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John Wallace, l’Orange déprécié

Certains prodiges écourtent leur séjour chez les universitaires et se ramassent chez les pros faute d’un bagage suffisamment solide.

Mais boucler son cursus en NCAA, est-ce l’assurance de réussir une grande carrière à l’étage supérieur ? Non plus.

Au milieu des années 90, John Wallace décida de rester une dernière année à Syracuse afin de gommer ses lacunes. Il signa une saison senior monstrueuse. Et ne confirma jamais en NBA…

C’est l’histoire d’un ailier méprisé et incompris auquel les mauvaises langues collèrent rapidement une étiquette. John Gilbert Wallace espérait être drafté dans le Top ten en 1996. Son talent, ses 2,03 m (pour 102 kg) et sa Finale NCAA avec Syracuse plaidaient pour lui. Dans la défaite 76-67 face à Kentucky, l’équipe de Derek Anderson, Antoine Walker, Walter McCarthy, Tony Delk et Ron Mercer, il avait rapporté 29 points (11/19) et 10 rebonds.

Et puis il y eut cette décision, au printemps 1995, de demeurer une année de plus à la fac afin de travailler ses points faibles. Un choix qui lui valut tous les compliments et qui lui donnait un avantage certain sur une flopée de jeunes talents sans grosses références (Kobe Bryant et Jermaine O’Neal sortaient du lycée, Shareef Abdur-Rahim et Stephon Marbury n’avaient fait qu’une année de fac, Allen Iverson et Antoine Walker deux). Oui : au lendemain de cette Finale flamboyante chez les universitaires, John s’attendait à voir le monde pro lui dérouler le tapis rouge.

Le natif de Rochester (Etat de New York) est pourtant rejeté en 18e position et atterrit de manière inattendue chez les Knicks. Pour expliquer ce camouflet, on évoque un trop plein d’assurance et une faible implication durant les workouts d’avant-draft. Dans une Ligue où l’image participe un minimum à la réussite d’un joueur, Wallace craint le pire. Alors, il s’attache à prouver que la NBA s’est trompée à son sujet. Joue avec une joie contagieuse. Et atteint rapidement le sommet de la hiérarchie des rookies.

Lors de la soirée d’ouverture de la saison 1996-97, il termine meilleur rebondeur des Knicks avec 10 prises. Sur les cinq premiers matches, l’ailier empile les points et les rebonds. Ses performances obligent le coach new-yorkais, Jeff Van Gundy, à ouvrir son banc. Avec Wallace, les Knicks peuvent associer taille et vitesse. Le Madison Square Garden adopte rapidement cet ailier complet, vif comme l’éclair et qui pratique un basket spectaculaire.

« Je ne suis pas surpris par ce qui m’arrive », explique alors le n°44 de « Big Apple ». « J’ai travaillé dur pour en arriver là. Je sais que les gens avaient des doutes à mon sujet. Les coaches m’ont accordé leur confiance, je ne veux pas les décevoir. »

Les Knicks constatèrent avec étonnement que Wallace était toujours libre quand vint leur tour dans cette draft 1996. John tournait à 22.2 points et 8.7 rebonds la saison précédente. Ses progrès aux tirs étaient devenus évidents avec 37 shoots primés rentrés sur 88 tentés (42.1%), lui qui n’en avait réussi que 4 sur 17 en trois années de NCAA. Il fut sélectionné dans la seconde équipe universitaire du pays. Et établir le record de points de son école (845 en 38 matches) ne lui suffit pas : « J-Dub » emmena une équipe très pauvre en talents jusqu’au Final Four d’East Rutherford (New Jersey). Il termina meilleur marqueur du tournoi avec 131 points.

