L’ailier fort canadien de Gonzaga ne tient plus en place. Assis sur sa chaise lors du « Media Day » de la Draft 2019, l’ancien de Spokane n’a qu’une chose en tête : la cérémonie de ce soir. L’occasion de parler avec lui de basket canadien et de ses objectifs pour la saison à venir.
Brandon Clarke, on vous sent enthousiaste, excité comme un enfant…
Oui, je suis comme un gosse, et je ne peux pas le cacher (sourire). Je suis tellement excité. J’ai tellement hâte d’être jeudi soir, de monter les marches et de serrer la main d’Adam Silver. J’en rêve depuis tout petit, et je me fais le film quasiment tous les soirs depuis la fin de la saison NCAA. Ça représente quelque chose d’énorme pour moi ainsi que pour ma famille, et je veux en profiter pleinement. Peu importe ma position et l’équipe qui me sélectionnera, je serai heureux et je me donnerai à fond. On ne vit ce genre de chose qu’une seule fois dans sa vie, et je veux en profiter à fond. Je pense à moi lorsque j’étais un enfant qui shootait et qui jouait au basket sans me prendre la tête… Le chemin parcouru est énorme. Le gosse est devenu grand et il est à deux doigts de réaliser son rêve de jouer avec les meilleurs joueurs du monde.
Vous sortez d’une très grosse saison avec Gonzaga. Votre confiance accumulée a dû vous aider lors des workouts ?
Oui, ça m’a beaucoup aidé. Je suis en pleine confiance et je sais de quoi je suis capable. J’ai bossé dur pour en arriver là, et j’ai fait mes workouts à fond, afin de vraiment tout montrer sans avoir peur de montrer mes aspects du jeu sur lesquels je dois encore progresser. J’ai beaucoup appris avec Coach Few, le staff et mes anciens coéquipiers, et je n’oublierai jamais Gonzaga. Je sais que j’ai montré de belles choses durant mes workouts, que j’ai tout donné pour convaincre encore un peu plus les équipes qui sont intéressées par mon profil. Maintenant, je vais profiter de ma journée et de mes proches, afin de me préparer au mieux pour le grand soir (sourire).
« R.J. sent le basket et il a une grosse intelligence de jeu »
Il y a deux autres Canadiens annoncés dans la loterie, R.J. Barrett et Nickeil Alexander-Walker. Avez-vous pu échanger avec eux ?
Oui, on se parle souvent. On est amis et je leur parle assez souvent, on se donne des conseils et on se soutient. Je suis vraiment très heureux pour eux et je suis fier pour mon pays car on aura encore un peu plus de joueurs dans la ligue. J’ai encore parlé avec R.J. ce matin, il a toujours le sourire et il vit ce « process » très sereinement, sans se prendre la tête malgré l’énorme attention médiatique qu’il a à New York. On va vraiment bien représenter notre pays demain, on sait que la jeunesse canadienne nous regarde aussi de très près donc on va essayer de les rendre encore un peu plus fiers.
Que pensez-vous de R.J. et de la transition de son jeu au niveau supérieur?
C’est un super joueur, il sait vraiment faire beaucoup de choses sur un terrain. Je pense que les gens n’ont pas encore complètement réalisé de quoi il était capable, c’est un super joueur. Il est très mature, il sent le basket et il a une grosse intelligence de jeu. Il sait gérer la pression, et il aura un impact sur l’équipe qui le choisira dès sa première saison. Il ne se prend pas la tête avec tout ce qui se dit sur lui, et il est très bien entouré, donc tout va bien se passer pour lui. Quelle que soit l’équipe qui le sélectionnera, ils vont recruter du très lourd, je vous le dis.
Entre la Draft et le titre des Raptors, le basket canadien surfe sur une vague unique…
Ce qui se passe en ce moment est énorme pour notre pays, pour tous les Canadiens mais aussi pour notre sport. Je suis vraiment heureux d’être témoin de tout ça, et lorsque j’ai vu les Finals, je ne pouvais pas contenir mon émotion lorsque les Raptors ont remporté le titre. Ça va booster encore plus le basket dans notre pays, et de plus en plus de gamins vont se mettre à jouer au basket. L’influence des Raptors dans la progression du basket canadien a été énorme avant le titre, je vous laisse imaginer ce qu’il va se passer avec ce trophée remporté…
« Je peux avoir un impact en défense »
Nick Nurse est proche de devenir l’entraineur de l’équipe nationale. Est-ce un objectif pour vous à court ou moyen terme ?
Bien sûr que je veux jouer pour l’équipe nationale. Je ne sais pas lorsque cela arrivera, mais c’est un objectif, c’est certain. Les places seront chères vu la concurrence énorme qui s’y construit, mais je veux aider mon pays et j’ai des rêves avec l’équipe nationale. Pour l’instant, je me concentre sur la Draft, mais j’ai bien mon pays en tête en permanence.
Que peut-on attendre de vous pour votre saison rookie ?
Je sais que je peux déjà jouer en NBA, que je peux aider une équipe dès ma première saison dans la ligue. Je sais que ma défense est très solide et que je peux avoir un impact sur le jeu au moins de ce côté-ci du terrain l’an prochain. Je n’ai peur de rien, ni de personne. Je bosserai très dur encore cet été pour être à mon top de forme pour le début du training camp.
Propos recueillis à New York