Jouer à Portland, une récompense pour l’éternel « role player » Anthony Tolliver

« Role player » aussi discret que précieux, Anthony Tolliver change d’équipe chaque année ou presque depuis son arrivée en NBA, mais il rentre toujours ses 3-points dans le corner, qu’importe son maillot (38% en carrière).

L’été 2019 n’y déroge pas : le vétéran fait une nouvelle fois ses valises, pour retourner à Portland, où il avait joué deux petits matchs lors de son année sophomore il y a dix ans. Une autre époque. Cette fois-ci les Blazers le feront jouer, et Anthony Tolliver, pas rancunier, « ne pouvait pas » refuser cette proposition : l’ailier-fort a disputé presque 700 matchs en 11 ans, avec 9 franchises différentes, mais seulement 13 en playoffs.

« Je regardais les playoffs et je me suis dit : « Wow, je peux les aider ». J’ai sauté sur l’occasion. La free agency est un gros tourbillon, je voulais une chance de rejoindre une équipe qui me valorise et me veuille. Ils ont été très clairs. Je n’avais jamais connu de free agency aussi rapide de toute ma carrière, mais je ne pouvais vraiment pas refuser une opportunité de jouer le titre au sein d’une équipe avec Dame et CJ et beaucoup d’autres bons joueurs. »

Le fameux profil du « 3-and-D »

« Et puis je me suis dit, en les voyant jouer en playoffs, que des gars comme moi pouvaient vraiment exceller vu à quel point ils sont pris à deux. » Effectivement, il possède le profil idéal pour le système de Terry Stotts, qui n’a pas tarder à trouver son remplaçant à Al-Farouq Aminu sur le poste 4.

Un profil particulièrement recherché dans la NBA d’aujourd’hui, à son plus grand bonheur.

« C’est quelque chose qui va me permettre d’allonger un peu ma carrière » avoue-t-il le sourire aux lèvres. « Je ne suis pas un génie qui peut lire l’avenir, qui savait que ça me servirait. Mais quand j’étais au lycée et à la fac, même quand je jouais pivot, je savais que devrais m’éloigner du cercle si je voulais aller en NBA. Être capable de shooter. Je me suis dit que les équipes n’allaient pas tourner le dos à un joueur qui sait défendre et mettre des 3-points. Et c’est finalement un peu comme ça depuis 12 ans. »

« Je suis en mode survie depuis le premier jour »

Ce qui ne signifie pas pour autant que tout a toujours été facile : la NBA n’était pas la même il y a dix ans, et ce statut de « role player » idéal ne garantit pas toujours des contrats sur long terme. Alors il a dû se battre pour montrer qu’il savait être précieux sur de courtes séquences avec régularité, tout en facilitant la vie du vestiaire.

« Je suis en mode survie depuis le premier jour. On ne m’a jamais rien donné, j’ai dû mériter chaque seconde dans cette ligue. Je crois que c’est pour ça que je suis resté. Je ne me relâche jamais, je travaille et je me bats continuellement pour rester présent. Je dis toujours qu’être un « role player » est le job le plus compliqué du monde parce que tu ne sais jamais quand ton nom sera appelé, mais tu dois bosser comme si tu allais jouer 30 minutes par match. C’est un équilibre difficile à trouver. J’ai réussi à trouver cette niche et à en tirer profit. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.