C’est désormais du passé. Appelé dans la Team France pour disputer la Coupe du Monde, le joueur de l’Efes Pilsen sera le poste 4 titulaire de l’équipe de France.
La dernière fois qu’Adrien Moerman a porté le maillot bleu, c’était en 2016. Il y a trois ans, il était du côté de Manille pour aider la France à remporter le TQO afin de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio, avant d’être écarté suite au retour de Rudy Gobert. Malheureusement, barré par les monstres du basket français que sont Boris Diaw et Florent Pietrus, il n’a jamais pu défendre le maillot bleu lors d’une compétition internationale.
Barré par Boris Diaw et Florent Pietrus pendant longtemps
Aujourd’hui, Boris Diaw et Florent Pietrus ne sont plus là et c’est lui qui a la lourde responsabilité d’être le titulaire sur le poste 4. Pour son plus grand bonheur mais aussi pour le plus grand bonheur de l’équipe de France, qui cherchait un véritable spécialiste du poste.
Doté d’un bras extraordinaire, il n’hésite pas à tirer à plus de 8 mètres. Capable de prendre feu à 3-points et spécialiste du pick-and-pop, celui que l’on surnomme « Momo » est l’une des pièces maitresses du dispositif de Vincent Collet. Champion de Turquie et finaliste de l’Euroleague avec l’Efes Pilsen, il a réalisé une très grande saison (12 points à 40% de loin et 6 rebonds de moyenne en Euroleague), sans doute la plus belle de sa carrière. Et il attaque cette Coupe du monde avec la ferme intention de rentrer en France avec une médaille.
« Je veux une médaille » affirme-t-il avec beaucoup d’ambition. « J’ai toujours dit que si j’étais en pleine forme physique, alors je voulais être en équipe de France. C’est la plus belle saison de ma carrière et je veux concrétiser tout ça avec une médaille cet été. Je suis content d’avoir réussi à amener mon club aussi haut cette saison. On ne s’y attendait pas et je pense que c’est ça qui m’a donné envie de porter le maillot bleu et de prouver que j’ai ma place ici. Je veux aider mon équipe, apporter toute mon envie et ma détermination. On a tous le même but. Remporter une médaille. On avance tous dans le même sens, c’est notre objectif, notre motivation ».
Considéré comme la relève sur le poste 4 depuis longtemps, il n’a jamais pu exploiter tout son potentiel. Devancé par les inoxydables Boris Diaw et Florent Pietrus, il est parfois passé derrière Kim Tillie sur certaines compétitions.
Mais malgré les déceptions, il n’a jamais baissé les bras et récolte aujourd’hui les fruits de son travail.
« Comme je l’ai souvent dit, il fallait attendre la fin d’un cycle. La frustration m’a toujours donné envie de progresser, de ne jamais m’avouer vaincu. Je voulais revenir en équipe de France et montrer toute ma valeur. Après, il y a les Jeux Olympiques qui s’enchaînent derrière. C’est à moi maintenant de garder ma place ».
Du travail pour devenir un joueur majeur en Euroleague
Triple champion de France dont la première fois à 21 ans avec Roanne, Adrien Moerman a beaucoup voyagé avant de devenir un joueur calibré pour l’Euroleague. Celui qui a été l’idole du Limoges CSP pendant deux saisons n’a qu’une seule philosophie en tête : travailler dur jour après jour. Passé par Barcelone et aujourd’hui en Turquie, il semble avoir trouvé le club parfait. Proche des supporters, il se sent chez lui à Istanbul.
« Chaque année, je fais des efforts et je travaille dur. Je n’ai que ça en tête. Être le meilleur joueur possible et ça passe par être une heure avant à l’entrainement, se préparer dur avec mon préparateur physique et mon kiné chaque été. C’est une vraie méthode et j’ai plus de confiance. Et grâce à ça, j’ai joué dans de grandes équipes européennes, avec de grands joueurs. Aujourd’hui, à Istanbul, je suis très heureux. Les fans sont supers, la salle est incroyable. La finale contre le Fener restera comme l’un des plus beaux moments de ma carrière. C’était la folie. C’est toujours bien de dire que j’ai joué à Barcelone, à Istanbul. Dire que j’ai gagné deux titres avec le plus grand club français : le CSP Limoges. Et quand un jour j’irais voir les jeunes pour leur dire que ce n’est pas facile d’être ici, avec le maillot bleu, ils me respecteront plus grâce à la carrière que j’ai réussi à réaliser ».
Très en forme depuis le début de la préparation, l’arme n°1 à 3-points de Vincent Collet est en pleine confiance. Alors que le coach français ne cesse de répéter que l’esprit d’équipe sera l’un des facteurs les plus importants si la France veut aller au bout de la compétition, il peut être rassuré : Adrien Moerman a les crocs !