Les Bucks préféraient dépenser leurs dollars autrement que sur Malcolm Brogdon

Les Bucks devaient faire des choix cet été, et ils ont décidé de prolonger Khris Middleton au maximum, ainsi que Brook Lopez à 52 millions sur 4 ans et George Hill à 29 millions sur 3 ans, laissant par contre partir Malcolm Brogdon à Indiana pour qu’il y gagne 85 millions sur 4 ans, pour atteindre une masse salariale de 133 millions. The Athletic est allé demander aux propriétaires du club s’ils étaient finalement aussi disposés qu’ils le prétendaient à payer la « luxury tax ». « Notre position est toujours la même » répond Marc Lasry. « Je ne pense pas qu’on ait un problème avec le fait de la payer. On sait qu’on va devoir le faire, dans deux ans voire plus tôt. Ce n’est pas la question. »

« La question, c’est de savoir s’il était impératif de prolonger Malcolm. Je pense que c’était un luxe, et c’est un joueur phénoménal, il est super, mais pour cette somme-là, on croyait qu’on pouvait mieux dépenser notre argent ailleurs. On verra si on avait raison. » Brogdon coûtait dont 21 millions l’année, autant que Lopez et Hill réunis. Tandis que Middleton les a contraint à payer 30 millions pour la saison qui arrive, avec un salaire qui montera jusqu’à 40 millions dans 5 ans.

« Tu ne peux pas toujours avoir tout ce tu veux »

« En NBA, quand tu prends une décision, le lendemain on te dit que tu as complètement tort. Ou alors que c’est la meilleure chose que tu aies faite » poursuit Lasry. « Donc on verra. Je pense que toute l’équipe, et particulièrement notre GM, s’est dit ‘on devra bientôt payer la luxury tax, est-ce qu’on va le faire progressivement sur les deux prochaines années ?’ En espérant qu’on ait pris la bonne décision. Malcolm est un type de premier choix  et il a été phénoménal avec nous. Il a été ROY. Forcément, on aurait préféré le garder. »

« Tu es parfois victime de ton succès » précise un des autres propriétaires des Bucks, Jamie Dinan. « On ne s’attendait pas à ce que Brook Lopez fasse cette saison, Khris Middleton est maintenant All-Star : leur valeur a considérablement augmenté. Ça nous a limités plus qu’on ne l’imaginait. Malcolm jouait si bien, il est entré dans le club des 90-50-40 (adresse à 3-points, aux tirs, aux lancers francs), mais tu ne peux pas toujours avoir tout ce tu veux. C’est vraiment le cas. Et il faut garder à l’esprit que la luxury tax va devenir de plus en plus coûteuse pour les récidivistes. » Une décision compréhensible et étayée.

Sauf que s’ils étaient vraiment prêts à faire exploser leurs finances pour entourer au mieux Giannis Antetokounmpo, ils auraient pu conserver Brogdon… Par exemple, Portland, franchise la plus dépensière de la ligue, lâchera 15 millions de plus que Milwaukee cette saison, mais ils ont prolongé leur « franchise player », Damian Lillard. Les Bucks ont fait le choix d’attendre que Antetokounmpo accepte de prolonger, et en attendant, ils ont à l’esprit qu’un dollar de luxury tax en vaut deux, et même beaucoup plus quand on est dans le rouge foncé.

Luxury tax : en NBA, le salary cap n’est pas strict, et la NBA autorise les franchises les plus riches à dépasser le seuil fixé avec une marge de tolérance d’environ 20%. En l’occurrence, cette année, les franchises peuvent dépenser jusqu’à 132 millions de dollars. Ensuite, pour chaque dollar dépensé au-dessus de ce plafond, les franchises doivent verser la « luxury tax » à la NBA. Une sorte d’impôt qui peut coûter très cher, et le Thunder et les Warriors paient chaque année plusieurs dizaines de millions de dollars. Une somme reversée ensuite aux franchises, bonnes élèves, qui n’ont pas payé la « luxury tax ».