beaucoup d’arguments pour imposer ce « Elam Ending », mais certains sont moins forts que d’autres. Celui de l’évolution des « blowouts » ou du niveau de l’attaque sont très intéressants. En revanche, l’idée de faire de chaque fin de match un petit événement est déjà plus contestable.

« Le chronomètre vole la vedette dans de nombreux cas et c’est malheureux », avance le premier. « Revenons aux Finals 2018. Les Warriors gagnent la série avec un sweep et le Game 4 est remporté de 20 ou 30 points (23 points d’écart, 108-85, ndlr). On est là face à une équipe qui installe sa dynastie, son troisième titre en quatre saisons, c’est un match historique. Quelqu’un se souvient d’un moment du quatrième quart-temps de cette rencontre ? Une action ? Avec notre système, pour des moments historiques, même s’il y a 30 points d’écart, si c’est le match du titre, il y aura un moment mémorable, un joueur qui met un shoot pour le titre. »

Séduisant de prime abord, cet argument peut être opposé à l’aspect ponctuel des grands shoots. Si chaque match des Finals NBA se termine par un shoot décisif, on pourrait perdre l’aspect inoubliable, précieux tout simplement, des vrais tirs décisifs comme ceux de Kyrie Irving en 2016, Ray Allen en 2013 ou Kevin Durant en 2017 et 2018. Ceux qui restent profondément dans les mémoires, car ils sont particulièrement rares.

Chaque fin de match ne doit pas forcément être mémorable et il n’est pas sûr qu’un banal tir de Stephen Curry, Shaun Livingston ou Draymond Green ce jour-là, pour terminer la saison, aurait rendu les choses plus fortes…

Le risque de finir sur un lancer-franc…

De plus, et ce fut le cas pour ce All-Star Game de Chicago, on peut surtout se retrouver avec un lancer-franc et non un shoot pour finir le match, ce qui est beaucoup moins sexy et grisant. Car qui dit fin de match tendu, dit intensité et contacts plus nombreux. Dimanche soir, les arbitres ont énormément sifflé. Et comme il n’y a plus de chronomètre à faire couler, on peut se retrouver avec un match haché, qui se joue uniquement sur la ligne des lancers-francs et où chacun avance à petit pas pour arriver au total espéré.

Déjà très scrutés et critiqués, les arbitres ont alors une énorme responsabilité sur les épaules.

« On leur en demande beaucoup plus, c’est certain », concède Jonathan Mugar. « Ils sont placés dans des situations bien plus stressantes sans la béquille de l’horloge. Il y a beaucoup de possessions décisives, gagnantes même, à gérer, donc la pression et le stress sont énormes. Mais de ce que j’ai vu, ils réagissent bien. On a besoin d’arbitres stoïques aussi, pour éviter de finir sur des fautes techniques. Personne ne veut voir un tournoi de basket qui se joue pour deux millions de dollars se terminer sur un lancer-franc, mais c’est arrivé la saison passée et les arbitres ont fait ce qu’ils avaient à faire, se fichant de ce que les fans voulaient. »

Certes, mais pas sûr que cela évite les erreurs ou les mauvais coups de sifflet. Enfin, même si LeBron James a écarté cette idée pour respecter la règle imposée (« ça fait partie du jeu », a réagi l’ailier des Lakers), terminer un match et une période aussi intense par un lancer-franc, et non un tir (ce pourrait être une obligation comme en playground), est évidemment frustrant et n’a rien de véritablement mémorable.

Verdict : intéressant mais besoin de confirmation

Avec des qualités certaines mais aussi quelques bémols, ce « Elam Ending » a au moins le mérite d’être un sujet de discussion et d’avoir redonné vie au All-Star Game le temps d’une soirée. Même sans gros dunks ni actions ultra spectaculaires, ce quart-temps fut très agréable et a tenu en haleine les spectateurs. Mission accomplie.

Cette formule semble en effet convenir pour des évènements ponctuels, mais il faudra que ça tienne dans le temps, car le changement de formule opéré en 2018, avec les capitaines qui composaient leur équipe, avait aussi eu un effet positif la première année avec un match à suspense, avant de se dégonfler dès la seconde.

Porté par la mémoire de Kobe Bryant, ce All-Star Game 2020 restera dans les esprits quoiqu’il arrive. Il serait encore plus profitable qu’il le reste, et soit le premier d’un renouveau profond de cette grand-messe annuelle.

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