Le jour de cette draft 1996 exceptionnellement dense (Iverson, Camby, Abdur-Rahim, Marbury, R. Allen, Walker, Kittles, Bryant, Stojakovic, Nash, Delk, J. O’Neal…), Wallace paya aussi la mauvaise réputation des stars de Syracuse, incarnée par Pearl Washington et Derrick Coleman, deux vedettes universitaires qui ne trouvèrent jamais la force de confirmer leur énorme potentiel chez les pros.

https://www.youtube.com/watch?v=dhdaHC04IHQ

A l’époque, Wallace est souvent comparé à Coleman, Rookie de l’année 1991, All-Star en 1994 et membre de la « Dream Team » II championne du monde au Canada. Tous les deux portent le n°44. Tous les deux ont de longs bras et un sourire malicieux qui exaspère l’adversaire. Avant la draft, quelques équipes s’interrogeaient sur les véritables aspirations de Wallace et sur sa capacité à bosser dur, notant qu’il avait un gamin de 3 ans, John III, sans être marié (il en aura un deuxième, Joseph).

Papa quitte le foyer sans prévenir

Mais pourquoi cette frilosité, au juste ? Personne à Syracuse ne fit état d’un caractère difficile ou d’un comportement à risques chez cet étudiant en sociologie fan de Joe Pesci, Tyra Banks, Snoop Doggy Dogg et grand supporter des Dallas Cowboys (NFL). Aucune conduite répréhensible à déplorer. John démontra son intelligence et son bon sens en 1995 lorsqu’il retira son nom de la draft pour travailler ce shoot qui inquiétait les scouts.

« Il avait besoin de revenir et de montrer qu’il pouvait être le leader d’une équipe », expliqua Jim Boeheim, son coach à Syracuse.

Wallace allait donc passer l’été à soigner son tir extérieur et sa réputation.

« Je n’ai pas eu une tune pendant 21 ans. Je peux attendre une année supplémentaire », expliqua-t-il en annonçant sa décision de rester à la fac. « L’argent ne peut pas acheter le bonheur. J’ai un diplôme à obtenir et c’est bien plus important que les finances. »

Aîné des fils de Vanessa Wallace, John a deux frangins : Ricky et Kippy. Leur père quitta la maison en 1991, appelant d’un arrêt de bus à Denver pour dire au revoir. Adieu, même. Quand John Wallace Senior leur annonça la nouvelle, Wallace fils décida de virer le « Junior » accolé à son nom.

« J’ai surveillé mes frères. Ma mère exerçait trois boulots par jour pour nous nourrir. Je crois que je suis devenu un homme responsable plus vite que la moyenne. Ma mère a eu une influence énorme dans ma vie. »

Au lycée, John fait le plein de confiance, que ce soit au foot ou au basket. Ses adversaires peuvent lire gravé dans sa coupe de cheveux : « Da Man ».

« J’ai toujours eu un côté flambeur en dehors des parquets. Je ne sais pas d’où ça me vient, j’ai toujours été comme ça. C’est la même chose pour le basket. C’est la seule manière que je connaisse pour bien jouer. »

Wallace achève son cursus à la Greece Athena High School de Rochester en décrochant les records aux points, aux rebonds et aux contres. Son bahut est sacré champion de l’Etat après être demeuré invaincu. Très tôt, la vie lui infligea ses premières leçons. Il avait 13 ans quand son père découvrit que ses cousins et lui avaient piqué une caisse pour une petite virée. Les coups de fouet reçus en guise de punition suffirent à lui faire comprendre que la voiture d’un autre ne s’empruntait pas sans permission. L’absence de ce père ouvrit une profonde blessure dans le cœur de John. Alors, une fois étudiant, il assuma ses responsabilités parentales, se démenant pour choyer son fils.

« Je veux être présent auprès de ma famille quels que soient les sacrifices à faire. Je vais offrir à mon fils ce que je n’ai pas eu en grandissant. »

Lors du fameux Final Four, le président américain de l’époque, Bill Clinton, cita publiquement Wallace en exemple :

« Je pense que John fait énormément pour
 la jeunesse de ce pays. Il joue extrêmement bien au basket et c’est un homme responsable en dehors. »

Les étudiants franchirent de plus 
en plus tôt la porte de la NBA, attirés par la gloire et l’odeur de l’argent. Wallace, lui, ne regretta jamais sa
 décision. Après l’élimination de Kan
sas (60-57) et avant d’affronter Mississippi State en demi-finales du Final Four NCAA, il déclarait :

« Il n’y a pas de
 matelas de dollars qui puisse acheter une telle
 sensation ».

