Des Bleus cuits à l’étouffée

« Un échec est un succès si on en retient quelque chose ». Espérons que les Bleus sauront retenir ces mots de Malcolm Forbes, et qu’ils transformeront ce revers face à l’Argentine en victoire dans un an à Tokyo.

« Aucune équipe ne nous a avancés sur la tronche comme ça » a réagi Vincent Collet sur le site de la fédération française de basket-ball. « C’est la première fois qu’une équipe vient nous chercher aussi haut, même sur nos grands. On en a parlé mais les joueurs ne se rendaient pas compte que c’était possible. C’est ça le haut niveau. La capacité à s’élever. C’est une leçon d’une demi-finale mondiale. »

En 2014, les Bleus avaient retenu la leçon de s’être vus trop beaux, trop tôt après avoir éliminé l’Espagne. Cette fois, il n’y avait pas de trop plein de confiance, mais simplement le manque de considération de l’agressivité argentine.

« Tous les joueurs l’ont voulu cette finale » assure Collet. « Je ne peux que les défendre dans leur investissement. C’est plus par méconnaissance pour certains. Effet de surprise pour d’autres. Parfois ils avaient l’impression et nous aussi sur le banc, d’avoir sept joueurs face à nous. L’impression de ne jamais être seuls. »

L’Argentine ultra agressive avec… deux interceptions

Pourtant, quand on regarde la feuille de stats, l’Argentine n’a réussi que deux interceptions et un contre, deux statistiques habituellement mis en avant sur le plan défensif. Mais la France a perdu 11 ballons et raté 36 tirs sur 59. C’est là que se traduit l’agressivité argentine.

« L’agressivité défensive de l’Argentine n’a rien à voir avec l’agressivité américaine. Team USA défendait bien en un-contre-un mais sans beaucoup d’aide. Les Argentins faisaient pression sur nous à chaque fois. Chaque fois que quelqu’un est battu, quelqu’un vient fermer le chemin vers le panier pour vous obliger à faire autre chose. Je pense que cet esprit d’équipe était si différent et nous ne nous sommes pas bien adaptés à cette agressivité car nous n’avons pas assez fait circuler le ballon. Nous avons trop essayé de les dépasser. Nous avons essayé de dépasser le premier défenseur, puis le second, ce qui n’est pas possible à ce niveau. Nous aurions dû mieux faire circuler la balle et mieux tirer. »