Charles Oakley, chêne indéracinable

Et que dire des émotions offertes par le match face à Georgia dans le Sweet Sixteen ? Bien servi par Wallace, Jason Cipolla envoie la rencontre en prolongation sur un tir lointain. Les Bulldogs mènent d’un point en overtime. John capte un rebond, remonte tout le terrain sous la pression et lâche un shoot primé assassin à 7 secondes du buzzer. Il termine la soirée avec 30 points (10/18) et 15 rebonds.

https://www.youtube.com/watch?v=oy7mWSuv4SY

« Je souhaite que les jeunes le regardent et comprennent comment il a bossé et progressé, comment il est devenu mature », déclare Jim Boeheim. « Ce qu’il a fait en tant que leader rapportera gros dans le futur. »

Les Knicks
 y crurent-ils sérieusement ? On en doute puisque Wallace prit la porte après une seule saison chez les pros (4.8 pts en 11.6 mn), bien que nanti du meilleur total de matches (68) pour un rookie new-yorkais depuis les 82 de Greg Anthony en 1992. Au sein de cette équipe engagée dans une course contre-la-montre pour le titre, les débutants n’ont pas leur place. Que peut bien peser John Wallace face à un Charles Oakley ? Le 10 octobre 1997, l’ex-prodige de Syracuse est cédé à Toronto dans un deal à trois équipes qui permet aux Knicks de récupérer le pivot diabétique Chris Dudley, nullissime aux lancers francs (guère meilleur ailleurs), et un premier tour de draft à exercer en juin 2000. Autrement dit pas grand-chose.

Wallace sort une saison 1997-98 solide (14 pts et 4.5 rbds en 28.8 mn) dans une équipe de Toronto à la ramasse (16-66) avant de perdre la confiance du staff des Raptors qui lui préfère le nouvel arrivant, un certain… Charles Oakley. Free-agent en 1999, il effectue son retour à « Big Apple » où il doit se contenter des miettes. Son temps de jeu moyen n’atteindra plus les 14 minutes. Il dispute sa deuxième et dernière campagne de playoffs à 25 ans. Ballotté d’équipe en équipe (Dallas, Detroit, Phoenix), John use ses shorts sur le banc. En 2002, il traverse l’Atlantique, direction la Grèce (Panionios, 18.5 pts par match). Miami lui offre une dernière chance en août 2003. Il ne fait même pas une moitié de saison avec le n°22, déjà étrenné dans l’Arizona. L’aventure NBA s’achève au printemps suivant, après sept malheureuses années dans la Ligue. Pour gagner sa croûte, l’ancien Orangemen retraverse l’Atlantique. On le verra en Italie, dans les rangs d’Udine (13.4 pts).

John Wallace participa au McDonald’s All American 1992 et au Rookie Game 1997 à Cleveland. Ce fut le premier Knick de l’histoire à prendre part à ce rendez-vous (5 pts et 3 rbds en 15 mn). Avec 2 119 points et 1 065 prises, il se classe troisième meilleur marqueur et rebondeur de l’histoire de Syracuse. C’est le seul Orangemen avec Derrick Coleman à avoir été meilleur rebondeur de l’équipe quatre années de suite.

Le finaliste NCAA 1996 signa une brève apparition dans « He got game » et « Bamboozled », deux films de Spike Lee.

Stats

7 ans

381 matches (45 fois starter)

7.6 pts, 2.8 rbds, 0.7 pd, 0.4 int, 0.6 ct

46.2% aux tirs, 30% à 3 pts, 74% aux lancers francs

Records

30 points (deux fois)

12 rebonds (deux fois)

6 passes à New Jersey le 13.2.98

4 interceptions contre Sacramento le 30.11.96

5 contres (trois fois)

Gains

10,3 M$

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